Forum de FilmDeCulte

La bande-annonce m'avait fait craindre le pire, avec ce plan où le protagoniste tourne sur lui-même pour parler à la caméra tandis que l'action derrière lui se fige, mais j'ai quand même voulu donner une chance au film, pour Benjamin Lavernhe, toujours excellent, et Fabcaro, dont j'adore les BD.
Malheureusement, si le film n'est pas à proprement parler déplaisant, j'ai dû sourire 3 fois.

Que ce soit dans ses problématiques qui servent de moteur ("je lui ai envoyé un SMS et elle n'a toujours pas répondu!") ou bien dans ses effets de style (le face cam donc, le temps figé, mais aussi la voix off, les flashbacks d'anecdotes, les projections mentales), le film a 15 ans de retard. On le croirait issues de la vague de films de "trentenaires célibataires" du début des années 2000. "Je vous ai jamais raconté comment j'avais rencontré Sonia?" = flashback d'une soirée déguisée. Moi, sincèrement, un film qui passe toute une scène à nous raconter que le héros, lors de son premier rancard avec la femme qu'il aime, avait peur de manquer de conversation et s'est donc fait une liste de sujets et qu'elle a grillé la liste, ça ne me parle plus. Ça ne m'intéresse plus, j'ai passé l'âge.

Peut-être que le film s'adresse à un public plus jeune mais en réalité, je pense qu'il s'adresse à un public plus vieux.
Je me suis imaginé mes parents rire devant certains passages tant le portrait qui est fait des rapports de couple et de famille est bardé de clichés et franchement vieux-jeu. Y a une séquence qui parle de sodomie mais seul le narrateur, dans sa tête donc, s'adressant à nous, ose en parler trivialement. A sa meuf, il ne lit même pas le mot "enculé" (qu'il n'a même pas écrit). On est en 2021 wesh. Décoincez-vous.

Je laisse le bénéfice du doute à l'ouvrage de Fabcaro mais la ringardise du film est accentuée ici par une mise en scène et un montage mous. Les mouvements de caméra sont timides, les raccords tardifs. Je n'ai cessé de me demander quel était l'âge de Tirard et pourquoi il n'y avait pas des smashcuts, des panos filés, DU RYTHME. Là c'est High Fidelity ou Ma vie en l'air mais sans l'énergie, sans la fraîcheur. Aujourd'hui, faudrait découper ça comme du Edgar Wright.

Parce que sinon, Annie Hall faisait déjà tout ça. En 1976.

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Tu es bien sévère

mais aussi un peu juste. Perso, je trouve que la mise en scène tente des trucs, que l'acteur est bon, que certains gags passent. Le pb, c'est plutôt que les gags sont souvent répétés plusieurs fois et ça devient un tic d'écriture.

D'accord avec toi, j'ai pas mal ri les 30 premières minutes, ensuite ça se laisse regarder sans déplaisir, puis ça s'éternise un peu. Au bout d'un moment, tu finis par ne plus supporter aucune variante du discours, drôle ou pas, alors qu'il reste encore 20 ou 30 minutes... Overdose.

Et puis mis à part Lavernhe (excellent avec ses personnages de cons), je trouve les autres autour de la table en sous-régime, présents pour la vignette. Et Giraudeau je l'aime bien, mais ici je n'ai pas accroché au personnage.

3,5/6

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I think we're gonna need a helmet.

Même problème que dans le livre donc. La répétition lasse et l'histoire s'éternise. J'ai dû rire une ou 2 fois en le lisant.
Il est pourtant cité comme un bouquin super drôle par plein de gens...

c'est clair que ça m'a donné envie d'en lire plus.

J'ai lu que Zaï zaï zaï zaï (dont l'adaptation arrive bientôt d'ailleurs), qui m'a fait hurler de rire à quelques reprises (et souvent par surprise).

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I think we're gonna need a helmet.

pas facile d'adapter une bd pour le grand écran...

Le bouquin " le discours" est drôle aussi mais n'est pas aussi absurde. Zai zai zai avait déjà été transposé au théâtre

Il faudra que j'essaie car oui c'est la coqueluche du moment - possible que je sois à la masse en disant mais bon première adaptation ciné je peux pas trop me tromper. Le titre fait un peu flipper - me fait penser à Le Prénom.

Durant le film, j'ai eu pitié des gens qui pourraient se reconnaître dans ces couples qui ne se parlent pas et surtout cette famille où, quand tu confies un chagrin d'amour à ta mère, elle te répond de boire du jus d'orange et tu lui dis rien en retour. J'ai du mal à y croire mais j'imagine qu'elles existent, que ces gens existent. Aussi pathétiques soient-ils.

J'imagine que DPSR a dû s'y reconnaître vu qu'il met 5/6. Je vois pas d'autres explications.

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Le bouquin est sympa, vite fait, mais surtout à aucun moment tu te dis que ça ferait un bon film en fait.

Je pense que Zaï Zaï Zaï Zaï va être catastrophique, pour moi il n'y a que les ZAZ ou Chabat qui soient capables de transposer un truc pareil.

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Netflix les gars, Netflix.

Très peur aussi.

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Je vous trouve bien sévères.
Je suis peut-être vendu à Lavernhe mais moi j'ai beaucoup apprécié son show. Il me fait rire, ce type, ya rien à faire. Laurent Tirard n'invente rien, c'est évident, mais il n'empêche que c'est constamment "inventif" et puis j'étais content de le voir enfin faire du cinéma. Pas d'accord sur le rythme, je le trouve impeccable.
Bref je me suis vraiment bien marré et j'ai même été touché par la fin, le discours, le vrai.

J'ai lu le roman après, qui m'a lui aussi bien fait marrer, certains passages j'étais juste écroulé, mes secousses empéchaient ma femme de dormir.
Et pour le coup je trouve que l'adaptation est vraiment réussie.

Bref, le roman, le film, les deux, je conseille.

Et ça me donne grave envie d'en lire d'autres de Fabcaro (j'entends que Braodway vaut le coup aussi).
(j'ai lu aucune de ses BD)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Broadway est très similaire je trouve. A choisir, lis Figurec, c'est une vraie histoire et pas juste des saynètes type chronique.

En BD y'a du fabuleux (Zaï Zaï) et du plus flemmard (Open Bar, par exemple), mais c'est toujours bien sympa. Sa parodie de roman-photo est formidable aussi.
Même les trucs plus gamin/ado qu'il ne dessine pas sont parfois très bons, comme "Z comme Don Diego" ou sa reprise géniale de Gai-Luron.

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Netflix les gars, Netflix.

Merci!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"