JulienLepers a écrit:
J’ai pris des notes.
Putain il a fait ça bien!
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Et il en fallait parce que (mauvais point) : il n’y a ni filmographie ni index
Je me suis posé la question pour la filmographie, en effet. Pour l'index, non, j'avoue. Ou alors j'ai dû me dire que ce serait fait par une autre personne puis rien.
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C’est un livre en osmose avec son sujet parce que je m’y suis retrouvé comme devant un film de Bay
Haha très bonne comparaison filée à travers la critique.
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Ensuite, il y a l’inévitable ventre mou de la thématique qui est un peu la tarte à la crème des blockbusters avec les histoires de paternité, de transmission, de symbolisme christique... Souvent, j’ai l’impression que tout ce fatras qu’on voit sur les écran (ou qu’on subit) s’explique bien plus simplement parce que tu notes d’ailleurs dans la dernière page du « chemin de croix » avec la standardisation des scripts par une bande de tâcherons qui ressassent le parcours du héros de Campbell à tel point que tout en est évidé de son sens premier.
Il est évident que Bay travaille des thématiques classiques et universelles mais c'est dans la récurrence de détails et motifs (les bras en croix) et la particularité de certains parcours (tout le principe du personnage dominé qui prend la place du dominant) et le rapport logique entre ses différentes thématiques (perte de l'innocence = sacrifice = Christ et soldat), que j'essaie qui plus est d'étayer d'éléments biographiques, que je trouve sa personnalité.
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Donc même s’il y a des rappels au chemin de croix ou des pietàs, on sent bien que c’est juste des compositions tellement bateau qu’on peut pas en tirer grand-chose sur la foi.
Ah mais il n'a clairement rien à dire sur la foi, ce qui l'intéresse c'est l'iconographie. Ce n'est qu'un raccourci visuel de plus pour raconter ce qui lui tient à coeur (héros, sacrifice, etc.).
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Par exemple, la figure du traître dans ces films : on est loin d’un Judas, il n’y a pas le lien affectif et la notion de disciple préféré que tu peux avoir dans d’autres films. Quand tu vois Patrick Dempsey dans Transformers 3, il pourrait tout aussi bien porter un écriteau « je suis un enfoiré » et sa trahison est ce qu’on attend de lui depuis le début. À la rigueur, il y a le gentil gogol joué par Dwayne Johnson dans Pain and Gain qui se tourne vers Jésus, mais vu la truffe, on peut en déduire à la rigueur que la religion c’est bon pour les couillons.
C'est pas aussi simple. Comme je le dis, c'est le seul qui trouve grâce à ses yeux donc ça dit quelque chose quand même...
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On sent d’ailleurs là que le fan reprend le dessus et se porte à la défense du réal, je trouve. Dans un effort de déboulonner l’image de gros réac facho qui colle à la peau de Bay, il n’y a pas de rappel que l’assaut sur l’ambassade de Benghazi c’est un peu le sparadrap qui a collé à la réputation déjà pas fameuse de Hilary Clinton lors de sa campagne présidentielle perdue de 2016, année où sort d’ailleurs 13 Hours.
Je le dis, non? Que lui prétend que le film est apolitique mais que ce dernier adopte la thèse du "stand down order" que l'administration Obama/Clinton dément.
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Pas que je pense que Bay soit trumpiste : ça m’a plus l’air d’être quelqu’un qui a un peu la vision d’un candidate à l’élection de Miss France. Il aime les soleils couchants mais pas la guerre, les dictatures et le racisme même si on peut rigoler quand même, hein… Et qui est bien paumé depuis quelque temps à comprendre quoi que ce soit à ce qu'est devenue sa fameuse "Middle-Class" américaine.
Exactement.
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On a vraiment envie d’en savoir plus mais le tour de montagnes russes est déjà finie et l’atterrissage passe par les critiques isolées de The Island, Pain and Gain et Six Underground. Je n’ai pas lu celle de The Island parce que j’attends de voir le film
Le jeudi 8 décembre à 21h à l'Ecoles Cinéma Club.
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mais les deux autres sont de solides argumentations - un peu plus basées sur les scénarios ou les concepts à la base des films
Oui c'était en guise de conclusion à la question générale du livre sur le positionnement de Bay, entre réalité et fiction, entre sincérité et cynisme.
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Les mini-chapitres sur différents sujets comme les pubs ou l’influence de Bay sont aussi intéressants mais c’est dommage d’avoir ces éléments en exergue et pas dans le texte où ils auraient pu alimenter certaines prises de positions.
Full disclosure : ils ne faisaient pas partie de mon plan initial (tous comme les analyses de séquence) mais l'éditeur m'a imposé ces "post-chapitre" pour coller à la ligne éditoriale de la collection entamée par HK Action où chaque chapitre sur les différents mouvements ou genres se conclut par un exemple (une critique d'un film représentatif).
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On retrouve du coup dans la charpente du livre celle des films de Bay avec l’atomisation en mini-séquences plutôt qu’en un grand tout. De même, en voyant le chapitre sur les suiveurs, je trouve ça dommage qu’on n'explique pas plus pourquoi Wright avec Hot Fuzz ou le film Lego se détachent du reste. Autant sur Hot Fuzz, j’ai ma petite idée, parce que plus qu’un hommage, on a également un pastiche qui rend la démesure Bayienne complètement hors de propos dans le contexte de la campagne anglaise, additionnée à une critique sur le plan des inclinaisons fascisantes de sa fascination pour les flics (Angel qui remplace la tyrannie du groupe par la sienne), autant sur Lego, je ne sais pas.
J'y émets ma théorie : parce que ce sont ceux qui reprennent l'imagerie de Bay avec amour mais distance.
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Et, a contrario, on a droit à une ligne sur les précurseurs de Bay au niveau du style : à savoir Fincher et Tony Scott mais on n’y explique pas ce qu’il leur doit.
Oui je suis pas rentré dans le détail. J'ai préféré me concentrer sur ce qui fait sa particularité à lui.
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Bref, pour finir, j’ai adoré le sérieux et les recherches qui n’essaient pas d’anoblir superficiellement le sujet : pas de citation de Baudrillard à la mords-moi-le-nœud qui vient traîner là pour des prunes.
J'ai cité Zizek quand même
En tout cas merci beaucoup pour ce long retour détaillé!