Forum de FilmDeCulte

WARNING :
Je dois la réussite de mon séjour cannois à l'existence de ce film, donc ce sera une critique de gros vendu.

Basée sur une idée de Maurice Pialat, Meurtrières suit les traces de deux filles un peu fragiles, dont la balade désespérée prendra des allures d'engrenage fatal, tout ça dans les décors ensoleillés de la Rochelle et de l'île de Ré. Sans chercher à imiter le cinéma du maître, Patrick Grandperret hérite de sa capacité à produire une sensation de vérité et à tirer le meilleur parti de ses remarquables actrices. L'évocation d'un fait divers sordide suggeré par le titre est au fond une fausse piste, car on n'est pas du tout dans la démonstration lourde du genre "comment ont-elles pu en arriver là?". Le scénario, qui se base sur l'accumulation de rencontres plus ou moins hasardeuses, laisse libre cours à toute réflexion sur le déterminisme des faits et la motivation du passage à l'acte. C'est avant tout le portrait de deux filles qui n'arrivent pas à trouver leur place dans leur monde, par manque de chance ou par manque d'affection. L'intelligence du film est de ne pas jouer bêtement sur leur victimisation ou d'en faire des symboles de rebellitude. Et puis Hande Kodja et Céline Sallette sont vraiment remarquables (ah, je l'ai déjà dit, zut... enfin, quel dommage qu'on ait pas pu les rencontrer à la soirée du film... non mais quel dommage, hein...)

5/6
(mon prix perso "Un Certain Regard" parmi tous ceux que j'ai vus dans la sélection).



Elles vous attendent en salle le 28 juin.

Ah j'ai justement vu sur les bonus du coffret Pialat que c'était le film qu'il devait tourner à la place de Passe ton bac d'abord . Il l'a abandonné en cours de route en grignotant une grosse part du budget prévu.

*ni vu ni connu*



Nina et Lizzy.
La rencontre de deux jeunes filles normales, juste un peu fragiles.
Entre elles, une reconnaissance immédiate...
Ensemble, elles sont fortes, euphoriques...
Elles n'ont pas beaucoup de chance, pas d'argent, elles n'ont que leurs rêves.
Deux jeunes filles en quête d'amour.
Et chaque instant qui passe, chaque rencontre leur ferment un peu plus les portes d'un monde dont elles n'ont pas les clés.
Rien en poche, on ne va pas loin.
Ou carrément trop loin.

Projet abandonné par Pialat il y a quasi 30 ans, Meurtrières sous la patte de Grandperret prend le temps de trouver son rythme de croisière. Au départ, juste une histoire de plus sur des filles paumées et leurs petites débrouilles...puis tout prend forme. Le scénario, brillant, qui capte "la vérité de l'instant" de Pialat avec un talent énorme, qu'il s'agisse des situations ou des dialogues, puis les actrices, deux diamants, chacune dans son registre - la mutique bougonne, encore un peu tendre, le visage plus rond, et l'autre à fleur de peau, aiguisée comme une lame. Les deux sont excellentes même si Céline Sallette a peut-être le rôle le plus payant.

Le film serre son noeud autour du duo qui ne maîtrise aucun des codes du monde dans lequel prend lieu leur lente dérive, et où la seule monnaie d'échange tient dans la tension sexuelle, leur exploitation comme objet, la façon dont elles en jouent, dans ce mélange d'innocence où on ne se rend pas compte de l'impression rendue par une minijupe, et où l'on peut encore se permettre quelques parenthèses imaginaires à bord d'une jonque, en costumes de pirates. Cet équilibrisme-là est en or, à l'image de la cruauté de certaines séquences qui peuvent être tout aussi bien très dures que très drôles. Le tout est bien filmé...belle réussite.

Les deux actrices peuvent préparer leur fauteuil pour les Césars. Gianni Giardinelli est écoeurant, et peut donc par conséquent préparer son fauteuil dans mon top culculte de 2006 *ah bah c'est son prestige aussi*

4-5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ah bah ça fait plaisir, tout ça.

