Forum de FilmDeCulte

Carax ça serait pas un antiquaire tient? Bien autant que Gondry

Il y a un gros antiquaire dont on ne parle pas ici : c'est Tarantino.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Dj ou antiquaire?

J'ai vu que son dernier, et pour le coup je trouve que c'est plus un mortifère théorique (la mort du cinéma, tout çaaaaaa !)

Oui voilà. Tarantino c'est un cas bizarre ("post-moderne" ?). C'est pas un astiqueur de bibelots au sens d'un maniériste fétichisant ses motifs en beuglant la mort du cinéma, c'est pas quelqu'un qui mesure l'écart entre son cinéma et l'ancien, c'est pas non plus quelqu'un qui essaie de transformer... C'est une posture assez inédite, finalement.

Puis j'ai bizarrement plus de sympathie pour ceux qui fétichisent formes et motifs, que pour ceux qui fétichisent les boîtes rouillées de calissons

Bah "Les amants du Pont Neuf" on peut y voir quelque chose, mêlé avec le fétichisme romantique et un peu nouvelle vague. "Mauvais Sang" c'est plus Nouvelle Vague et Ligne claire, mais ça a quelque chose qui fige bizarrement dans la recherche de modernité...
Dans le dernier avec la Samaritaine, les bagnoles et Gérard Manset, la banlieue façon film eighties sur les villes nouvelles, on touche à quelque chose aussi de cousin Les frontières sont poreuses!

Mais là encore, j'ai l'impression qu'on est plus dans un rapport à une période (ou des périodes) de l'Histoire du ciné, donc à des formes, que dans des rapports à des objets, des reliques, des choses liées non pas au cinéma mais à la société (ou à l'idée qu'on s'en fait). C'est pas trop le même trip, je trouve.

J'allais utiliser les mêmes termes. Y a une approche post-moderne dans la réincarnation des genres visités par Tarantino tandis que chez les autres, c'est vraiment du fétichisme et du faux passé de carte postale. Les maisons de poupées, les babioles bricolées, ces films alvéolaires et anxiogènes...c'est pas Tarantino du tout ça.

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Mais c'est forcément ça l'antiquariat ?
Ca peut être des beaux meubles qui sentent bon la cire et qui attirent la lumière, à mes yeux. Tarantino, c'est quand même un collectionneur compulsif, sauf qu'au lieu de regarder ses joujoux et de se branler devant, il joue avec.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je crois que Carax traine quelques reliques hors ciné et artistiques assez prononcées, dans sa manière de filmer Paris, puis un attachement à la matière assez global, même si ça passe par la figure de la gargouille ou du clochard, qui reste assez éternelle et fantasmatique... Lavant et Balmer dans leur look de Tokyo... après il est assez misanthrope sur pas mal de chose , il y a une dimension Céline à la limite chez lui. Je ne le trouve pas du tout théoricien par contre.

Non tu as raison, pas théoricien... Je crois que c'est surtout l'impression qu'il est l'enfant de ce courant (la mort du cinéma), c'est à dire l'enfant d'un dépit sur cet art qui n'est pas de son âge. Qui est logique quand on s'appelle Godard ou Fellinni et qu'on a 40 ans de carrière dans le dos et des désillusions, mais qui là a quelque chose d'une posture (qui va bien avec ce que tu décris par ailleurs : les figures maudites, la misanthropie). Bon après, y a son break de 10 ans qui redonne un peu de légitimité à cette amertume.


(déplacé la discussion dans le topic concerné, du coup...)

Le premier antiquaire en devenir c'est Tom qui range ses topics là

Maniaque implique-t-il forcément la fibre antiquaire ?
Fincher est maniaque, mais pas antiquaire.

ROHLALALAAA NOUVELLE QUESTION !

Bah selon la définition de Tom, oui, et c'est à ça qu'on répond.

Après, oui, tu me dis le mot "antiquaire", je vois un lieu vieillot rempli de vieilles choses.
Autrement dit une image qui pourrait venir d'un Jeunet ou d'un Anderson. Pas d'un Tarantino.


Bah c'est une grosse différence déjà.

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Le truc c'est que l'antiquaire là on va parler de trois cinéastes maxi ou d'un filon purement commercial Ou le ciblage sur Jeunet et sa photo pisse-verte... Là j'ai le sentiment qu'on cherche à isoler un post-modernisme un peu "réac", alors qu'à la source, chez Tati ou Fassbinder, il y a peut-être des éléments aussi, ou chez Pierre Etaix qui a une poésie assez lié à un temps indéfinis voir lointain dont on a une mélancolie, les objets sont au centre de tout...

Après quand Woody Allen fait Minuit à Paris on a des éléments flagrants de l'antiquaire aussi, mais est-on là dedans en même temps?
De même avec Zwigoff et Ghost World, avec le personnage de Buscemi...

Je me pose la question plus largement avec par exemple des films comme certains Minnelli comme Meet me in St Louis, Brigadoon, on fige le temps révolu ou éternel dans une ripoline et un décorum, voir même en embaumant l'époque en cours (Comme un Torrent)... Alors que chez Donen par exemple ce n'est jamais le cas.