Forum de FilmDeCulte

Même pas encore 30 !
Une manière rapide de dire :

Jeune = sensible et impressionnable aux films qui roulent les mécaniques de gros projets annoncés.
Vieux = plus volontiers à la recherche d'un génie se joue dans des replis moins évidents.

C'est une caricature, ça veut pas dire que Le Parrain est forcément pourri, ou que The Conversation est forcément génial.

Ou que t'es pas un jeune vieux

_________________
You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

ça fait surtout discours de vieux con. Le côté jeune=impressionnable, vieux=moins évident... On dirait du Denis Arcand.

D'où la blague en lui disant "tu es jeune je suis vieux".

Putain, on va y arriver...

Non mais au-delà de la blagounette, c'est quelque chose que l'on devine presque dans toutes tes critiques, un certain "mépris" pour l'effet, pour le tour de force, la maîtrise. Et tu associes souvent celui qui se laisse impressionner comme un "jeune", ou du moins un oeil peu averti.

"Effet" je sais pas si c'est le bon mot, mais sans doute oui. Ne serait-ce que parce que ça correspond à une réalité, à ce que j'observe constamment chez mes élèves par exemple : le fait d'être impressionnés par les films qui leur montrent les muscles.

Je n'ai rien contre l'effet, au contraire même, je suis loin d'être un cinéphile biberonné à Straub. Mais tout dépend ce qu'il vise. Quand Bhansali dans Devdas fait éclater un énorme éclair sur le visage de son actrice qui apparaît, avec fracas de son, 1) il prend son pied, 2) il est à fond dans le mythe de son personnage et de son actrice, il y croit tellement que c'est au risque de la niaiserie. Là je marche. Ou quand dans Le Sorgho rouge, pour prendre un cas plus ambigu (et plus proche aussi du tour de force, car c'est pas dénué de velléités de jeune cinéaste façonnant sa carte de visite), ça passe 95% du temps à s'éclater sur les nuances de rouges, à jouer à fond la carte de la démesure visuelle, de l'opéra, ça devient notre terrain de jeu commun à lui cinéaste et moi spectateur, ça devient la matière même du film.

Par contre, quand l'effet sert simplement aux réals à m'obliger à les prendre au sérieux, quand ça me met dans une configuration visant à lui donner de force une autorité sur moi, oui, ça me gonfle. On pourrait citer un cliché : le jump scare. Ça ne crée rien, ça n'a rien de potentiellement beau, ça ne crée aucun terrain de partage entre le cinéaste et moi, c'est juste du pouvoir. Idem pour les multiples situations de bien des polars coréens (comme on en a souvent parlé ici) qui passent leur temps à me soumettre à leur violence en se rachetant hypocritement une âme par une mélancolie factice - là, l'effet (l'ouverture sur l'arbre dans A Bittersweet life, par exemple), je le conspue.

Donc oui, Coppola, pour revenir à lui (et à la maîtrise), qui fait mine de me dire "la guerre quelle horreur" alors que presque tout dans son film n'est occupé qu'à me hurler "regarde ma grande fresque, ce film monumental tour de force, ce chef-d’œuvre que je suis entrain de faire", je ne marche pas. Même pas pour des raisons éthiques, juste parce que je trouve la dynamique ingrate, laide, que ça me laisse froid. Ça passe in extremis parce que la guerre comme show son et lumière (dans sa logique de spectacle sans conscience, comme dans son versant hallucinatoire) est d'une certaine façon le sujet du film, mais c'est limite. Qu'on soit d'accord ou pas avec cet exemple précis (avec cette façon de recevoir Apocalypse Now), ce genre de configuration m'irrite oui, et voir des cinéphiles (souvent jeunes) sauter à pied joints dans ce panneau-là, c'est effectivement pas sans provoquer chez moi un certain mépris.

Tout en ayant bien conscience qu'en me posant en réaction à ça, j'ai une position parfois tout aussi automatique et caricaturale.

Après 5 ans de friche, voici la nouvelle mise à jour de ce merveilleux topic. Mais pas de bouleversement malgré le doublement du nombre de participants (environ 120).

Je rappelle le fonctionnement de ce top : on met ses 10 films sans ordre. C'est un vote par assentiment donc on comptabilise le nombre de fois qu'un film est cité. Celui qui a le plus de voix est considéré comme le film préféré des foruméens.

