Forum de FilmDeCulte

Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Romka qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Sergeyich, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Sergeyich devient plus agressif...

Il n'y avait pas que Ceylan cette année pour ressortir sa pancarte revival Tarkovski. C'était aussi le second film bulldozer et météo marine du festival avec le Kawase, mais là où les typhons deviennent des brises mortuaires chez la japonaise, la relecture du livre de Job est conduite sous artillerie lourde. Peuplé de visions plastiques scotchantes (après le dinosaure de Real, voici la baleine de Leviathan), Zviaguintsev mène son récit comme une masse avec une symbolique très appuyée qui n'exclut pas le rire au milieu de ce dégueulis de pognon sale et de violence larvée noyée dans la vodka. Curieusement, on pense à un genre rare, celle d'une comédie presque agressive, où les dialogues sont précipités dans une logorrhée pour appuyer leur inutilité face à la gangrène de la corruption à tous les étages et du poids de l'église. On sort un peu groggy de ce Leviathan desespérant de noirceur et sûr du bien-fondé de sa pesanteur.
3/6

Je trouve la première partie - jusqu'à la scène de tir-anniversaire - absolument parfaite. C'est ensuite que ça se gâte avec un symbolisme de toutes les scènes et une certaine complaisance à punir les "bons". La mise en scène, elle, reste la même, d'une rare puissance mythologique (faut dire que Philip Glass aide)
4/6

ah bon ya Philip Glass??

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Yep, sur son précédent aussi

Pour moi, le film de la semaine, qui a bien grandi en moi.

Je rejoins totalement DPSR sur le jumelage troublant avec Winter Sleep, que ce soit dans son petit programme post-tarko, dans son envie de monumentalité, ou dans son symbolisme d'outre-tombe. Ça confirme également cette impression que le champ-contrechamp à l'échelle d'un film, entre une histoire en chambre et les graaaaands paysages, devient un tour de magie un peu facile, que ça ne suffit pas à automatiquement parer son film d'une aura cosmogonique.

Je trouve néanmoins Leviathan beaucoup plus digeste et sympathique que la palme, ne serait-ce que parce que les personnages sont aimés, attachants, se défendent, ont une dignité dans cette chute, ont des petits moments de grâce. J'ai aussi assez aimé, à côté du symbolisme occasionnel, la façon dont était scénaristiquement géré le monstre global de la corruption : pas tant à travers des scènes dédiées que comme une sorte de force lente, omniprésente, globale, presque engluante, tel un gros monstre marin qui court comme aux côtés du récit (je trouve assez fort ce flot de voiture régulier, lors du final, comme si on donnait soudain une image à ce qu'on avait ressenti sans pouvoir le désigner pendant deux heures).

L'ensemble se prend quand même sérieusement les pieds dans le tapis dans sa dernière partie, dans le systématisme des "punitions" scénaristiques comme dit plus haut, mais aussi dans ces 36 fins potentielles qui s'enchaînent laborieusement, comme autant de parenthèses symboliques et démonstratives qu'on referme.

Agréable, globalement, mais là encore ça m'évoque davantage un impeccable ouvrage, dans les limites d'un cadre à présent bien connu, qu'une œuvre singulière et précieuse.

Tu as vu Le Retour ?

Non, mais ça fait longtemps que j'ai envie !

Il passe ce soir au Grand action !

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- I wish that shotgun was my penis.
- If it were, you could call me Ernest Hemingway.

Tu dois!

Leviathan est décalé au 22 octobre en Belgique. Patience.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ce soir je pourrais pas malheureusement. Mais ce serait pas mal de le voir au ciné, effectivement.

Effectivement il est tentant de le ranger dans la même catégorie que Winter Sleep que ce soit à travers la toute-puissance du décor ou se déploie des personnages tous désespéramment seuls. Mais contrairement à Tom je crois que j'ai préféré le Ceylan qui m'a tout simplement plus intéressé dans la lente désagrégation des relations entre les personnages. Ici j'ai vraiment regardé ça avec un ennui poli sans jamais me sentir impliqué. Alors c'est très beau, la mise en scène est parfaite, il n'y a rien qui dépasse, la photo est sublime... mais il manque quelque chose, l'émotion sans doute, pour que je sois follement emballé.
Le film a gagné le prix du scénario mais à part son revirement osé en plein milieu
je trouve ça globalement d'une grande banalité. Bien sûr le sentiment qui reste à la fin est celui de l'horreur d'un système corrompu jusqu'à l'os, le film remplit parfaitement son petit programme. Mais il fait presque trop scolairement, trop sagement. C'était déjà un peu la même chose avec Elena, une froideur, une distance qui me laisse dehors.

3/6

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CroqAnimement votre

Ah oui tiens, ça m'a frappé aussi !

Pour moi

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CroqAnimement votre

J'ai pensé comme Art Core, je pensais pas qu'il y avait ambiguïté.