Moi j'ai tout lu.
J'ai eu un peu de mal avec la première partie du premier épisode. L'impression que les scènes sont trop courtes, se succèdent trop vite et qu'on est dans quelque chose de très factuel, se contentant d'énumérer les grosses étapes et oubliant de vraiment créer un personnage à partir de Chirac. Ce n'est que lors de la bascule sur le point de vue de Balladur que l'histoire (et le propos) se dessine(nt) davantage. Peut-être un peu trop, d'ailleurs, dans ce premier épisode, pour que l'on obtienne un véritable double point de vue. J'entends par là que, sur la base du premier épisode seul, j'ai vraiment l'impression que l'auteur se situe dans le camp de Balladur, dont il montre des réactions "humaines" là où ce qu'il montrait de Chirac dans la première partie était moins humain.
Par ailleurs, dans ce premier épisode, je trouve la différence de point de vue dans les scènes doublées trop "tricheuse". Il y a carrément des dialogues en plus/moins (la démission de Mitterrand), des débuts de scènes qui changent complètement (le seau). Ça force un peu. D'autant plus que, dans le deuxième épisode, les quelques scènes doublées ne proposent pas de tels changements, juste des réactions différentes.
D'ailleurs, je trouve bizarre que sur le premier épisode on ait vraiment une division des 52 minutes en deux alors que sur les autres, ça alterne davantage...et d'ailleurs, je n'ai pas trouvé que ce dispositif se justifiait dans le deuxième épisode tant il n'impose pas autant de retours en arrière dans le temps. Il m'a semblé qu'un simple montage alterné pouvait suffire (quand ils matent Delors à 7/7 par exemple ou même lors du cinquantenaire).
Par contre, le deuxième épisode trouve enfin la balance entre les deux points de vue, ne donnant pas raison exclusivement à l'un, et fait enfin de Chirac un vrai personnage à part entière même si je pense que le scénario gagnerait à explorer davantage ses motivations. C'est le cas pour Balladur et Sarkozy et même Juppé, moins pour Chirac.
Parce que le reste se dévore et, pour quiconque ne connaît pas grand chose à ces événements, comme moi, mais kiffe les fictions sur les coulisses de l'arène politique, c'est du petit lait. Il y a une vraie qualité d'écriture dans la caractérisation de personnages même secondaires, comme Mitterrand par exemple. C'est pas le cirque de La Conquête, c'est pas l'imbitable L'Exercice de l'état, c'est une capture jamais lourde mais pas superficielle de ce qui s'est joué backstage entre les deux "amis de 30 ans", davantage intéressé par l'humain et la campagne que par la politique.
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