Forum de FilmDeCulte

Je ne savais même pas que le film, dont j'avais beaucoup aimé la bande-annonce, était sorti. Et pour cause: je vois qu'il s'est totalement ramassé au box-office U.S. Heureusement que je suis un milliardaire et que j'ai donc pu le voir dans l'avion.

Justement, la version de l'avion était pan-et-scannée en 16/9 ce qui m'a rendu difficile le jeu très fréquent sur les formats. Selon qu'on soit dans l'espace, sur terre, ou même selon les décors sur terre, le format change: scope ultron, 16/9, 4/3... Jeu sympathique mais niqué par les zooms lors des changements de format que je ne saurais attribuer au film ou au mec qui a fait le master pour Air France. Bref, cette confusion rejoint la confusion du parti-pris, jamais clairement lisible, et qui est un peu à l'image du film: un peu poseur, là pour le staïle.

Le sujet est pourtant cool. Après la vague 2018-19 des sujets "Je me prépare à partir dans l'espace" (The First, First Man, Proxima), Noah Hawley raconte le difficile retour sur terre. Portman a vécu un truc de fou et ne peut plus se reconnect avec le monde réel, avec son mec, etc. Métaphore sur les gens qui changent, évoluent, et ne peuvent maintenir leurs relations comme avant. Le film raconte aussi bien la transcendance mystique du cosmos que le fait de chercher un partenaire avec qui on partage ce point commun, ici Jon Hamm dans le rôle de l'astronaute Matt Goodwin ( ) décrit comme "a divorced action figure".

Le film se situe dans cet entre deux cosmos/plancher des vaches avec une approche film d'auteur qui parle du couple... mais film d'auteur stylisé. On est dans des décors communs de film Sundance mais avec une approche esthétique parfois un peu voyante, des parti-pris assumés, certains réussis, d'autres plus maladroits.

Le vrai problème c'est que dans le dernier tiers le film change de braquet, sans doute pour se conformer aux évènements réels qui ont inspiré le scénario. Dernier acte qui n'est pas la chose la plus réussie et ressemble à un autre film dans le film.

Le perso de Portman est complexe mais on a un peu envie de la baffer. Ce qui est intéressant c'est que le côté appliqué et méthodique du perso rejoint la performance ultra-appliquée de Portman, avec son accent Dixie bien forcé ("I'm fiiiiine..."). Mais ça reste bien joué, y a pas mal de petits moments de jeu spontanés et cool.

Détail que j'ai trouvé sympa:

Bref, film prometteur, soigné, mais au final un peu confus et distant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Vu dans l'avion aussi, et même avis un peu mitigé - dû surtout, dans mon cas, au fait que le personnage principal n'est pas là pour être sympathique, et que Nathalie Portman en fait parfois trop, dans un registre de demi-folle il est vrai très casse-gueule.

Je l’aurais bien vu dans l’avion aussi mais mon voyage à Venise est compromis et le film est plus long que le vol.

J'ai vraiment apprécié cette intrigante étude de personnage pendant plus d'une heure, parce que ça prend justement un postulat rare (en dehors du fantastique, c'est pas The Astronaut's Wife quoi) et que c'est formellement stimulant (Hawley - et Portman, toujours parfaite - parvient à merveille à représenter à l'écran l'expérience quasi-religieuse de Lucy dans l'espace) malgré quelques afféteries superflues (les changements de format paraissent initialement justifiés genre 4/3 restrictif sur Terre mais c'est vite la foir'fouille).

Puis ça se transforme inexplicablement (enfin pas inexplicablement, j'ai lu le Wikipédia de la vraie go dont le film s'inspire) en Liaison fatale dans son dernier tiers et ça vulgarise complètement un récit jusqu'alors plus intime et troublant. Dommage.

Mais Hawley a vraiment un regard. J'ai pas accroché à Fargo mais l'idiosyncrasie de Légion brillait avant de soûler. Je suis très curieux de sa série Alien et je déplore que ses autres projets de longs - Doctor Doom et surtout son Star Trek - soient tombés à l'eau.

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