L'Invaincu/Aparajito (1956)4.5/6 Je crois que je suis peu sensible aux films initiatique sur l'enfance en tant que genre, mais le fait de n'avoir vu que le volet central de la trilogie m'incite sans doute à le sous-évaluer.
Le Salon de musique/Jalsaghar (1958)6/6
Charulata (1964)5/6
Je ne lui mets pas plus uniquement parce que "Tonnerres lointains" et "La Maison et le Monde" l'approfondissent.
Madhabi Mukherjee est impressionnante (tout comme la scène de la balançoire).
Le fil a aussi un côte bergmanien, en plus féministe.
Des jours et des nuits dans la forêt/Aranyer Din Ratri (1970)6/6. Le premier Ray que j'ai vu. Cela m'a donné une image à la fois exemplaire (c'est son film le plus directement politique, et où le jugement politique sur ses contemporains est aussi un jugement moral, alors que souvent un hiatus existe au contraire) et biaisée de son oeuvre (c'est une comédie -genre assez rare chez lui je crois- et même une comédie sexuelle à la Lubitsch sur la génération des 68ards). Ray fait dans ses films, et celui-ci en particulier, une critique extrêmement ferme et articulée du nationalisme hindou et du système de castes courageux (ses films les saisissent tout deux en tant qu'idéologies à différent moment du XXème siècle)
L'Adversaire/Pratidwandi (1970)5/6
Le pendant dramatique des Jours et des Nuits, sur un jeune homme issu d'un milieu populaire qui croit voir dans le mouvement gauchiste un allié (non pas pour lutter, mais pour connaître une promotion sociale au mérite), mais s'enfonce seul. Très bon mais plus classique (côté film noir urbain sur les luttes des années 70 à la Solo de Mocky, même si le film est moins hyperbolique) que "des Jour et des Nuits".
Tonnerres lointains/Ashani Sanket (1973)6/6
Peu de films ont filmé la paysannerie d'une telle manière. Ray la montre dans sa spécificité, mais en même temps dans ce qui la rattache à la même culture que celle des classes dominantes, et il échappe ainsi au vérisme populiste d'une Bertolucci. L'instituteur et sa femme ont la même histoire d'amour que "Charulata" ou "la Maison et le Monde"). La grande constante de Ray: le mari croit devoir émanciper sa femme, qui en sait déjà plus que lui sur le monde et détient déjà un pouvoir politique, et en fait l'expose à la mort. Il confond la préparation d'une lutte avec l'acceptation d'une reconnaissance dont le développement précède en fait l'intrigue montrée.
La Maison et le Monde/Ghare Baire (1984)5.5/6
A signaler aussi qu'il a fait la BO de beaucoup de ses films (mais pas "la Salon de Musique" justement)