bmntmp a écrit:
Matzneff n'a jamais fait passer son journal pour de la fiction.
Oui mais à quoi s'oppose t'on à la fin ?
C'est peut-être l'affaiblissement d'une foi collective dans le cinéma et la littérature qui est le moteur des prises de positions actuelles, foi confondue avec l'impunité. Tant que ces arts avaient une assise sociale ferme et étaient considérés comme capables d'exprimer l'esprit d'une époque, leurs auteurs étaient tenus comme protégés alors qu'ils n'étaient que respectés.
Cela donne l'impression que l'on croit à présent au droit de la même manière que l'on croyait jadis en la littérature, et que celui-ci fera à son tour l'objet d'une dévalorisation collective quand il sera perçu comme ambigu et impuissant. Il y a une lecture possible du climat actuel en terme de ressentiment nietzschéen.
L'amoralité des groupes sociaux récemment déchus apparaît comme le comble de l'inhumanité. L'artiste est d'abord naïvement tenu à la fois extérieur à la société, coutumier des limites et hyper moral pris dans sa fonction sociale puis perçu comme abusif et pervers comme individu par réaction.
Je vais me répéter mais on est particulièrement chatouilleux sur les actes passé de Polanski ou Matzneff alors que n'importe quel adolescent a accès à des trucs SM bien glauques sur Internet, mais cela est évacué car l'impact psychologique potentiellement destructeur n'est pas pensable en terme de consentement direct. Le débat est mal posé.