Forum de FilmDeCulte

Au milieu d'une campagne calme et désertique s'étend à perte de vue une autoroute inactive, laissée à l'abandon depuis sa construction. Au bord du bitume, à quelques mètres seulement des barrières de sécurité, se trouve une maison isolée dans laquelle vit une famille. Les travaux vont reprendre et on annonce l'ouverture prochaine de l'autoroute à la circulation...

Postulat intrigant pour la jeune cinéaste Ursula Meier qui signe ici son premier long métrage, présenté en séance spéciale à la semaine de la critique. D'abord une fable peuplée de marginaux un peu baba, Home, croqué par la chef op' Agnès Godard, dérive vers la phobie, l'anxiété parano, agoraphobe, où l'isolement idéal dans un petit paradis coupé du monde tourne à l'enfermement asphyxiant, explosion du non-dit familial, de l'inadaptation à la société et des peurs souterraines, tandis que, toujours plus irrespirable, règne dehors le branle-bas pollué de la civilisation. Cast nickel, originalité bien assumée, doigts de fée, et le prix de la révélation du Festival est attribué à...

5/6

Pas encore de date de sortie pour le moment.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

J'aime bien.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

L'auto-stoppeuse et le camion me semblent de trop. Sinon, ça aurait été sublime.

Oui à la fenêtre c'est un peu trop chargé.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

ouai, mais c'est pas une auto-stoppeuse mais une meuf qui fait un gros fuck au camion, ce qui déjà tient plus la route vu le pitch.

_________________
On a frôlé la fissure anale...

Ah oui, merde... Bon, je prends RDV chez l'ophtalmo.

J'ai beaucoup aimé le début, qui ressemble à du Stévenin (ou du Mazuy premier âge).

Malheureusement ça part vite dans la fable et ça s'autodétruit.
Trop factice.
Et finalement hyper carré et appliqué dans sa façon d'exploiter la situation de départ.
Evidemment, il y a un talent de mise-en-scène et de direction, hein, c'est indéniable.

La déception de l'année, car pour moi Des épaules solides était un excellent film.

Je ne voyais pas Ursula Meier comme une soeur de Delphine Gleize. Je me trompais peut-être.

2/6

>> sur l'affiche c'est la grande soeur qui se fait klaxonner par les routiers (elle bronze en bikini dans le jardin) et qui les "fuck".
>> Bliss en parle très bien, c'est tout à fait ça.

C'est assez désagréable de voir sa chanson fétiche se pointer à la fin d'un film qui redonne tout son sens au mot foirage.

L'originalité assumée du début à la Peau d'homme coeur de bête se transforme rapidement en étroitesse névrotique en roue libre, avec cette façon très zazouille de jouer sur la folie douce et l'asphyxie sociale pour mieux contrer la lègitude du pitch. Huppert en mère de famille inadaptée au monde rejoue encore une fois son rôle d'éternelle égarée, Agnès Godard reste en transparence, la dernière demie-heure (quand ça commence à se rendre compte qu'on a plus grand chose à filmer et que ça part en live) est interminable.

2/6

Bon, en même temps, ça te permet de rester jusqu'à la fin du générique.

[Spoilers]

Bon, foirage, effectivement. J'aime énormément le début, et puis soudain, le fantôme Huppert refait son apparition, et je me dis "mais putain de foutre de Dieu, n'ai-je pas encore compris depuis tout ce temps?", et c'est parti pour du couillage pas forcément inintéressant, mais qui ne me parle plus, avec cette question légitime "y a quoi de l'autre côté de la maison?", question qui ne serait pas absurde si le film jouait la carte d'un "fantastique" jamais assumé. Non, là c'est des gens qui vivent près d'une autoroute ordinaire, dont l'environnement n'a rien de spécifique. Le cul entre deux chaises qui bloque chez moi. Ça tient à la mise en scène essentiellement, qui ne semble pas savoir ce qu'elle veut.

Bon, et puis Huppert, je lui redonne sa chance de temps en temps, mais là, ça en devient ridicule, caricature d'elle-même pathétique, avec la musique à la con qui en rajoute. Pourtant, le début laissait transparaître un espoir...Gourmet est comme d'hab. très bien.

2.5/6

Pour moi, se demander "y a quoi de l'autre côté de la maison?", jouer la carte du fantastique assumé, ce serait faire du décor, dont le retrait du réel se rattache effectivement à une thématique quasi fantastique, la question du film, la fin et pas le moyen. Or, ce dont parle le film, c'est de ses personnages, de leur phobie, de ce qui vient d'eux et pas de cette maison-paradis perdu du titre, vers quelles extrêmes ils sont poussés par leur inadaptation, et je trouve que le traitement de ce sujet va assez loin dans ses retranchements psychologiques, ses partis-pris surréalistes pour ne pas être qualifié de cul entre deux chaises, là j'avoue ne pas comprendre. Je comprends par contre qu'on soit fatigué d'Huppert dans ce registre... Moi je serai fatigué quand elle sera mauvaise dans un rôle mauvais.

*bon ma question c'est surtout: mais pourquoi tu t'es infligé ça? je salue l'essai mais ça me semblait panneau clignotant que t'allais pas aimer*

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Alors, je me suis infligé parce que l'affiche m'attirait beaucoup. Et c'est justement typiquement le film qui pouvait être la bonne surprise.

Après, je trouve que justement, au début le film joue à mort la carte du réalisme, la vie quotidienne dans un lieu étrange...et avant le virage Huppert "je hante la maison et je fais des trucs bizarres sur fond de musique angoissante", rien n'indique que l'autoroute est une fin en soi au début. Or quand les personnages "doivent" passer par l'autoroute pour tout, le cadre "réaliste" de la maison collé à un tronçon abandonné, qui pour moi donnait déjà au film un caractère très fort, se meurt parce que justement, il y a cette partie là du "mais...et faire le tour?".

Après, je chipote là dessus, c'est évident que la réalisatrice s'en fout, c'est pas l'objectif du film. Mais justement, dès lors, ça relève trop du "procédé" un peu systématique, et sans vision d'ensemble pour me plaire. Même si le procédé est effectivement très très bien imaginé.

Question à ceux qui l'ont vu: que vaut l'acteur qui joue l'enfant ?

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ca va il est bien, rien d'exceptionnel mais il fait pas tâche du tout. Le cast est globalement bon de toute façon.

_________________
CroqAnimement votre

Merci!

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le rattrapage parisien de la semaine se passe dimanche à l'Escurial Panorama (13e) avec la projo du premier film de Meier tourné pour Arte, Des épaules solides, mille fois supérieur à Home. En présence de la réalisatrice dans le cadre des rencontres de l'ACID.