Forum de FilmDeCulte

Très déçu de mon côté.

J'ai vraiment le sentiment d'un mélo banal et conventionnel qui aurait pu au moins s'avérer bouleversant mais qui, par un choix légitime de retenu, s'avère aussi froid que la ville qu'il dépeint, recouvert d'une couche de glace incarné par la prestation (excellente au demeurant) toute en pure sobriété de Casey Affleck (je me demande ce que Matt Damon aurait fait du rôle).
J'ai beau chercher la singularité du film, j'ai un peu du mal à la trouver dans cette accumulation de grossièretés et même parfois de clichés, Et fallait-il vraiment charger la mule comme ça ?

J'ai sans cesse le sentiment d'un film finalement assez programmatique dans ses intentions qui sont par trop lisibles et qui du coup lui donnent un côté extrêmement plat et presque prévisible. C'est particulièrement sensible par exemple dans l'attitude de l'ado (que j'ai trouvé assez énervant) qui n'a quasiment aucune réaction à la mort de son père et qui le soir même du décès ne pense qu'à ken sa copine. Tu sais qu'il va craquer à un moment. Et ça manque pas. Et le film ne fait qu'appuyer cette intention pendant tout le film, assez lourdement (le coup de la glace juste après l'enterrement, le coup du portable pendant la cérémonie etc...)

Et si j'apprécie l'humour du film qui apporte un peu d'air, j'ai un peu le sentiment que parfois le ton est bizarre, presque inappropriée, trop dans la caricature comme cette scène de malaise avec la mère de la petite copine de l'ado ou, pire, la scène où l'ado retrouve sa mère (avec un mini-rôle de Matthew Broderick qui a un peu forci depuis Ferris Bueller). On est à la limite du grotesque alors que par ailleurs le film est très réaliste, très simple etc...

Bref pas trop convaincu. Ça fait aussi assez longtemps que je n'avais pas vu un film utiliser aussi mal la musique. Une fois de plus ça m'a semblé assez grossier, paraphrasant souvent l'intention de la scène. La seule chose un peu singulière que j'ai identifié c'est le montage, en effet des fois assez surprenant avec des coupes brutales et des plans très courts.

Pas un mauvais film, mais un film que j'aurais oublié bien vite, que j'aurais jamais envie de revoir. Et moi qui ait la larme facile, j'ai pas lâché les amarres comme je m'étais préparé à le faire. Je crois que les buzz de Sundance sont les buzz les moins fiables du monde.

3/6

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CroqAnimement votre

Très beau film. Je comprends un peu les réticences d'Art Core sur quelques détails maladroits, pour ne pas dire superflus comme la zik, un peu d'humour grinçant à la Alexander Payne, un peu répétitif aussi...

Mais le parcours du mec m'a brisé le coeur. Le jeu de Casey Affleck est parfait, mais c'est surtout l'écriture que je trouve extraordinaire. Je suis surpris d'ailleurs que tu trouves ça banal, tant il y a une ampleur dans le drame, une construction psychologique du gars et de sa relation avec l'ado, une gestion des flashbacks...

4-5/6

Rien de plus à dire, très beau film qui ne tombe jamais dans le pathos, Affleck (qui m'a déjà un peu énervé par le passé à faire le souffreteux en permanence) est exceptionnel, et j'aime beaucoup la fidélité à cette mentalité assez spéciale du nord-est américain. Une seule réserve : la musique pas subtile (la messe à l'église...) et badigeonnée sur des temps bien trop longs ce qui la rend encore plus "signifiante".
(Et Matthew Broderick quoi)

Comme certains j'ai quelques réserves sur le film, mais certainement pas son côté réaliste/naturaliste. D'abord je ne pense pas que ce film soit à classer dans cette catégorie, et quant à la vraisemblance de la réaction de Patrick à la mort de son père, je l'ai personnellement trouvé très juste, peut être à cause du milieu dont je suis issu, mais qu'une mort (quasiment programmée) ne suscite pas une crise de larmes et que l'adolescent souhaite passer la nuit avec sa petite copine ne me semble pas du tout incohérent. Non, mes réserves portent plutôt sur la structure en flashback que je trouve aller à l'encontre du thème principal du film et qui surlignent les raisons de l'état initial d'Affleck que l'on aurait tout aussi bien pu comprendre sans, et qui ont (à mon goût) la fâcheuse tendance d'alourdir le propos inutilement (jusqu'à la fameuse scène mentionnée par Art Core, ou non content d'un flashback Lonergan nous gratifie en plus de l'inévitable adagio d'Albinoni, d'un pathos à un point qui devrait être interdit). Même le personnage de Randi est de trop dans le film, elle est là pour cet autre moment fort qui ne m'a pas plus touché qu'Art Core

