Forum de FilmDeCulte

Jusqu'à la fin de la coupe. Merci à toi !

Quant à la question du film caché, Spielberg joue explicitement avec l'interprétation des signes, exemplairement la lune, si positive dans son cinéma, l'icône Amblin, qui s'avère être la montgolfière des chasseurs de robots. Je juge tout le film à cette aune, mais je serais le premier à dire qu'il est "malade", vraiment contrarié, ne serait-ce que par l'association avec Kubrick.

Et puis à la limite, je dirais que le film caché dans A.I., c'est déjà Empire du soleil. On peut considérer que le premier est un remake SF du second, dans lequel on retrouve cette même confusion fondamentale : les radiations de la bombe que l'enfant pense être une émanation de l'âme.

Vous me donnez envie de le revoiiiiiiir !

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Netflix les gars, Netflix.

Chef-d'oeuvre et film unique dans l'histoire du cinéma.

Oui mais là, dans le cas précis que tu me cites, on a un désenchantement que le film met très clairement en scène, ça n'a rien de caché.

Je ne dis pas que tout doit être explicite, que rien ne peut se jouer dans la suggestion et l’ambiguïté, mais qu'à moins d'être complètement cynique, un film ne peut pas te chanter les louanges de cette relation retrouvée d'une part, et te dire au même moment, en sous-texte, que c'est mal. Si la nature illusoire de ces retrouvailles est tout à fait travaillée par la mise en scène de Spielberg, ça reste une séquence où la musique, le calme et la douceur générale, te disent que malgré tout, cette résolution de la quête du gamin est belle - alors que concrètement, on est entrain de te raconter l'histoire de Norman Bates. Donc oui, à mon sens, pour le film, c'est un happy end, amer et malsain sans doute, mais happy end quand même (et c'est ce qui en fait tout l'intérêt).


J'avais lu ça en bûchant dessus pour mes cours oui, mais j'ai pas eu le temps de le revoir. Parmi les quelques films que j'ai pas encore vus de Spielberg, c'est un de ceux qui m'attirent le plus.

OK pour le happy-end malsain. Quant au lien avec Empire, tu fais chier parce que je croyais être le seul à l'avoir vu (je suis en plein trip narcissique à la David), mais vois-le, je le mets dans mon top 5 Spielberg, c'est sidérant.

Je l'ai vu cité qu'une fois, si ça peut te consoler (dans le numéro Cahiers-bilan récent sur Spielberg, à l'occasion de la sortie de War Horse). Je le verrai, je le verrai, mais là c'est loin d'être l'urgence...

Etant peu (voire pas du tout) versé dans la filmographie de Spielberg, je ne saurais me positionner quant à cette question centrale du foyer avec pertinence (mais je fais confiance au parrain du ciné-club ;p ) mais je vois l'abandon de spielberg, le positionnement de son regard à la même hauteur que l'enfant, hautement significatif. Au même titre que tout est là, que tous les questionnements sont présents, invoqués mais sans être surlignés.

En fait, je pense qu'on se trompe un peu en dissertant sur le happy ou non end. C'est la tension, le déchirement qui existe entre happy ou non qui donne à cette fin ce caractère si précieux, si fragile (à mes yeux)

Si le film suit un trajet foyer => voyage => retour au foyer, Ce retour au foyer ne se fait pas dans la joie et la bonne humeur, cette contradiction entre un apparent bonheur, l'abandon à la chaleur du sein maternel (et comme tu le dis très bien, tom, toute sa nostalgie doucereuse et régressive) et l'horrible "réalité", le caractère illusoire de celle-ci est, à mes yeux, proprement fascinant. Révélateur d'un questionnement intérieur brûlant, d'une souffrance indicible.



+1.

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ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.

Foyer je sais pas si c'est précisément ça - Freak saura mieux te répondre que moi là-dessus. Enfin la question de la famille me semble centrale, d'une façon ou d'une autre.


On pourrait le dire comme ça : cet enfant qui n'a même plus de psychologie, qui n'est plus qu'un affect brut ("Maman !"), permet de cristalliser et matérialiser tout cette obsession qui courait de manière sous-jacente dans toute la filmo de Spielberg, et de poser, enfin, un regard dessus.


Oui je suis d'accord avec ça.
Je me souviens avoir lu ça je sais plus où (peut-être le même dossier Cahiers ?) : "Spielberg, sous prétexte de réaliser le rêve de l'autre, atteint ce que seul il n'aurait jamais osé affronter : la vérité morbide de son cinéma". Y a un peu de ça, effectivement.

C'était la contre-critique de Delorme le numéro suivant la sortie du film, après une première critique très tiède le mois d'avant.

Ah oui voilà !
Encore une fois en retard à l'allumage... (je lisais pas mal de Cahiers des années 80/90 pour mes recherches hier, c'est dingue le nombre de trucs qu'ils mettaient en avant - beaucoup de cinéma naturaliste / social, d'ailleurs - et qui sont complètement tombés dans l'oubli)

Non non c'était le début de la fin

Parce qu'ils tapaient plus sur Spielberg ?