Bon, apparemment je ne suis pas dans le cadre lors de la scène du concert. snif, une belle carrière brisée dans l'oeuf


Alors oui, parlons-en, de lui. Suffit pas qu'il soit beau à se damner, non, monsieur il faut aussi qu'il joue bien, et qu'il soit adorable, modeste et gentil et tout dans la vie. Connard, va !

J'ai vu que Sylvie Pialat était annoncée sous réserve au festival de La Rochelle, faudra que j'y demande pourquoi donc, tiens.

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014

Ah, bah, fallait le dire, je t'aurais guetté sans relâche aux moindres coins de chaque plan. (mais c'est vrai que je n'avais d'yeux que pour les actrices...)

Et sans se forcer! Et bravo à Fred il est tout beau son scénario.



Ah bah justement j'ai gonflé mes yeux hors de leurs orbites pour surveiller si je voyais un Pandi en plein pogo mais j'ai rien vu...



Et puis dans sa filmo y'a quand même Julie Lescaut, Navarro, Bouge! avant d'arriver à ça, c'est la marque d'une bonne capacité d'endurance.

J'aime bien le fils Grandperret aussi. C'est un peu le casting de Melrose Place mais à la Rochelle ce film.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Un paragraphe dans la critique de Libé ressemble étrangement à mon petit texte ci-dessus. Sauras-tu le retrouver?

http://www.liberation.fr/page.php?Article=393756

Mauvaise nouvelle, le film se plante complètement, tout comme Tideland :
http://www.ecranlarge.com/news-cinema-1899.php

Est-ce la faute à la laideur de l'affiche? Le blanc avec le violet, c'est interdit.

Film qui se regarde sans trop de problème mais bien vite oublié. Il repose sur ses deux actrices qui crèvent l'écran, donc ça roule, et sur un scénario plutot bien mené. Voila. C'est tout.

grandperret disait, sur le chat des cahiers je crois, qu'il n'avait pu choisir ni le titre, ni l'affiche du film, et qu'il ne les aime pas tous les deux.

beau film, en tout cas, formidablement écrit jusque dans ses moindres recoins et rôles secondaires

Chouette découverte, très bons acteurs... Je serais curieux maintenant de voir ce que Grandperret a fait de sa série sur Canal, prévue pour dans pas longtemps...

4-5/6

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C'est vrai, c'est un film qu'on oublie vite et contrairement aux autres messages je trouve que c'est vraiment mal écrit surtout les dialogues et les scènes avec les personnages secondaires qui sonnent vraiment à coté, par exemple les perso de la patronne de l'hotel qui joue trop mal (sa dernieres scene est nullisime) , la patronne du golf et les sous entendu homo, la palme revenant à la conductrice en decapotable. On a l'impression de voir un telefilm sur France3 par moment.
La premiere partie est très mal montée, on s'ennuie un peu en attendant que les filles se rencontrent, ajouter à cela des scenes absolument inutiles comme par exemple le coup de téléphone en turc.
C'est dommage d'autant plus que l'histoire est plutot bien vue et ne fait pas dans la facilité, que l'on sent bien la journée de "loose" sur le bord de la route.
2.5/6

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panel

Et bien beaucoup d'indulgences pour ce film Je ne sais pas s'il y en aurait eu autant sans le nom de Pialat d'associé. J'ai trouvé que ça fonctionnait mal de bout en bout, aussi bien dans la présentation chaotique des deux héroïnes que dans la succession d'évènements aléatoires, qui apparaissent réellement comme une successions de scénettes bien bateaux et clichés avec une province de téléfilm, comme le cinéma français en a trop souvent le secret. Et pourtant dans plein de scènes, comme ce trauma en flash-back ici assez ridicule, on sent que le porteur d'origine du projet en aurait fait carrément autre chose.
Il y a de la matière et parfois des choses intéressantes de posées, notamment avec le personnage d'Handke Kodja qui sert de proie sexuelle à la bourgeoisie locale au départ, avant son rejet social une fois passé qu'elle serve d'objet fantasmé, mais bon sang tout sonne très stéréotypé : dans le jeu notamment, avec une mise en scène et une photo vraiment anonyme... Ni trouble naturaliste, ni existencialisme absurde à la Camus, ni aucune singularité tout court: c'est juste hyper fade.

J'avais pas non plus compris la folie autour de ce truc à l'époque. C'est complètement sans intérêt.