Forum de FilmDeCulte

En plein océan Indien, le navire danois « MV Rosen » est pris d’assaut par des pirates somaliens qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d’une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au cœur d’une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates. Pour l’armateur, sauver ses hommes est un devoir. Mais le sang-froid et les millions suffiront-ils à ramener tous ses marins dans leur famille ?

L'entrée norvégienne qui s'était glissée jusque dans la shortlist de l'oscar du film étranger ne convainc pas totalement en alternant une prise d'otage en pleine mer filmée à la Werner Herzog et une partie négociation en bureau qui convoque tous les stigmates du cinéma dogma. Les postures outrées des personnages principaux (négociateur prostré et stressé en costard cravate, otage qui pète progressivement les plombs jusqu'à sombrer dans la démence) accentuent inutilement cette dichotomie.
3/6

J'ai plutôt bien aimé pour ma part. Surtout en fait pour la partie au siège de l'entreprise avec ce patron qui échappe au manichéisme auquel on pouvait s'attendre. Le mec s'implique à 200% dans la libération de ses hommes quitte à risquer sa place. Il prend vraiment la responsabilité sur ses épaules et c'est assez beau (d'autant que l'acteur est vraiment impressionnant).
Et puis j'aime bien ce genre de mise en scène très tendu, très dans la procédure (ça m'a un peu évoqué Zero Dark Thirty) où l'humain n'existe qu'à travers les événements. Après c'est pas follement original, la partie sur le bateau aurait certainement pu être plus forte mais ça reste un bon film.

4/6

_________________
CroqAnimement votre

Pas mieux
4/6

Cela fait doublon avec le Captain Phillips de Paul Greengrass qui sortira en fin d'année. Curieux.

Tiens, à gauche sur l'affiche c'est le co-équipier de Sarah Lünd dans The killing (Forbrydelsen) saison 1.

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.

Oui, film pas génialement fun à regarder, mais quand même très très intéressant sur plein d'aspects. Comme tu dis le personnage principal est pas traité du tout de manière manichéenne, et j'ai adoré toute cette foultitude de détails réalistes: ces bureaux éclairés platement au néon (pas de lumières bleues à la Tony Scott), l'écho de la voix de Peter à chaque de ses répliques quand il parle au téléphone, la scène avec les familles des otages très calme, où personne ne se lève en hurlant comme ils l'auraient fait dans un film américain, etc.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui j'avais vu ça, pas mal.

Sinon, un détail que j'ai oublié de mentionner:

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai trouvé le film très solide, très mesuré dans ses effets - ça se voit tant que ça, que je tourne autour du cliché du film très "scandinave ?" - tant il s'efforce d'écouter les conseils qu'il prodigue à son négociateur en traitant l'émotion comme une ennemie. Jamais sentencieux ni en image ni en musique, sans non plus se vautrer dans la tentation du cinéma de captation, il navigue assez habilement entre ces deux extrêmes, entre l'anodin et le décisif, entre le quotidien et la péripétie. Il faut dire que l'intrigue se déroule sur un temps plus long que ne le suggère la bande annonce et qu'il aurait été illogique que le film tout entier soit stressé. La tension est parfaitement sourde.

C'est ce dispositif qui permet au film de frôler régulièrement la Grande Scène (l'anniversaire, le discours au famille, une certaine scène de négociation) sans sortir de la piste.

Et donc si j'ai bien aimé ces scènes de négociation où l'on se refile l'émotion comme une patate chaude, difficile de ne pas les trouver répétitives et mécaniques. Les objectifs de la scène sont (littéralement) affichés au tableau comme une liste d'exercices, avec la même conclusion binaire : l'objectif est atteint, ou pas.
Et si le discours social restera un arrière-plan ( c'est tout juste si la question du prix de la vie d'un employé est posée), quand le film nous présente le héros par le biais d'une négociation de matières premières avant de lui imposer de négocier des vies humaines, je ne sais pas si il le met à l'épreuve ou s'il le juge.

Un bon 4.5/6.

Accessoirement, on dirait presque que le film est un pilote pour son remake américain. Michaël Shannon dans le rôle du cuistot, Alan Tudyk est le conseiller du négociateur, et son pendant somalien joue comme Forrest Whitaker.
Même si je suppose que le futur film de Greengrass contredit l'idée même d'un remake de celui-ci. Hijacking est d'ailleurs anti-greengrassien au possible, le film (et je ne parle pas que du cadre) ne "vibre" jamais vraiment.

Un bon film, bien rythmé, bien joué, très efficace dans la retranscription de la tension. La partie sur le bateau est plus convenue (encore que, le confinement est quand même terriblement angoissant dans son côté cru), celle de la négociation dans les bureaux est vraiment d'une intensité rare.

4/6