Jack Griffin a écrit:
C'est plutôt le château de Frankenstein que les villageois attaquent de nuit
aussi
Tom a écrit:
le duel dans la rue centrale vide est bien peu vraisemblable
Je suis d'accord. Je ne parlais pas des duels.
Tom a écrit:
Ça relève d'une typification du genre (qu'on peut un peu vite méprendre pour des clichés), typification qui aide justement à mieux raconter (tout comme le cow-boy va être une figure du peuple, le shérif une figure de la loi, la femme célibataire au foyer une figure de la promesse d'un pays enfin pacifié, et ainsi de suite : en confrontant toutes ces "caricatures", on raconte des choses, on produit plus de sens).
Chercher de la vraisemblance dans des films de monstres fantastiques, c'est quand même un peu vain, non ? (La question pourrait être valable pour tout film, jusqu'aux plus réalistes, cela dit). Les parti-pris de mise en scène ont a priori pour but de nous raconter quelque chose, de créer du sens, pas de mimer sagement la réalité. L'intérêt du cinéma est d'abord là.
Je suis d'accord aussi. Ce que tu appelles typification et que j'appelle code narratif n'a aucune obligation de réalisme. Les codes narratifs constituent un langage commun avec le spectateur qui permet de lui raconter des histoires fortement codifiées. Les codes narratifs constituent un cadre attendu, neutre, dans lequel une histoire est racontée. Ce que le spectateur apprécie, c'est la virtuosité avec laquelle le film évolue dans ce cadre. Ce que le spectateur n'aime pas, c'est un traitement banal, trop vu, de ces codes narratifs.
Puck a écrit:
c'est la raison pour laquelle aussi quand on voit des traders dans des films, ils sont en train de crier dans une salle avec des écrans, pourquoi on ne montre pas la réalité avec chaque type assis sagement à son bureau? Parce que le cinéma est un point de vue sur la réalité et crée un réalisme différent de la celle ci.
Exactement. C'est un code narratif. On s'en fout de savoir si ça passe vraiment comme ça ou pas dans les salles de marché. La scène passe bien à l'écran, et c'est sa seule obligation (en tous cas pour moi).
Mais il ne faut pas confondre "pas d'obligation de vraisemblance" et "complètement invraisemblable". C'est une question de degré. Dans le 2° cas, on a un truc débile, impossible, ridicule etc. comme mon exemple. A fortes doses, l'invraisemblance fait basculer plus vite un code narratif dans la catégorie des clichés. Peut être que ça vient du fait que le cliché est une répétition dont le spectateur est conscient et que le code narratif est un cadre naturel, une convention à laquelle le spectateur prête peu attention. C'est à l'intérieur de ce cadre que se porte l'attention du spectateur : le récit y évolue-t-il de façon créative ou pas. On peut voir 100 fois des codes narratifs, on ne "compte" pas le nombre de fois qu'on les croise. Mais à partir du moment où un code narratif est clairement débile ou ridicule, il réapparaît sur notre radar et le compteur de répétitions se met en marche.