Forum de FilmDeCulte

Ouch! Ça fait mal!! J'étais un immense fan de Jeff Nichols avant de voir Midnight Special. Maintenant, j'ai peur de revoir ses premiers films. Je note sa filmo ainsi:

Shotgun Stories - 6/6
Take Shelter - 6/6
Mud - 6/6
Midnight Special - 3/6

Je ne sais pas trop ce qui s'est passé avec Jeff. J'ai l'impression qu'il a baissé les bras devant l'appel d'un cinéma référentiel à gogo. Ces trois premiers films existaient admirablement, de façon authentique, sans être écrasé sous le poids des références. On sentait des influences à Spielberg, à Eastwood, à Malick, à Mark Twain, mais c'était du domaine de l'inconscient. C'était subtil. On sentait que Nichols avait bien digéré ces influences et que, sans s'en douter, il en proposait une continuité. C'était quelque chose de non réfléchi, d'authentique. Mais le plus important, c'est qu'il s'intéressait avant tout à ses personnages, de façon tendre. On plongeait dans le portrait d'une Amérique profonde, et c'était toujours hyper engageant, comme chez le Jeremy Saulnier de Blue Ruin. C'est pourquoi je ne comprends pas ce qui s'est passé sur Midnight Special. Le film, engoncé dans une mécanique trop emprunté, n'arrive jamais à décoller et, comble de malheur, apparaît prévisible du début à la fin. Je cherchais quelque chose à me mettre sur la dent, mais il n'y a plus aucune attention porté aux personnages. Michael Shannon n'a jamais été aussi inintéressant chez Nichols (le comble!). Comme la plupart des personnages qui gravitent autour de ce gamin (dont on se fout complètement). Il n'y a aucun enjeu qui n'a déjà été traité ailleurs en mieux, surtout dans les années 80, entre autre chez Spielberg, et dans le Starman de John Carpenter. Tout du long, il y a cette impression de se trouver devant un travail de copiste très appliqué qui essaie de retrouver la magie d'un cinéma passé. La tentative semble forcée, et le résultat sonne complètement faux, car on ne sent aucune valeur ajoutée, surtout pour l'époque actuelle. Tout ce qu'on voit, c'est une mécanique spielbergienne filmé hors de son temps par un fan de Village of the Damned de John Carpenter (jusque dans la musique, qui pompe Carpenter en mode "clean"). Même le montage très "ample" essaie de copier le rythme des Carpenter, sans en retrouver la dynamique. C'est comme si le film manquait de vitamine. Midnight Special est quand même un film mou de chez mou, d'un bout à l'autre. Infertile, dramatiquement plat. Vraiment, du beau gâchis.

Je sauve toutefois quelques scènes (tout le début, en cavale, avec le gamin. Quelque chose de fort en émane. Le perso de Joel Edgerton est cool. La scène de la station-service m'a sorti de ma torpeur pour un moment).

Mon amour d'antan donne 3/6, mais au fond de moi, je donnerais 2/6.

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Tu as vu Before Midnight aussi ?

Ah c'est bizarre. Je l'avait corrigé pourtant

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Ah, il m'en manquait un.

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Un beau film qui m'a touchée.
Au final, ce qu'est l'enfant, on s'en fout, ce n'est qu'un prétexte.
On voit un père tenter à tout prix d'aider son fils différent à accomplir son destin malgré tout ce qui se met en travers de sa route. La finalité aurait pu être sa compétition de poney, son mariage, son décès, sa guérison, peu importe. Le sujet du film, c'est le chemin vers ce destin.
J'y ai vu plein de métaphores possibles qui pourrait toucher plein de parents.
En ça, c'est bien fait.
Très joli rôle de Joel Edgerton oui.

Très beau film, après je trouve décevant que le scénario contient quelques étonnantes incohérences qui me sortent un peu du coup mais il y a dans ce Midnight Special parmi des plus belles fulgurances cinématographiques de cette année. Vous avez déjà tout dit, après je ne suis pas fan des comparaisons hâtives de la presse avec Spielberg tellement Shannon a son style particulier. Alors oui, Shannon a été influencé par Rencontres du troisième type mais après c'est tellement éloigné de Spielberg (sans juger les deux cinéastes sur le plan qualitatif).

Donc beau film sur l'amour filial avec une mise en scène grandiose (les débuts dans la nuit, la scène du satellite, la fin,...), j'aime particulièrement cette manière sèche dont l'action s'introduit à l'écran (la scène du motel), et des acteurs étonnants. Outre Shannon plus sobre qu'à l'accoutumé et Edgerton dans un rôle superbe, j'ai été agréablement surpris par Driver que j'ai trouvé à chier dans le Star wars et là qui fait merveille dans un rôle d'agent de la NSA un peu mutique et fragile et Kirsten Dunst qui arrive à se renouveler dans un rôle de mère qui complète bien le personnage de Shannon.

