Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 17 Nov 2024, 16:43

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 06 Juin 2016, 18:16 
Hors ligne
Successful superfucker
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
Image

Léo est à la recherche du loup sur un grand causse de Lozère lorsqu’il rencontre une bergère, Marie. Quelques mois plus tard, ils ont un enfant. En proie au baby blues, et sans aucune confiance en Léo qui s’en va et puis revient sans prévenir, elle les abandonne tous les deux. Léo se retrouve alors avec un bébé sur les bras. C’est compliqué mais au fond, il aime bien ça. Et pendant ce temps, il ne travaille pas beaucoup, il sombre peu à peu dans la misère. C’est la déchéance sociale qui le ramène vers les causses de Lozère et vers le loup.

N'assumant pas trop le succès de L'inconnu du lac et son aura sulfureuse et trop immédiatement érotique, Guiraudie revient à la base de son cinéma, poétique en terrain déserté, gay gériatrique et fantaisiste précarisé. Rester Vertical s'affirme d'ailleurs peut-être comme son film le plus mal aimable avec sa narration volontairement décousue et ses moments presque punks comme sa scène de sodomie sur un vieillard obèse comme prophétie euthanasique sur du Pink Floyd. Plus illisible, plus noir aussi, comme si Guiraudie associait les derniers remparts de la dignité humaine à une quête absolue d'indépendance, il multiplie les personnages de ruraux homophobes et taciturnes comme les ogres d'un conte déviant où l'on croise aussi des sorceresses-psys bucoliques pour mieux stigmatiser les frustrations et les renoncements ordinaires, là où la sexualité n'arrive même plus à combler le désenchantement du politique.
4/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:11 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23986
Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle.
3/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:20 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22722
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Je suis resté assis. OK, c'est "libre", souvent surprenant, forcément imprévisible, parfois marrant, mais en même temps c'est un grand n'importe quoi, je ne m'implique jamais dans le récit, et ça me passe 3km au-dessus de la tête. Du coup, l'ensemble ma paru fort artificiel, voire poseur. Grande déception après L'Inconnu du lac que j'avais beaucoup aimé.
2/6

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 11 Juin 2016, 11:14 
Hors ligne
Expert

Inscription: 19 Avr 2015, 17:38
Messages: 210
Localisation: Jarden, Texas
Et bien Rester Vertical c’est clairement le premier film choc de ce festival ! Des scènes crues (voire même très crues):
on parle tout de même d’un plan d’accouchement filmant la sortie du bébé du vagin en direct live pendant près d’une minute (ah oui c’est hard à 8h30 du mat). Ou encore une sodomie aux conséquences importantes et qui inspirera d’ailleurs les unes de la presse dans le film.

Mais au-delà, Rester Vertical tente et innove sur plusieurs points. De nombreuses prises de vues subjectives (dommage que le concept de caméra épaule = subjectif ne tienne pas longtemps cela aurait pu être génial). Un scénario complètement absurde avec des personnages qui se croisent, se décroisent pour finalement se recroiser dans des endroits où ils ne sont pas censés se retrouver. L’histoire repose sur 6 ou 7 personnages dont un principal qui n’arrive pas à écrire un scénario de film. Des scènes crues, je le disais mais aussi des scènes hilarantes totalement irrationnelles. Quelques personnages sont d’une vulgarité tordante. Bref, avec ce film Alain Guiraudie marque des points. Original et anticonformiste, Rester Vertical divisera sûrement mais ne laissera pas indifférent. A Cannes, c’est déjà bien.

3,5/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:05 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8292
Karloff a écrit:
Déception. On m'avait vanté le scénario, j'ai surtout trouvé qu'il n'y en avait pas, succession de scènes poétiques ou triviales sur le thème de la feuille blanche - aussi bien sur le plan du taf que dans la vie. L'acteur est particulièrement inexpressif. La fin est très belle.
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff. J'aime tout particulièrement l'acteur principal, les seconds rôles sont également très bons. La thématique me semble tout autre que celle de la création (ou alors de la Création, mais surtout de la mort). Et je n'aime pas du tout la fin.

