Forum de FilmDeCulte

Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo, occupé entre son petit boulot dans un restaurant italien et ses nombreux amis. À travers ses rêves, Mitsuha se voit littéralement propulsée dans la vie du jeune garçon au point qu’elle croit vivre la réalité... Tout bascule lorsqu’elle réalise que Taki rêve également d’une vie dans les montagnes, entouré d’une famille traditionnelle… dans la peau d’une jeune fille ! Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose et qui ne se sont jamais rencontrées ?

Je suis rentré dans la salle sans rien en savoir, à part que le film avait été le plus grand succès de tous les temps pour un film d'animation au Japon. Je ne connaissais pas ce réalisateur pourtant déjà assez culte parmi les fans de japanime. Quelle ne fut pas ma surprise donc d'être emporté dans ce tourbillon incroyable qui te prend dès la première et ne te lâche qu'à l'ultime seconde.

J'ai marché totalement à fond dans ce film d'une densité totalement folle qui m'a sans cesse semblé être une saison de série condensée en un film (à l'image d'ailleurs de ce générique d'ouverture qui est un générique de série - idée aussi belle qu'étrange). Mais sans que le film ne paraisse jamais précipité ou chaotique. Au contraire, si le récit semble changer de direction, de genre même, régulièrement c'est parfaitement maîtrisé au niveau de l'écriture et au final plutôt impressionnant. Surtout que le film ne s'épargne pas des séquences montage où tout s'enchaîne un peu rapidement mais même au sein de ces séquences il raconte une histoire, il tisse les fils d'une relation magnifique entre les deux personnages principaux.

Parce que c'est vraiment ça dont il s'agit, une relation aussi belle que mystérieuse entre deux adolescents. Mais pas de bluette facile, non mais quelque chose de plus fin, plus complexe, plus beau aussi. Cela m'a fait penser beaucoup à la relation entre Tengo et Aomame dans 1Q84 de Murakami, même mysticité du lien qui les unit. J'ai aussi pas mal pensé à Sense 8 avec ce lien indicible entre les êtres et les questionnements sur le genre également.

Mais au final ce qui est beau c'est que c'est vraiment dans sa singularité que le film fait mouche. Quand dans l'ampleur de son récit au rythme fou vient se lover le romantisme magnifique et mélancolique de deux adolescents solitaires qui se cherchent sans se trouver et qui trimballe leur vague à l'âme dans un Japon scindé entre tradition et modernité. Cette manière également d'essayer d'exorciser le traumatisme de Fukushima est émouvante. Encore une fois je me retrouve à aimer des choses ici qui sont très similaires à des choses d'autres films japonais pourtant très différents comment peuvent l'être les films de Kawase ou Kore-Eda. Ce cinéma japonais là, sa douceur mélancolique, son romantisme forcené, sa foi en la nature le rend unique et inestimable.

Visuellement à tomber, souvent bouleversant, sans cesse stimulant, forcément ultra kawai, Your name est une petite merveille et Makoto Shinkai un auteur sur qui il va falloir compter.

5/6

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CroqAnimement votre

Juste pour me situer, tu as aimé les autres films de Shinkai ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tu as vu la bande annonce avant de voir le film, voir même après? Parce qu'elle ne m'a pas du tout envie de voir le film, curieux de savoir si le film est bien différent de ce que sa BA vend ou non.

Ah ouais vous lisez pas en fait :

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CroqAnimement votre

Non, comme le film m'intéresse, je lirai seulement après l'avoir vu.

Sorry!

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Toi non plus

. Je vais aller la voir pour me faire pardonner.

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CroqAnimement votre

Quote pas ta faute d'orthographe, toi.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Elle est bien foutue parce qu'elle ne révèle pas grand-chose du film. Après elle donne l'impression d'un concept propice à une bluette alors que c'est tellement plus que ça.
C'est pas aidé par la Jpop est assez horrible (et qui est dans le film) mais qui fait indéniablement partie du charme.

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CroqAnimement votre

C'est vraiment l'impression que j'ai eu et qui m'a rebuté

Je me répète mais c'est vraiment plus que ça. Je trouve que la comparaison avec Murakami (Haruki) est sans doute la plus pertinente. Cette même étrangeté, ce mysticisme, cette tristesse aussi et ce romantisme. C'est forcément plus léger et plus teen mais c'est vraiment singulier, vraiment unique.

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CroqAnimement votre

Tape-toi rapidement 5 centimètres par seconde. Dans mon top 10 à vie. J'ai l'impression qu'avec Shinkaï, la génération emo/texto à enfin trouvé une voix intéressante.

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Tu fais un top sadomaso?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Si on déteste la poésie gnan-gnan de Miyazaki, ça peut nous plaire ? Ou c'est différent ?

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Netflix les gars, Netflix.

Non, c'est plus urbain/concret/Terrence Malick/ARRIVAL.

Sinon, une fois de plus Art Core a tout dit. Le film est charmant, unique, il vieillit bien. Son pitch n'est qu'un point de départ pour aller dans une quête à laquelle on ne s'attend pas du tout, où la torsion et le triturage de la matière filmique au montage donne une poésie évanescente (comme un "half-forgotten dream" inceptionien), qui entre en contraste avec la musique pop à la fois horrible et géniale qui recouvre l'ensemble.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste