Forum de FilmDeCulte

"Cette histoire se passe en des temps reculés, des temps de violence. Partout à travers l’Europe une sorte de guerre se propageait. Dans une ville il y avait deux sœurs qui vivaient…" (Allociné)


Ça commence par une espèce d'immersion captivante propre à certains de ces documentaires récents (Les arrivants, par exemple), qui se conçoivent comme de gros morceaux de témoignage bruts, basiques (leur degré de fictionnalisation n'ayant finalement dans l'histoire que peu d'importance) : ici, c'est la découverte d'une double barre d'immeubles via ses coulisses, qui semble tracer la voie d'un portrait géant et multi-facettes du lieu.

Mais en fait, très vite, le film concentre son intérêt sur un petit trio de personnages : deux filles un peu paumées, et leur amie, une jeune maman qui va se marier. Formant et dé-formant plusieurs fois ce trio sans trop savoir où se poser, Vernier finit par se concentrer sur ses deux héroïnes qui s'emmerdent, traînant leur désœuvrement et leur angoisse dans des décors toujours plus vides. Et là, le film a beau proposer quels moments justes, quelques situations fortes, quelques percées poétiques (malheureusement un peu ampoulées), il diffuse surtout un profond parfum de confusion et d'ennui, et une impression générale de ne pas avoir de sujet - les tours, et au-delà d'elles le portrait de la cité, semblant perdues de vue depuis bien longtemps.

C'est dommage, parce qu'il y a là quelques grandes scènes, un vrai potentiel, mais l'impression (peut-être fausse) qui en ressort est que, d'abord parti explorer ce décor, Vernier s'est finalement uniquement concentré sur ses premières rencontres, figures ni aussi intéressantes, ni aussi révélatrices qu'il aimerait le croire. Ça m'enlève pas l'envie d'aller découvrir Commissariat, mais là c'est globalement raté.

Mais c'est complètement introuvable, non ? Putain je suis triste de l'avoir manqué au cinéma.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

Je pensais le trouver mis en loucedé par le réal sur le net, mais non, ça a complètement été mis hors de circulation. Ça doit s'échanger sous le manteau, si j'arrive à me le procurer je te fais signe.

Il me semble que Noony m'a dit que même Vernier ne l'avait plus, que ce film était devenu complètement invisible pour une histoire de droits.

#pessimiste


Mais grave.

_________________
I think we're gonna need a helmet.

J'ai peut-être une piste.

Et, tel Jésus, si je le trouve, je le foutrai sur le net.

Oui, Commissariat, mais aussi son film d'avant, qui s'appelle Flics, et même Pandore, sont de très grands films. J'ai l'impression que, hormis Orléans, il ne se trouve pas dans la fiction (ses courts de fiction sont ratés, et celui-ci est en effet un grand gâchis).

_________________

*

Ça m'amène d'ailleurs à penser de plus en plus clairement que la vraie puissance de feu documentaire était davantage du côté de son corealisateur Ilan Klipper, qui depuis Commissariat a fait le fabuleux Sainte-Anne et l'excellent webdoc Affaires familiales pour Arte. "Malheureusement", il vient de passer à la fiction, avec un court métrage plus qu'honorable, mais qui ressemble plus à du travail bien fait, qu'aux claques qu'ont pu être ses documentaires pour moi. Ils font chier ces documentaristes à tous vouloir se servir de leurs films comme tremplin à la fiction.

_________________

*

(Tom, si le début t'a plu, vois Fading de Zabat, sur lequel cet incipit louche un peu trop franchement, c'est mille fois plus puissant)

_________________

*

Ah carrément ? Tu sais quoi précisément ?
Si vous finissez par le choper, je le reverrais bien aussi.

_________________

*

Bien noté les films, Zad, merci !

Tu vas finir au Commissairiat

Clap clap !

Intéressé aussi

Ben voyons.

_________________

*

Enfin un vrai défi pour le ciné-club \o/




Pas de trucs fous, mais c'est parmi les moments les plus intéressants du film, donc je te laisse découvrir


Mooouaaaais... Vaguement parce que t'as deux persos perdus dans des décors vides quoi, et pour quelques scènes de nuit. Mais ça me serait pas venu à l'esprit de le définir comme ça.