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MessagePosté: 10 Oct 2011, 11:03 
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Karloff a écrit:
Le propos c'est qu'il faut aimer ses enfants pour ne pas les transformer en monstre, que l'individualisme post-soixante-huitard a créé les enfants déshumanisés d'aujourd'hui.


Je pense qu'on n'a pas vu le même film... D'où elle aime pas son fils ? Et d'où elle est individualiste post soixante-huitarde ?

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MessagePosté: 10 Oct 2011, 11:55 
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Art Core a écrit:
Karloff a écrit:
Le propos c'est qu'il faut aimer ses enfants pour ne pas les transformer en monstre, que l'individualisme post-soixante-huitard a créé les enfants déshumanisés d'aujourd'hui.


Je pense qu'on n'a pas vu le même film... D'où elle aime pas son fils ? Et d'où elle est individualiste post soixante-huitarde ?


Je suis plutôt d'accord avec Karloff, même si tout reste très implicite. La séquence du début est probablement fondamentale: Tilda Swinton qui fait la fête dans un bain de rouge, une fête qu'il faudrait identifier mais qui s'inscrit en droite ligne de l'esprit des années 60. C'est cette même couleur rouge qui associe cet état d'esprit au sang répandu par le fils quelques années plus tard. Ensuite, autre indice: elle n'est pas du tout maternelle. Elle déprime lors de sa grossesse. Elle se révèle incapable de calmer son fils geignard quand il est bébé, il y a même ce moment étonnant où, désespérée, on la voit rester à proximité d'un marteau-piqueur (pour ne plus entendre son fils? pour que celui-ci se prenne une sanction auditive? C'est assez troublant). Et puis ne pas oublier qu'elle désire rester à New-York, elle tient à sa vie urbaine, elle tenait beaucoup à sa vie de couple comme en témoignent les nombreux flashbacks. Elle déteste la maison qu'ils habitent depuis le début parce que cela symbolise trop la famille... Dans un second temps, elle semble décidée à changer les choses mais elle devient trop coulante avec son fils. Mais c'est aussi parce que le père ne fout rien pour l'aider. Et c'est là le deuxième message fort du film: le père qui se défile en se mettant systématiquement du côté du fils. Il s'octroie le beau rôle, celui du papa-poule qui joue avec son fils, lui achète un arc... Il est assez gerbant, ce père, d'ailleurs très bien joué, et ce n'est pas un hasard s'il se fait tuer lui aussi. Bref, moi j'adhère plutôt au propos, je le trouve cohérent et au final plutôt simple à assimiler.
Après... le film est quand même très lourd dans sa première partie, beaucoup trop longue. Le choix des musiques est catastrophique, c'est quoi ce folk qu'écoute sans arrêt la mère, est-ce que c'est une autre de ces associations hippie-criminel? Le film manque clairement de puissance poétique malgré une mise en scène très insistante. La comparaison avec Elephant fait franchement mal, notamment lors de la scène de massacre, où le choix de seulement filmer le fils en train de tirer à l'arc dans tous les sens fait chuter la tension, qui jusque là était pas mal amenée. C'était d'ailleurs pareil avec le coup du cochon d'Inde, révéler sa mort par un lavabo bouché aurait pu être une bonne idée mais tombe complètement à plat, la réalisatrice n'a peut-être pas voulu en faire trop mais là c'est trop peu, justement. Alors que certaines séquences sont super lourdes à côté. Donc film déséquilibré et pas très incarné. Mais le propos est fort et polémique. Et j'adore le titre, c'est exactement ça, notre société devrait davantage parler de Kevin.

4/6


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 12:59 
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Je réitère ce que j'ai dit : on n'a pas vu le même film.
Pour moi l'enfant est clairement, naturellement mauvais. Il ne l'est pas par manque d'amour (ou alors il fallait que ce soit plus clair). Et cette histoire d'appartenance à la génération 68 je vois même pas ce que ça vient foutre là-dedans. Je vous suis pas du tout là. Sinon d'accord sur le reste (mise en scène du massacre, effets lourdingues...)

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MessagePosté: 10 Oct 2011, 13:07 
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Art Core a écrit:
Je réitère ce que j'ai dit : on n'a pas vu le même film.
Pour moi l'enfant est clairement, naturellement mauvais. Il ne l'est pas par manque d'amour (ou alors il fallait que ce soit plus clair). Et cette histoire d'appartenance à la génération 68 je vois même pas ce que ça vient foutre là-dedans. Je vous suis pas du tout là. Sinon d'accord sur le reste (mise en scène du massacre, effets lourdingues...)


Le film a un pendant social clair, on est pas dans le film de genre, on est proche de Ken Loach au final. Donc c'est un film à thèse, ça me semble clair que le film ne joue pas sur l'aspect "malédiction" du gamin qui serait le Mal incarné. Ce qui n'empêche d'ailleurs pas de montrer qu'une fois les erreurs commises dans la prime éducation, on passe réellement à un processus de fatalité qui se rapproche de la malédiction.


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 13:14 
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Art Core a écrit:
Karloff a écrit:
Le propos c'est qu'il faut aimer ses enfants pour ne pas les transformer en monstre, que l'individualisme post-soixante-huitard a créé les enfants déshumanisés d'aujourd'hui.