2015 En bleu, les "entrants" dans le top...

1er et cité 21 fois :
- 2001 : l’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick (1968)

2ème et 3ème ex-æquo, cités 15 fois :
- Mulholland Drive de David Lynch (2001)
- La ligne rouge de Terrence Malick (1998)

4ème et 5ème ex-æquo, cités 14 fois :
- Barry Lindon de Stanley Kubrick (1975)
- Casino de Martin Scorcese (1995)

6ème et 7ème ex-æquo, cités 13 fois :
- Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979)
- Blade Runner de Ridley Scott (1982)

De la 8ème à la 12ème place ex-æquo, cités 12 fois :
- Les Affranchis de Scorcese (1990),
- Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone (1966),
- Heat de Michael Mann (1995),
- Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984),
- Le Nouveau Monde de Terrence Malick (2005)

De la 13ème à la 16ème place ex-æquo cités 11 fois :
- Fight club de David Fincher (1999),
- Pulp Fiction de Quentin Tarantino (1994),
- Sueurs froides d’Alfred Hitchcock (1958)

17ème et 18ème ex-æquo, cités 10 fois :
- L’empire contre-attaque d’Irvin Keshner (1980),
- Taxi Driver de Martin Scorcese (1976)

Petit rappel du top de 2010 : ; en rouge, les "sortants"

1 - Cité 15 fois :
- 2001 : l'Odyssée de l'espace (Kubrick, 1968)

2 et 3 - Cités 9 fois
- Ligne rouge, La (Terrence Malick, 1998)
- Blade Runner (Ridley Scott, 1982)

4 et 5 - Cités 8 fois
- Nouveau Monde, Le (Terrence Malick, 2006)
- Apocalypse Now (F.F. Coppola, 1979)

6 à 12 - Cités 7 fois
- Barry Lyndon (Stanley Kubrick, 1976)
- Bon, la Brute et le Truand, Le (Sergio Leone, 1966)
- Casino (Martin Scorsese, 1996)
- Empire contre-attaque, L' (Irwin Keshner, 1980)
- Il était une fois l'Amérique (Sergio Leone, 1984)
- Mulholland Drive (David Lynch, 1991)

13 à 19 - Cités 6 fois
- Affranchis, Les (Martin Scorsese, 1990)
- Fight club (David Fincher, 1999)
- Hana-Bi (Takeshi Kitano, 1997)
- Heat (Michael Mann, 1995)
- Parrain, Le (Coppola, 1972)[/color]
- Piège de cristal (John McTiernan, 1988)
- Seigneur des anneaux, Le (Peter Jackson, 2001)

De Niro, grand vainqueur.

_________________

Yep, présent dans 5 des 18 films les plus cités... Quand on voit sa carrière depuis... Disons qu'il faut remonter à 1997 avec Jackie Brown pour trouver un vrai bon film.

Les réalisateurs
12 réalisateurs pour 18 films plébiscités :
- Scorcese à 3 films dans le top ;
- Kubrick, Malick et Leone : 2 films chacun.

Les nationalités :
1 Italien (mais qui fait un western avec des acteurs ricains et un film appelé Il était une fois l'Amérique...), 2 Britanniques (mais les 2 films cités sont américains) et 9 Étasuniens.

Les années :
- Années 1950 : 1 film (1958)
- Années 1960 : 2 films (1966 ; 1968)
- Années 1970 : 3 films (1975 ; 1976 1979)
- Années 1980 : 3 films (1980 ; 1982 ; 1984)
- Années 1990 : 6 films (1990 ; 1994 ; 1995 (X2) ; 1998 ; 1999)
- Années 2000 : 2 films (2001 ; 2005)

Je me cite de nouveau : il a fait 41 films depuis Jackie Brown en 1997 et j'arrive pas à en trouver un qui dépasse le 3 ou 4 sur 6... Alors qu'en 1995, il enchaînait Casino et Heat

1 -Avalon de Mamoru Oshii

Parce qu'il questionne tout le long du film sur l'illusion et la réalité de l'existence.

2 - Blade Runner de Ridley Scott

Le fond, la forme et la grâce.

3 - Matrix des Wachowski

Film paranoïaque de toute une génération... où est la porte de sortie ?

4 - Le Chateau Ambulant de Hayao Miyazaki

Ce film m'enchante à chaque vision. Et le fond est là, très poétique.

5 - The Game de David Fincher

La vie serait-il un drôle de jeu ?

6 - Speed Racer des Wachowski

Un dessin animé en live génial avec une fin créative hyper prenante.

7- Ghost in The Shell de Mamoru Oshii

Je suis un être humain ! Prouve le moi...

8 - Summer Wars de Mamoru Hosoda

La fraicheur au maximum.

9 - Vanilla Sky de Cameron Crowe

Questionnement questionnement questionnement.. sur une bande originale parfaite. Tom Cruise est parfait dans ce rôle.


10 - Un film imaginaire basé sur l'univers lunaire, magique et métaphysique de l'artiste français Moebius.

Deux Oshii, deux Wachowski, in Miyasaki mineur et le Crowe.
Pas très fan de ton top, il me semble bizarrement fermé.

Dans les même thématiques j'aurais glissé un Lynch ou un Satoshi Kon pour varier un peu (revu Perfect Blue il n'y a pas longtemps, c'est vraiment classe).

Je n'aime pas les films de ces deux réalisateurs, sans faire de vanne par rapport à ce que tu dis, je trouve ça fermé et bizarre pour le coup.

Ah non le Miyazaki est pour moi un de ses meilleurs.