Forum de FilmDeCulte

Le film est présenté comme un hybride entre documentaire et fiction, car l’oncle du réalisateur y incarne son propre rôle, ou une version de lui-même, un policier modeste dans un petit village de Vénétie. C’est le genre de film fait avec rien du tout, au générique pourtant long comme le bras, sur lequel aime s’ébaubir la critique française avec le pipotron qui lui est propre (« Ce regard non exempt de stoïcisme n'est pas sans véritablement receler un poids idéologique » « Tel un voltigeur, aux aguets, le spectateur se balance d’un trapèze à un autre, du polar au réel, du surréalisme au naturalisme, »). Le film se déroule presque entièrement dans l’habitacle d’une voiture, on pense à Ozu, son art de la litote, et son goût pour la décence et la politesse qui - devraient - régir les rapports humains, à Damien Menival, à l’école Fresnoy en général. Ainsi nous laisse-t-on deviner derrière ce Begnigni frioulan, à qui son neveu donne l’opportunité du rôle de sa vie, des fêlures tout particulièrement psychiatriques. Doit-on se bouleverser de la manière dont elles s’expriment, avec tant de pudeur ? Pas sûr. L’essentiel du film se déroule dans l’habitacle d’une voiture. Son principal intérêt pour moi est qu’il est en dialecte frioulan.

Je serais curieux de savoir comment tu en es arrivé à faire cette drôle d'association.

Bah je l'explique, c'est un cinéma de la quotidienneté, des formules de politesse,

Ozu c'est surtout un cinéma du conflit des générations au Japon, des rapports entre parents et enfants, c'est esthétiquement un dispositif extrêmement corseté, enfin pas grand chose en commun avec ce film je trouve (que j'ai apprécié, j'aurai du poster mon commentaire à l'époque, maintenant difficile de te répondre avec précision).