xTom a écrit:
Je pense au contraire qu'on peut parler de subtilité dans le cinéma de Haneke. Ces films sont très souvent la conclusion d'une réflexion, il se nourrit de ses études de psychologie, pour influer un souffle de crédibilité à ses personnages. Je pense surtout à La pianiste ou la castration de la mère, remarquablement interprété par Annie Girardot, et à mon sens très intéressante. Elle donne une dimension au film, le rendant d'autant plus malsain, et d'une froideur extrême. Je ne pense pas qu'on puisse lui reprocher un manque de subtilités, ce n'est que mon avis.
Faut aussi admettre qu'une thèse philosophique caméra au poing sur un sujet aussi rebattu que la violence peut totalement rebuter. Selon les individus, ce peut être ressenti comme un défonçage de porte ouverte ou comme une révélation frontale. C'est normal que le cinéma de Haneke laisse du monde sur le carreau. Je pense d'ailleurs que ce type ne s'adresse pas au public, mais à un certain public, celui qui est prêt à le suivre dans sa démonstration. C'est déjà moins le cas pour
Le Ruban Blanc (austère au possible, cela dit), et je pense que plus ça va aller, plus il va devenir mainstream et moins didactique. Mais j'adore personnellement son regard sur la société, et sa façon si puissante d'orienter son cinéma dans cette unique direction, sociologique, ethnologique presque.
Citation:
Pour Funny Games, le choix de la mise en scène est peut-être plus discutable, il dénonce la violence par la violence, un procédé déjà très utilisé, mais efficace.
Il ya quand même une nette différence entre
Tueurs nés et
Funny Games. J'adore le Stone pour les trouvailles visuelles et la débauche d'idées, mais Haneke se sert davantage du hors-cadre et donne une vraie puissance émotionnelle à son cadre.