Forum de FilmDeCulte

Oui, on enchaîne avec une sélection de dix films passés par l'étrange festival et que j'ai raté. On se motive comme on veut/peut.

4/6 Koko-Di Koko-Da de Johannes Nyholm (Suède)
Un film suédois bien dark pour la période. Je ne savais rien de ce dernier, à part qu'il était signé de l'auteur du barré-malaisant Giant et son handicapé champion de pétanque. Ici, ça commence comme du Ruben Östlund, ça tourne à la farce macabre façon Projet Blair Witch (la partie que j'aime le moins) pour finir extrêmement fort. Le film est relativement court mais construit un univers dépressif impressionnant. Cela sort le 13 novembre.

4/6 Balada Triste d'Álex de la Iglesia (Espagne)
C'est parti pour une rétro Etrange Festival avec ce film espagnol complètement déjanté et foutraque, à la fois réjouissant (l'ouverture, quand le héros devient un chien de chasse des franquistes, le passage dans le cirque) et inégal, comme si après une bonne paella on te forçait à manger de la choucroute. Mais j'ai regardé ça avec une certaine jubilation, faut bien l'admettre.

2/6 L'heure de la sortie de Sébastien Marnier (France)
Pas emballé par ce thriller plus proche de Greta Thunberg que d'Ingmar Bergman qui commence bien mais n'en finit plus de dérouler un récit paraoniaque peu crédible. Bref, déçu.

4/6 The Spy Gone North de Yoon Jong-bin (Corée du Sud)
Les Sud-Coréens sont vraiment doués pour ce type de cinéma. Moins virtuose dans la mise en scène que The Age of Shadows, The Spy Gone North brille en revanche par le portrait de ses deux anti-héros, que l'on aime de plus en plus au fil du film. L'espion bien sûr, joué par l'excellent Hwang Jeong-min et le directeur Ri (Lee Sung-min), dont on saisit tout le dilemme intérieur. Et puis si l'on suit un peu comme moi l'actualité nord-coréenne, c'est un régal tant les enjeux politiques et diplomatiques sont bien expliqués. Je ne cacherai pas que c'est - comme souvent en Corée du Sud d'ailleurs - un peu long, mais c'est du bel ouvrage digne des romans de John Le Carré.

1,5/6 Diamantino de Daniel Schmidt et Gabriel Abrantes (Brésil/Portugal)
Peut-être qu'en salle, cela fonctionne mieux. Je ne suis jamais entré dans le délire. J'ai trouvé ça abusivement long, souvent laid, surtout dans son interminable deuxième acte dans la maison. La fin est plus sensible mais j'ai dû mal à comprendre le délire critique sur ce film.

4/6 Thelma de Joachim Trier (Norvège)
Rarement été aussi frusté par la fin d'un film. Je trouve la première partie brillante, magnifiquement mise en scène, qui poursuit la thé(l)matique de la solitude urbaine, déjà abordée dans Oslo, 31 août. Pas totalement fan du basculement de l'intrigue, mais cela avait du sens. Mais la fin, j'imaginais tellement autre chose... la piste de la religion est totalement délaissée et surtout elle brise la "crédibilité" de l'ensemble. Il faut faire un remake et la changer.

2/6 9 doigts de F. J. Ossang (France)
Premier film d'Ossang que je vois. Pendant quarante minutes, j'étais bien intrigué - le noir et blanc, l'atmosphère, le background original et puis.... plus rien. J'ai fini par sombrer tellement il se passe peu de chose à l'écran, avec des dialogues bien ampoulés. Je ne sais pas si les autres sont meilleurs mais la hype critique me parait totalement disproportionnée sur ce film-ci. Trivia : on retrouve deux acteurs des Misérables ici, Damien Bonnard et Alexis Manenti.

4,5/6 Forest of Love de Sono Sion (Japon)
Quel film hors-norme. A la fois traumatisant, délirant, gore, malaisant. Sono Sion est vraiment un réalisateur à part dont l'amour pour le cinéma (et ses personnages) efface toutes les maladresses et cette troublante complaisance pour la violence. Le film est toujours en équilibre entre le grotesque et quelque chose de plus puissant sur la société nippone. J'aurai préféré une fin différente (surtout après la lettre qui m'a donné des frissons) mais c'est quelque chose, comme on dit. A découvrir sur Netflix, ce qui va plutôt bien à Sono Sion (je trouve que sur grand écran le côté à l'arrache se voit davantage que sur petit).

2/6 Yakuza Apocalypse de Takashi Miike (Japon)
Ah Takashi Miike... J'ai dû en voir une dizaine, j'aime bien ses films de samouraïs (13 Assassins/Hara Kiri/Blade of the Immortal) et bien sûr Audition. Par contre, ses films de yakuzas parodiques et auto-indulgents, c'est non. Pas de chance, malgré cette affiche magnifique et une première demi-heure plutôt sur de bons rails, ça vire à la boucherie foutraque avec toujours une sur-violence cartoonesque qui finit par lasser. Un gros bof.

3/6 English revolution (A Field in England) de Ben Wheatley (Angleterre)
Ben Wheatley est un réalisateur dont on pressent à chaque film qu'un jour, il fera un chef d'oeuvre. Bon, ce n'est pas encore ce film ci, même s'il impressionne par son sens visuel dans son troisième et dernier acte. J'aime bien l'univers, l'idée de la troupe montypytonnesque mais le récit s'étire beaucoup jusqu'à l'expérience jodorowskyenne. Mon préféré reste donc High Rise mais je ne regrette pas le trip.

Tu le chopes où le Ben Wheatley? Seul que je n'ai pas vu de son auteur, j'ai envie de le mater.

Tu vas kiffer le Sébastien Marnier.

Sélection faiblarde (vu 7)...

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CroqAnimement votre

ah merde, j'ai pourtant sélectionné ce que je croyais être le meilleur. Lesquels tu n'as pas vu du coup ? Je viens d'en voir un premier là, plutôt aimé (Balada Triste) même si furieusement bordélique.

il est sur itunes

Balade Triste c’est très chouette.
Le Marnier est vraiment pas mal.
Mais la vraie perle c’est Thelma!!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Permettez-moi d'ajouter ma voix discordante :
Le Marnier est une merde.

Pas vu The spy gone north, La chambre interdite et L'heure de la sortie. Quelques films pas mal dans le reste mais rien d'indispensable à mon sens.

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CroqAnimement votre

Balada Triste est un des pires films que j'ai vu ces dernières années. Une souffrance.

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Netflix les gars, Netflix.

Tu n'as pas aimé l'hystérie ibérique ?

Il est venu le temps du palmarès, d'habitude je sélectionne vingt films pour en primer huit, je vais donc primer quatre films. Plutôt aimé ma sélection même si mes deux préférés ont été des rajouts (haha)

Grand prix du jury : Forest of Love de Sono Sion
Prix du jury : Koko Di Koko Da de Johannes Nyholm
Meilleur acteur : Hwang Jeong-min (The Spy Gone North)
Meilleure actrice : Eili Harboe (Thelma)

Bon, faut que je réfléchisse à mon prochain auto-festival.