Après avoir acquis divers omnibus de la série et surtout à l'occasion des diverses annonces de la future série télé, je me suis dit qu'il était temps pour moi de relire du DD, et plus précisément de relire les débuts du meilleur run récent de la série, à savoir celui de Mark Waid, qui continue encore aujourd'hui.
Le scénariste a eu la bonne idée de rompre avec l'aspect polar/sombre (le personnage de Murdock en avait bien besoin vu ce qui lui est arrivé dans les runs successifs de Bendis, Brubaker et Diggle) pour revenir à quelque chose de plus positif, lui donnant une nouvelle impulsion, un nouveau souffle, permettant à la série de se renouveler sans renier ce qui a précédé, dans la lignée de ce que faisait Gene Colan (avant la période Miller donc).
Ce changement se remarque avec ce ton différent mais aussi l'utilisation des ennemis, qui pour changer, ne sont ni Wilson Fisk ni la Main, renouant là aussi avec l'aspect plus super-héroïque 60's de la franchise.
La série devient plus légère mais n'oublie pas ses fondamentaux, abordant d'une nouvelle façon la manière dont Matt doit jongler entre ses problèmes, son métier, et son identité plus aussi secrète qu'avant, il reste cependant fidèle à lui-même, un casse-cou qui se retrouve dans les pires situations, mais qui décide cette fois de rester optimiste coûte que coûte, afin de ne pas sombrer de nouveau.
Ce run est également excellent graphiquement, qu'il s'agisse de Rivera, Samnee ou Martin, qui profitent de ce renouveau pour représenter de manière inédite les pouvoirs du héros et la façon dont il perçoit le monde qu'il l'entoure, optant pour un style plus ligne claire, tour à tour détaillé ou épuré, avec un trait élégant qui se rapproche aussi bien de Ditko que d'Alex Toth.
Enfin bref, une franche réussite, qui amène la série dans une nouvelle direction pleine de promesses (ce qui rappelle un peu le run d'Ann Nocenti en son temps, qui lui aussi était une sorte de contre-pied à la version Millerienne).