Pour le reste, on va dire demie déception parce que Rester vertical ne me semble pas au niveau de L'Inconnu du lac, que j'ai mis pas mal de temps à me mettre dedans craignant même de rester sur le bord de la route pendant tout le film, perdu par les ellipses temporelles qui font s'entrechoquer des scènes qui doivent se passer à 6 moins d’intervalles et la crudité d'autres. Mais finalement Guiraudie réussit à nous happer dans son univers, alors que l'incongru le dispute à l'improbable, que le personnage principal s'enfonce sans jamais perdre véritablement pied. Le ton général du film est tellement particulier qu'une seconde vision me semble presque nécessaire pour l'appréhender correctement.

3/6 (parce qu'attendre la moitié du film pour être dedans c'est long), qui pourrait augmenter avec le temps et/ou une seconde projection.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:08 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8692
Lohmann a écrit:
Karloff a écrit:
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff.
3/6


Bah tu vois :wink:


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 26 Aoû 2016, 19:09 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8292
Jerónimo a écrit:
Lohmann a écrit:
Karloff a écrit:
3/6

Je pense à peu près tout l'inverse de Karloff.
3/6


Bah tu vois :wink:

A cela près!


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:47 
Très beau film, que j'ai préféré à l'"Inconnu du Lac". Le début laisse penser aux documentaires de Depardon sur les paysans de montagne avec du cul cru, mais à la fin le film bascule vers une fable malaisante pas si éloignée de la Honte de Bergman (ou de la Voie Lactée de Bunuel).
Mais au contraire de Bergman, il dépeint quelque chose de caractéristique de notre monde: l'éloignement et la séparation radicale n'est pas liée au malentendu, mais fait paradoxalement fond sur une compréhension prélable de l'autre qui est totale, implicite mais déjouée (chez Bergman l'incommunicabilité dans le couple absorbe l'incommunicabilité sociale, dans ce film c'est l'inverse).

J'aime bien le fait que plus les personnages essayent de fuire, plus ils sont embarqués par des modèles de voiture anciens (la femme -très bonne actrice, l'acteur est lui aussi très bon- se barre en AX, l'homme se laisse piéger au contraire en Fiat 500 III providentielle qui le ramène): la mémoire est le véhicule raté de la fuite hors de la solitude, de la précarité et du conformisme. La génération de mai 68 qui est aimée contre elle-même (et pour la liberté qu'elle a transmise sans l'inversir). Et aussi le fait que le personnage énonce une parole de résistance (qui n'a plus valeur d'esquive et de chèvrechoutisme compatissant comme ce qu'il disait jusque là, mais est la première métaphore qu'il ait le courage d'énoncer) au moment où le mythe s'est effondré
le loup qui adopterait l'enfant
et quand l'archaïque le remplace, comme une menace
la horde qui dissipe cet espoir
, quelque chose qui me semble essayer d'inverser la vision du monde de René Girard je crois (celles d'ordres sur-hégéliens et sur-chrétiens qui se substitueraient en s'aborbant les uns dans les autres: la famille, pesante, faite de refoulement et de violence, puis la domination économique individuelle, rationnelle, mais ségrégative, l'état protecteur mais coercitif, jusqu'à l'apocalypse comme dernière étape, qui donne sa valeur au reste en l'anéantissant -un truc de psychopathe-, avec la psychanalyse qui articule le passage d'un état à l'autre, en demandant de façon monocorde au sujet de se réaliser, à la place exacte du vide laissé par l'ordre moral ou la loi patriarcale qui a cessé de croire en elle-même).

Meilleur film de 2016 que j'aie vu à ce jour, très riche.

La ville c'est Brest?


La musique chez le vieux c'est quand-même pas du Pink Floyd? Ca sonne plutôt post-rock?


Dernière édition par Gontrand le 29 Aoû 2016, 23:45, édité 8 fois.

Haut
  
 
MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:54 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23986
Le Cow-Boy, un avis sur l'ordre hégélien ?


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Aoû 2016, 22:58 
Si ça se trouve il l'a lu plus que moi (ce qui n'est pas difficile). Se méfier de ce que recouvre le snobisme de la fausse beaufferie


Haut
  
 
MessagePosté: 30 Aoû 2016, 22:47 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8087
Gontrand a écrit:
La ville c'est Brest?


La musique chez le vieux c'est quand-même pas du Pink Floyd? Ca sonne plutôt post-rock?


Je me suis fait ces deux mêmes reflexions !

Et du coup:

http://www.cinezik.org/critiques/affcritique.php?titre=rester-vertical

Lors de la sodomie c'est en fait sur du Wall of Death :D Groupe que j'avais découvert au Bataclan... En première partie des Brian Jonestown Massacre. Et quand il prétend écouter Pink Floyd c'est en réalité Wooden Shjips qui joue, autre groupe du mec de Moon Duo. Pas vraiment du Post-Rock même si les morceaux en question sont instrumentaux, mais il s'agit de deux groupes purement de rock psyché.

