Forum de FilmDeCulte

Qui douterait que l'agriculture intensive ait des conséquences nocives, voire désastreuses sur l'environnement ?
La pollution des rivières due au modèle d'agriculture intensive breton, c'était déjà une tarte à la crème de la géographie enseignée au collège. Ici Inès Léraud, dont c'est une adaptation de la BD, et Pierre Jolivet font fonds sur un postulat autrement plus coup de poing : les algues vertes tuent. Le film cite pour exemple deux joggueurs morts respectivement en 1989 et en 2016, et un ouvrier agricole en 2009, trente-six sangliers morts, deux ragondins et un cheval.
Franchement c'est maigre, sur une période de trente ans, pour illustrer une omerta sur l'un des plus grands scandales sanitaires DU SIECLE.
On voit bien comment une enquête, bien intentionnée, mais pas du tout rigoureuse, entretient auprès du grand-public une forme d'ignorance, en jouant sur des peurs massivement répandues à travers la population, parfois en mentant tout simplement. On est pas loin de la théorie du complot : pointer un responsable pour des phénomènes complexes et, comme qui dirait, multifactoriels.
Le film se termine en précisant que la mort de l'ouvrier agricole fut enfin reconnue par la justice en tant qu'accident du travail, et que l'autre plainte a été déboutée. Judiciairement, le combat de la journaliste - présentée comme le sien avant - n'a donné lieu qu'à des échecs (qu'elle a cependant su traduire en un succès de librairie et puis un film). Reporterre titrera, toute honte bue, que pour la première fois, les algues vertes ont été reconnues responsables d'une mort humaine, ce qui est faux. Pierre Jolivet expliquera qu'il aura dû tourner le film en mode guérilla pour contourner les pressions locales :





Dans une autre interview, le coauteur de la bd expliquera que la bd a même été censurée :



Est-ce que ce monde est sérieux ? comme dirait Cabrel.
Je dirais que le film dessert plutôt sa cause, mais ce n'est pas vrai, les gens dans leur majorité y voient un brûlot nécessaire et rigoureux.

Epilogue finalement positif pour le film qui se terminait un peu en demi-teinte, la famille du joggeur décédé vient de l'emporter au tribunal et la responsabilité de l'Etat reconnue à 60%.