les films dont la galaxie entière se bat les couilles.
200 000 entrées à l'époque, une disparition complète des radars depuis, miraculeusement sur mycanal grace à leur exploitation du catalogue studio canal mais sinon une disparition d'internet... alors qu'à l'époque c'était un gros projet : jolivet raconte dans "les années lasers" ce mois ci que c'était un projet de producteur (alain goldman) (écrit par la femme de ce dernier, roselyne bosch...........), qu'on lui a donné beaucoup d'argent pour le faire, avec cette distribution qui, j'imagine, a fait frétiller tout le milieu à l'époque : bouquet, lanvin et les 2 jeunes premiers guillaume canet et virginie ledoyen (2 ans avant the beach).
moi je l'ai regardé dans le cadre de ma petite rétro simenon livre/adaptation (j'aurais préféré regarder
en cas de malheur, l'adaptation originale de 58, d'abord mais la vie en a décidé autrement) et parce que ça m'intriguait de voir un film de pierre jolivet, cette homme qui tourne tout le temps depuis 40 ans en ne faisant quasiment que des fours et des films totalement randoms.
bon, et donc il n'y a pas d'injustice majeure.
le livre original, ça correspond à ce que j'ai lu jusqu'à présent : une idée d'intrigue, puis c'est écrit vite fait, d'une plume assurée mais pas très travaillée, pour arriver à 200 pages sans richesse narrative ni thématique supplémentaire. il n'en demeure pas moins que l'histoire est super, et qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent mais ce qu'il y a est excellent.
et de ce matériau fragile mais avec du potentiel, jolivet ne fait rien.
déjà, le film a beaucoup vieilli formellement. autant il y a des décennies où le temps qui passe apporte du charme sans avoir à faire d'effort, autant les films pas brillants des années 90 ça peut être rapidement dégueu. et comme c'est filmé avec une platitude absolue, ça ressemble quand même violemment à un téléfilm policier de 1995, et il y en avait sûrement des formidables mais bon, voilà.
ensuite, jolivet nettoie le récit pour le rendre tout bout tout propre alors que justement, simenon racontait le contraste entre la grand bourgeoisie et les bas fonds, une tête brillante au final guidée par sa queue, les trucs minables des grandes personnes et des belles institutions.
déjà, le terrible miscast de virginie ledoyen. elle est extrêmement jolie et juste, mais en petite délinquante roublarde c'est exactement 0 crédibilité, elle fait terriblement jeune fille bourgeoise et gentille, c'est comme ça.
et dans le livre c'est une fille extrêmement sexuelle, perpétuellement nue, obsédée et passionnée par le sexe. elle séduit le grand avocat au final comme ça, la passion sexuelle est centrale, et le livre raconte des trucs extrêmement crus, va vraiment loin. ici, ledoyen n'est absolument pas érotique, lanvin consent à l'embrasser sur la bouche mais rien de plus, on aperçoit les seins vite fait en guise de nudité, il supprime des tas de trucs marquants... bref c'est tout joli tout propre, sauf que la sexualité est un élément narratif et thématique central.
donc en le supprimant, reste un marivaudage où un immense bourgeois lâche sa femme pour aller avec une petite minette. rien de révolutionnaire, rien de
marquant, et beaucoup de mal à en avoir quelque chose à foutre.
et ce nettoyage de toute aspérité est constant : l'avocat était extrêmement laid, c'est désormais gérard lanvin dont on doute qu'il galère beaucoup à pécho des jolies jeunes filles s'il en a envie. son mariage était un mariage de l'époque, l'intéret mêlé à une affection sincère, les sentiments passés par le filtre de calculs bourgeois... c'est ici un mariage totalement basique, mariés depuis 20 ans, monsieur s'emmerde et madame pleure quand il part.
guillaume canet, lui aussi terriblement peu convainquant en petit délinquant au sang chaud, est aussi nul que d'habitude. sauf que c'était le tout début de sa carrière, c'est quand même vertigineux.
je ne sais pas pourquoi j'ai écrit tout ça, mais enfin si un moi dans 5 ans cherche des infos, il pourra lire en toutes lettres que c'est sans aucun intéret, tu peux zapper.