Perso, après je préfère Take Shelter son chef d'oeuvre beaucoup plus profond et Shotgun Stories mais ça reste supérieur à Mud qui m'avait un peu déçu. En tout cas, Nichols confirme qu'il est l'un des cinéastes américains les plus stimulants du moment.

4,5/6

Très beau film, après je trouve décevant que le scénario contient quelques étonnantes incohérences qui me sortent un peu du coup mais il y a dans ce Midnight Special parmi des plus belles fulgurances cinématographiques de cette année. Vous avez déjà tout dit, après je ne suis pas fan des comparaisons hâtives de la presse avec Spielberg tellement Shannon a son style particulier. Alors oui, Shannon a été influencé par Rencontres du troisième type mais après c'est tellement éloigné de Spielberg (sans juger les deux cinéastes sur le plan qualitatif).

Donc beau film sur l'amour filial avec une mise en scène grandiose (les débuts dans la nuit, la scène du satellite, la fin,...), j'aime particulièrement cette manière sèche dont l'action s'introduit à l'écran (la scène du motel), et des acteurs étonnants. Outre Shannon plus sobre qu'à l'accoutumé et Edgerton dans un rôle superbe, j'ai été agréablement surpris par Driver que j'ai trouvé à chier dans le Star wars et là qui fait merveille dans un rôle d'agent de la NSA un peu mutique et fragile et Kirsten Dunst qui arrive à se renouveler dans un rôle de mère qui complète bien le personnage de Shannon.

Perso, après je préfère Take Shelter son chef d'oeuvre beaucoup plus profond et Shotgun Stories mais ça reste supérieur à Mud qui m'avait un peu déçu. En tout cas, Nichols confirme qu'il est l'un des cinéastes américains les plus stimulants du moment.

4,5/6

Je vois ce que tu veux dire, il ne faut pas se cacher que le film est relativement taiseux (les dialogues de Shannon sont "limités") et je pense que c'est voulu. Je trouve justement que ça donne un petit côté contemplatif au film et que c'est volontairement voulu. Après je comprends qu'on n'aime pas mais à ce moment évite à tout prix de regarder Take Shelter, tu vas trouver ça encore plus chiant et péteux.

Et assez d'accord avec vos remarques sur le scénario. J'adore le film mais clairement je trouve que le scénario le limite. Pas qu'il soit mauvais mais c'est lui qui empêche d'arriver au niveau d'un Take Shelter. En fait, j'aime bien cette approche intrigante et mystérieuse que lui insuffle Nichols mais le manque de maîtrise se retourne un peu contre lui.

"Volontairement voulu"... "Shannon" à la place de Nichols... On dirait du GUSTAVO WOLTMANN.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oups je rectifie.

Art Core pointe assez bien ce qui m'a gêné dans ce film que je trouve un peu trop complaisant avec lui même, comme si le mystère crée par Nichols était une fin en soit et surtout justifiait de pouvoir faire un peu n'importe quoi avec le scénario.

Rien de bien révolutionnaire non plus dans les thèmes abordés et on s'ennuit légèrement.

J'étais très enthousiaste envers Nichols à la base mais ce Midnight Special et Loving m'ont un peu calmé, je les trouve tous deux bien trop dépossédés. C'est du cinéma dépassionné, qui s'endort...

Par contre j'ai beaucoup aimé la musique que je vais essayer de chopper, et le climax m'a un peu réveillé.


2/6

Mwouaif !

Il y a un savoir indéniable dans la réalisation avec souvent des plans très beaux mais on se demande ce qui a pu motiver le réalisateur à faire ce film. Rien de neuf dans le sujet. On a déjà vu, lu cela mille fois. Cela ne serait pas trop gênant si l'ensemble était réussi. Qu'est ce qu'il est froid ce film ! Zéro émotion ! Rien ne se dégage ! Pourtant le sujet s'y prêtait totalement et normalement dès qu'il y a une relation père-fils , cela me touche. Et là nada. Quand je compare avec Starman revu récemment , il n'y a pas photo. Plusieurs fois le Carpenter m'émeut alors que devant le Nichols je reste stoïque.

Je n'avais pas d'attente particulière et pourtant je suis déçu. J'ai lu ici que certains trouvent des ressemblances avec Tomorrowland. A part les champs de blé, je n'ai rien vu de similaire. Et si le Bird avait été une excellente surprise que je me suis empressé de faire découvrir à mes gosses, je ne reverrai jamais ce film.