
je me demandais si film freak aurait ouvert le topic pour un message solitaire, mais non, la tâche me revient.
bref, un truc marrant constaté au fil du temps c'est que scénariste a hollywood c'est, avec popstar pour adolescents, le job le plus dur, ingrat et précaire du showbiz us. 1 million d'appelés et 12 élus, aucune reconnaissance du travail effectué, et une durée de vie minimale : à la mode pendant 5 ans puis ca dégage. et ca n'est pas différent mais les lauréats aux oscars, exactement la même chose pour ceux qui ont smash via un spec particulier.
la gloire de diablo cody étant principalement due à son aura pop - on ne connaitrait pas le nom du scénariste de juno si c'était un mec random -il était évident et naturel que sa carrière serait à l'image d'une star random de la pop. une one hit wonder. et comme une one hit wonder, tu vas sur son wiki en disant "mais que devient-elle ?" et tu vois qu'elle a sorti des trucs après son tube, que tout a floppé, puis que ça s'espace (là c'est son premier long écrit depuis... young adult !) et qu'elle fait des trucs un peu random pour s'occuper (le musical d'après jagged little pill à broadway...).
moi je l'aime bien et je me suis attaché, et puis elle était la première scénariste du biopic de madonna donc elle est revenue dans mon radar, et j'ai donc découvert l'existence de ce film de 2024, vendu comme étant dans le même movie-verse que jennifer's body.
c'était tout à fait incongru.
dans son esprit, c'est un mélange de john hugues (teen comedy se déroulant dans les années 80, bo de l'époque, couleurs, la lead c'est une jeune meuf au lycée un peu awkward vraiment un unreleased de molly ringwald, et le concept même fait penser à une créature de rêve) avec un film de monstre (elle a des affiches de vieux films de monstres universal des années 50 dans sa chambre et ça raconte donc un mec qui revient d'entre les morts pour l'accompagner dans la vie) avec un ton diablo cody - des blagues sur les godes, sur les bites, un peu de trash piquant - on tue des gens sans état d'âme, etc.
les ambitions sont un peu celles d'un jeune scénariste qui n'a pas encore percé et ne s'est pas encore défait de ses réferences adolescentes, et il y a clairement de ça dans le film, qui est très légèrement écrit, avec un certain talent mais raconté un peu bizarrement, pas du tout flamboyant, puis juste les bonnes idées sont bien là mais trop peu nombreuses et pas assez bonnes. bref une vibe d'unreleased de jeunesse dans le système us, qui te fait remarquer par un agent, qui se fait acheter et qui se fait jamais.
mais ça s'est bien fait, dans le système us. et ça a une gueule bizarre, un peu téléfilmesque mais avec une da un peu ambitieuse, tout platement cadré et éclairé mais pour filmer des trucs piquants, avec des dialogues qui se veulent edgys mais filmés en champ contre champ hyper chiants, avec une équipe devant et derrière quasi intégralement constitué d'inconnus - l'impression que tout le personnel des listes a à m était pris, que les série télé occupent les bons techniciens et acteurs et qu'on a vraiment pris ce qui restait. du coup l'affiche est beaucoup plus pop que le film malgré de sympathiques tentatives - la fille habillée comme madonna circa 1985, les couleurs des murs, etc.
et puis il y a un autre aspect, qui est la problématique "morale". moi prendre une dose de moraline 500 quand je vais au cinéma ça me gave complètement, mais le fait est que la fille n'est absolument pas sympathique ni rien (elle la fantasmait en daria j'imagine, mais ça ne passe pas vraiment), que des gens qui ont rien demandé à personne se font tuer gratuitement, au nom d'une histoire d'amour peu tangible. du coup ça n'est pas très rigolo ni rien, on se détache des personnages et rapidement : qu'ils crèvent quoi.
du coup un truc totalement incongru, qui aurait effectivement été joyeusement nul et random sans le talent particulier de diablo cody, ses refs son humour son ton.