Forum de FilmDeCulte

POLICIER, ADJECTIF
De Corneliu Porumboiu

1/6

BUCAREST TRANQUILLE

Le piège était tendu et Porumboiu y tombe tête la première: à vouloir narrer l’ennui, dépeindre l’anti-spectaculaire, on finit par le rendre communicatif. Le projet et les intentions de <b>Policier, adjectif</b> sont pourtant claires: transmettre la grisaille et l’apathie d’une Roumanie fatiguée, ses rues tristounes, ses administrations décaties, ses autochtones comme en sursis. Voici donc un flic qui s’emmerde, contraint de filer trois ados fumeurs occasionnels de shit, planquant au coin des cours d’école, ramassant les mégots pour les renifler, offrant un Coca à son misérable indic, poireautant sans fin pour que ses collègues vérifient un numéro de plaque ou une identité, et sifflant des bières en causant variétoche une fois rentré à la maison. La mise en scène s’aligne sur ce naturalisme las, refusant la coupe au maximum, rivé au sol de ses cadres banalisés tant que possible. Et l’ennui de devenir palpable. Le film ne serait que raté si, dans ce sommeil événementiel voulu, Porumboiu n’essayait de renouer avec l’humour pince-sans-rire de son précédent film, le beau <b>12h08 à l’est de Bucarest</b>. La trentaine de lignes de dialogues ici essaimée comme autant d’oasis dans le désert narratif, vise ainsi au rire nerveux, mais sombre à son tour dans un autre travers hélas attendu: chaque prise de parole, en effet, on le comprend vite, n’a d’autre objectif que l’humiliation des personnages, ici ramenés à une dimension embarrassante d’êtres creux aux trajectoires vaines. Et plus cette misanthropie rattrape <b>Policier, adjectif</b>, plus il devient antipathique.

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Dans la ville de Vaslui, l'histoire de Cristi, un policier qui perd foi en la loi...

On dit souvent d'un cinéaste considéré comme génial qu'il pourrait filmer le botin. Corneliu Porumbuiu fait mieux dans son second film après la camera d'or pour 12h08 à l'est de Bucarest, il lit le dico pendant vingt minutes. Poussant à son paroxysme une démarche anti-spectaculaire de démontage d'une filature via la lenteur des rouages administratifs, il s'autorise avec une lenteur palpable à positionner son film sur les problèmes de communication et une sémiologie du langage, avec une austérité aussi honorable que le film puisse paraître dispensable et longuet.

En fait le seul gag c'est l'instru au synthé très Philippe Lavil rom qui vient clore le film jusqu'alors totalement imperturbable.

2/6

L affiche qui resume bien le film (qui vieillit pas trop mal en y repensant je serai moins severe)

Sortie le 31 Mars

chouette affiche, vrai.

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Surpris par l'accueil ici bas. Exercice de style magistral dans l'écriture, Policier, adjectif suit le quotidien banal d'un policier roumain. Sauf qu'il parle bien sûr d'autre chose - c'est expliqué lors de la séquence avec la femme du héros. Il s'agit d'une anaphore cinématographique, avec la répétition du même quotidien... et d'une métaphore de la Roumanie, avec des policiers qui doivent exécuter la loi, même si celle-ci est promise à changer. Le dernier quart d'heure est dément, explication de texte théorique du pourquoi les policiers ne doivent pas appliquer la morale mais juste la loi.

4/6, prix du scénario possible...

J'adore ce film...

Bon souvenir également. La dernière scène est géniale.

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CroqAnimement votre

Tu lui as mis que 4/6 sur le site de Captain N.... mais je suppose que c'est un film qui vieillit bien, car l'ennui - volontaire - doit se dissiper avec le temps.