Par contre tout ce qui touche au temps présent est parfaitement maitrisé, porté par un exceptionnel (comme toujours?) Casey Affleck. Je n'ai cessé de scruter ses mouvements, ses mains, ses regards, c'est incroyable à quel point ce mec est toujours juste, capable de transmettre une émotion si forte avec un tel personnage de taiseux. Par bien des côtés il m'a fait penser au Henry Fonda de Fort Apache, le même talent, la même capacité à faire comprendre le passif de son personnage avec aussi peu de mots (ce qui rend d'autant plus coupable le recours au flashback).

4/6

Enfin vu. (il sort seulement le 25/01 en Belgique)

Il y a des "-":
- la direction musicale est bancale, parfois parfaite, parfois totalement ratée, c'est vraiment bizarre.
- La structure éclatée en flashbacks est parfois séduisante par son montage, mais pas toujours aboutie car le récit semble en pâtir. Ca permet de distiller joliment les révélations, mais le fait de ne pas avoir de climax alourdit un peu le rythme. Surtout qu'il y a quelques redondances (exemples: Patrick qui veut ken en douce, les répètes du groupe).
- C'est finalement un peu trop long pour ce que ça raconte, il y a bien un quart d'heure de trop.

Tout cela donne une impression de film avec des idées, mais pas maîtrisé de bout en bout.

Bon, ça ne m'a pas empêché d'apprécier les acteurs (quel plaisir de voir Casey Affleck dans un vrai grand beau rôle, il est formidable, il offre beaucoup au film), l'acuité des dialogues, la représentation du "quotidien"... et puis surtout, cette incroyable émotion qui se dégage soudainement, comme des geysers qu'on avait pas vu venir. Plusieurs scènes ont cet effet-là. Quand Randi téléphone, déjà ça c'est la gorge serrée. Quand elle vient saluer la famille au funérarium, chialance, et la scène où il recroise Randi dans la rue, grosse grosse chialance.
Ya pas à dire, c'est une belle histoire, et le parcours de cet homme tout cassé par le deuil, ça m'a franchement bouleversé.

Très content de l'avoir vu, et malgré les réserves, ce fut une belle séance, forte et émouvante.

4,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

T'as pas juté cette fois ?

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CroqAnimement votre

Par les yeux, beaucoup!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je vois pas comment on peut reprocher ça au film. Parfois, la vie charge violemment la mule... (Tu connais Au nom de tous les miens?)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Non je connais pas. Et évidemment que ce genre de drame peut arriver mais c'est plutôt la manière de nous faire découvrir peu à peu le nombre d'enfants comme un suspens prémonitoire macabre.

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CroqAnimement votre

L'histoire de Martin Gray. Le mec perd toute sa famille par la Shoah. Plus tard il se remarie, il a quatre gosses, puis perd de nouveau toute sa famille (femme et enfants) dans un incendie.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oh merde .

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CroqAnimement votre

Quand ça veut pas, ça veut pas !

lol

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

T'as des mecs, il vaut mieux pas prendre l'avion avec eux ............

J'ai finalement eu un créneau (mais ça ne modifiera pas mon top, ouf).

J'aime beaucoup l'environnement du film, l'ambiance hivernale du début qui évolue vers le printemps, la mer, les sorties en bateau, la présence de la ville, et la part que prennent ses habitants dans la définition du mystère qui entoure le perso de Casey Affleck (sans malveillance).

Le montage entre passé et présent fonctionne bien, et le film réussit globalement à être un drame digne, proche de ses personnages (je ne suis pas d'accord avec le qualificatif de naturaliste), à part comme déjà mentionné certains choix musicaux pas très subtils. Il y a une grande force dans le récit mais aussi une grande modestie, c'est assez remarquable, mais en même temps le film devient un peu... programmatique à la longue.Je retiendrai tout de même le face à face


L'extrait d'interview cité par Qui-Gon est intéressante, je trouve assez courageux et intéressant de ne pas nous montrer