Mes raisons, je les ai pourtant expliquées à plusieurs reprises mais ce n'est pas comme si tout le monde s'en fichait, comme la plupart des films dont je parle ici (la voilà la raison principale!).
The Runner, Austin Stark, 2015
Je ne savais rien du film avant de le voir à part que Nicolas Cage y jouait un politicien. Je suis un fan de Nicolas Cage, il a toujours eu un jeu baroque depuis
Vampire's Kiss (pas vu), où sa performance lui avait valu les éloges de Pauline Kael pour cette raison précise que son jeu n'était pas naturaliste. Les innombrables bouses dans lesquelles il a joué ces dernières années me le rendent encore plus sympathique, j'aime le côté schizophrène de sa filmographie et que d'une interview à l'autre, il vante ou renie les mêmes films (à l'époque de
Joe, qui pour moi est encore un nanar, il a renié tout un pan de nanars). Ses films, il y en a que je saute direct comme le récent
Pay The Check, une énième histoire (pour lui) de disparition d'enfant et qui a l'air d'un mauvais Larry Cohen, ou la coproduction américano-chinoise dans laquelle il a joué l'an dernier, d'autres pas et qui donc sont sous-estimés comme le film qu'il a fait avec Paul Schrader, produit par Winding Refn, et qu'ils ont tous désavoués.
A posteriori, quelques faits intéressants et qui peuvent servir (ou pas) d'indice:
1- Le film a la note de 4,6 sur imdb.
2- Il se passe en Louisiane, région d'adoption de Nicolas Cage qui a l'air de l'aimer beaucoup. C'est une région particulière pour moi au cinéma, certains films, la plupart de seconde ou de troisième zone, se marquent dans ma mémoire ne serait-ce que parce qu'ils s'y passent (
Cat People,
A Bullet In The Head,
Double Jeopardy,
Bad Country,
Homefront,
Hours,
Déjà Vu pour citer ceux qui me viennent immédiatement à l'esprit). C'est vraiment une région spéciale.
3- Le réalisateur et scénariste dont c'est le premier film, apparaît au générique de
Detachment du mec d'
American History X, du génial
My Son, My Son, What Have Ye Done? de Herzog, de
Homecoming de Joe Dante et de la suite amusante qu'Alex Cox a donnée à son film culte
Repo Men (
Repo Chick) en tant que producteur. Sacré pedigree pour ce jeunot dans le cinéma indépendant et qui se veut à l'écart des sentiers battus.
Le film est un political soap opera où Cage joue un membre du congrès intègre et dont l'ascension politique se trouve interrompue par un scandale sexuel (à l'américaine, rien qui n'aurait d'importance ici) dans le contexte des marées noires qui ont fait suite à l'explosion de la plateforme Deepwater en Louisiane.
Cage excelle bien plus que dans
Joe dans le rôle d'un type torturé et (ex)alcoolique qui n'arrive pas à faire de compromis. Le film et la morale ne sont pas de la plus grande subtilité, c'est vraiment du soap et ce serait insupportable en roman, du moins pour moi, et ce même si le film n'est pas dénué d'ambition dans sa volonté de mettre en scène la politique. Connie Nielsen a peut-être dépassé la date de péremption de la milf (classe, je sais), mais elle est sacrément classe même botoxée, tout comme Sarah Paulson qui joue l'autre rôle féminin principal, Peter Fonda est charismatique les quelques minutes où il apparaît.
Un Nicolas Cage movie pas mal donc.