Très marrant tout ça.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:00 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23986
ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:09 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8087
Sur le film sinon, que j'ai donc trouvé très drôle également en dehors de ces anecdotes, je suis vraiment friand du style de Guiraudie en direct lignée avec Bertrand Blier ou Brisseau, en se donnant sans doute encore plus de libertés de ton. J'ai une véritable admiration pour sa capacité à s'affranchir de toute limite graphique, morale et à transgresser les règles classiques du scénario et de la caractérisation, en particulier quand ce doux surréalisme lui permet d'en tirer des séquences d'humour inattendues, et bien sûr surtout lorsqu'il se met au service d'un étrange romantisme comme c'était magnifiquement le cas avec L'Inconnu du Lac.

Ici encore, Guiraudie continue de mélanger les genres, abandonnant la comédie au tournant de scènes de nuits inquiétantes perdues au fin fond de la campagne pour dériver vers le thriller voir à l'horreur. Tout ça enrichie le film et continue de nous perdre un peu plus, mais je dois quand même avouer qu'après m'être pourtant rapidement laissé conquérir par le film (dès les premiers dialogues en fait), ce dernier m'a un peu lâché et a commencé à me lasser aux deux tiers environ.

Au moment où sa "psy" le fait s'échapper je dirais, j'ai commencé à avoir le sentiment que le film n'allait plus nulle part et que ça tournait un peu trop en rond. Guiraudie force trop selon moi sur l'incongruité de ses situations jusqu'à devenir limite glauque (l'aggression des sans abris, le perso qui perd son enfant etc.) et le côté "tout le monde essaye de baiser avec tout le monde" a fini par me saouler un peu


Petite déception donc, mais j'ai tout de même accroché pendant la majeur partie du film. 4/6


Dernière édition par Mickey Willis le 30 Aoû 2016, 23:15, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:14 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8087
Karloff a écrit:
ça, c'est que j'aime chez Guiraudie. C'était sans doute prévu sur du Pink Floyd - shine on crazy diamond, non ? musique parfaite pour le sexe.... - mais obtenir les droits aurait coûté plus cher que toute sa filmographie.... mais il laisse quand même le nom du groupe.


Oui je trouvais ça bizarre qu'il se paye des morceaux de Pink Floyd justement, mais en fait je me demande si c'est pas juste fait exprès et pensé depuis quasiment le début, ça colle parfaitement avec le ton du film.

Dans le même genre d'idée, lorsqu'on le voit devant un kiosque à journaux et qu'on voit en petit en haut à droite de l'écran qu'il y'a un titre abusé sur son histoire avec le vieux, j'aurais aimé que ça reste un clin d'oeil discret sans qu'il zoome dessus par la suite.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 30 Aoû 2016, 23:18 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23986
en fait, je n'aurai pas du voir le film à 8h30 à Cannes.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Inconnu du lac (Alain Guiraudie - 2013)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Tom

42

5036

12 Juin 2016, 10:58

Tetsuo Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Miséricorde (Alain Guiraudie, 2024)

Lohmann

9

788

11 Nov 2024, 00:02

FingersCrossed Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Roi de l'évasion (Alain Guiraudie - 2009)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Blissfully

26

3562

24 Juil 2009, 08:10

the black addiction Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Viens je t'emmène (Alain Guiraudie, 2022)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Art Core

22

1614

26 Jan 2023, 20:57

Mickey Willis Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Voici venu le temps (Alain Guiraudie - 2005)

Karloff

4

2239

19 Juil 2005, 10:33

Zad Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Pas de repos pour les braves (Alain Guiraudie, 2003)

Art Core

10

1764

18 Fév 2014, 13:49

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Red Dot (Alain Darborg - 2021)

Qui-Gon Jinn

0

862

04 Avr 2021, 20:14

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Stavisky (Alain Resnais, 1974)

Mr Chow

11

1732

14 Mai 2024, 15:44

bmntmp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'insoumis (Alain Cavalier - 1964)

FingersCrossed

5

231

25 Sep 2024, 12:40

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Armaguedon (Alain Jessua - 1977)

Mr Chow

3

1848

13 Nov 2024, 09:43

FingersCrossed Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 6 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web