Je pense qu'on n'a pas vu le même film... D'où elle aime pas son fils ? Et d'où elle est individualiste post soixante-huitarde ?


D'accord avec Art Core. Autant je trouve juste ce que tu écris Karloff, autant cette phrase ça fait tiquer. C'est un peu surinterpreter et donner au film un sous-texte neuneu qu'il n'a pas. D'ou ça vient de délire 68ard? Le film est plutôt ambigu sur la cause. On ne saura jamais si Kevin est le successeur de Damien la malédiction ou que la raison est liée à son enfance et ses parents. Lynne Ramsay laisse planer le mystère sur le sujet, et d'ailleurs l'intérêt du film ne se situe aucunement là.

En tout cas, ce n'est en aucun cas démonstratif ou un film à thèse comme vous l'énoncez.


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 13:15 
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Baptiste a écrit:
Art Core a écrit:
Je réitère ce que j'ai dit : on n'a pas vu le même film.
Pour moi l'enfant est clairement, naturellement mauvais. Il ne l'est pas par manque d'amour (ou alors il fallait que ce soit plus clair). Et cette histoire d'appartenance à la génération 68 je vois même pas ce que ça vient foutre là-dedans. Je vous suis pas du tout là. Sinon d'accord sur le reste (mise en scène du massacre, effets lourdingues...)


Le film a un pendant social clair, on est pas dans le film de genre, on est proche de Ken Loach au final.


Ou pas. Tu vois où le pendant social? Rapprocher Lynne ramsay de Loach :shock:


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 17:25 
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Art Core a écrit:
(la première demi-heure est insupportable)


C'est de loin ce que j'ai préféré.


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 17:36 
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DPSR a écrit:
Art Core a écrit:
(la première demi-heure est insupportable)


C'est de loin ce que j'ai préféré.


Tu vois qu'on était pas fait pour être ensemble !

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 17:43 
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Successful superfucker
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Art Core a écrit:
DPSR a écrit:
Art Core a écrit:
(la première demi-heure est insupportable)


C'est de loin ce que j'ai préféré.


Tu vois qu'on était pas fait pour être ensemble !


Oh c'est pas grave je peux toujours te baiser un de ces quatre.
*Cannes 2012 is coming*


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MessagePosté: 10 Oct 2011, 20:55 
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DPSR a écrit:
Art Core a écrit:
(la première demi-heure est insupportable)


C'est de loin ce que j'ai préféré.


Elle est assez déstabilisante mais j'ai bien aimé également. Je qualifierai bien le cinéma de Ramsay d'impressionniste. J'adore les dernières minutes avec le comportement de Kevin relatif aux évènements qu'il a commis et que je ne spoilerais pas ;)


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MessagePosté: 05 Nov 2011, 00:56 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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J'ai trouvé ça assez glaçant. Je trouve que malgré son expressionnisme (appelons ça comme ça) exacerbé, le fim arrive à éviter le pathos et la pose esthétisante. J'ai juste pas bien compris l'utilisation des oldies, et le symbolisme du rouge est un peu surligné, mais pour le reste j'ai été assez tétanisé par la détresse de cette mère qui accouche d'un psychopathe et qui se demande si c'est de sa faute. La question intéressante que m'a posé le film c'est "comment y survivre?". Le gros travail sur le son et le montage s'accordent très bien à l'enfer vécu par le perso de Tilda Swinton, au passage exceptionnelle dans ce film.

4,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 08 Nov 2011, 14:26 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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:lol:

Je dirais plus "expressif", alors.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 07 Fév 2012, 16:26 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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J'ai trouvé le film vraiment fort et très bien joué. Cependant, l'explication de la réalisatrice (donnée dans les bonus) ne semble pas si évidente que ça quand on voit le film. Pour elle (et pour les acteurs qui interviennent aussi), il y a une bulle amoureuse dans le couple que vient rompre l'enfant, le problème venant aussi bien de la mère (qui effectivement ne parvient ni à l'aimer, ni même à l'élever et à se comporter correctement face à lui) que du père (qui ne joue à aucun moment son rôle de père, voyant bien qu'un truc cloche mais préférant jouer le pote plutôt que d'affronter le problème). Tout ça, sans doute limpide dans le bouquin, semble un peu flou dans le film. Quand c'est expliqué dans les bonus, ça semble effectivement cohérent. Mais pendant le film, ça ne l'est pas tant que ça, ce qui est dommage. Par contre, ça ajoute au mystère du film, qui du coup balance entre Elephant et La Malediction.
4/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 07 Fév 2012, 19:09 
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Messages: 9946
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Mhhh... pour moi c'était assez clair qu'il y avait quelque chose de l'ordre de l'opposition entre bonheur de couple et bonheur familial.


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MessagePosté: 09 Nov 2017, 18:36 
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Film Freak a écrit:
Et dans un premier temps, c'est ce que j'ai retrouvé dans le film, ce qui m'a vraiment étonné. Cette mise en scène impressionniste, avec ces gros plans ou ces images oniriques comme la plongée totale sur la foule bolognaise, ce récit déstructuré, qui laisse planer le mystère, ce montage acéré, ce travail sur le son auto-anachronique, annonciateur...le tout participe à la création d'une atmosphère anxiogène qui fout bien la pression comme il faut.

(...)

au bout du compte, j'en ressors vraiment avec l'envie de dire "What's the point?".

Hahaha putain.

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