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Xingxi, une jeune Chinoise, voyage seule au nord de la Malaisie. Elle y vit trois aventures distinctes, et comme parallèles, dont le point de départ est identique : par une journée de grande chaleur, perdue au bord d’un chemin, elle est victime d’une crevaison de vélo…

Force est de constater que la dernière génération de réalisateurs et réalisatrices chinois(es) que l'on a pu découvrir ces dernières années impressionne par la maturité et la maîtrise dont ils ont fait preuve et ce dès leur premier film (Kaili Blues de Bi Gan évidemment, An Elephant Sitting still de Hu Bo pour ce qui restera malheureusement son seul long métrage, Séjour dans les Monts Fuchun de Gu Xiaogang tout récemment). Dernier rejeton en date à sortir sur les écrans français, Yuan Qing ne déroge pas à la règle et livre dans Trois Aventures de Brooke une œuvre aboutie d'une influence rohmérienne assumée (le titre fait ainsi référence aux Quatre aventures de Reinette et Mirabelle), celle de Hong Sang-Soo également dont Yuan reprend la structure d'Un jour avec, un jour sans (déployant les différentes possibilités offertes à partir d'une même situation de départ), lui subtilisant même le temps d'un film l'un de ses plus flagrants marqueurs visuel (les zoom avant/arrière fortement prononcés).

Pour autant Yuan Qing dans Trois Aventures de Brooke, loin de se satisfaire de ses références, ne se contente pas d'accumuler les hommages à ses glorieux ainés mais au contraire réussit en suivant leur pas à faire exister sa propre identité. Et s'il est un point sur lequel le film mérite tout particulièrement des éloges c'est sur la rigueur de son scénario, qui se déploie progressivement dévoilant sa richesse et sa complexité, démultipliant les correspondances entre ses différentes histoires sans que cela ne soit jamais gratuits. En gros moins qu'une simple digression sur les différentes possibilités offertes à Xingxi alors qu'elle vient de crever un pneu en pleine campagne, c'est plutôt son cheminement intérieur que Yuang nous montre au travers de ses 3 aventures, comme une catharsis qui passe par une difficile acceptation d'un drame refoulé : de la parfaite touriste de la première histoire, totalement étrangère au lieu qu'elle visite (l'action se passe dans une ville malaisienne avec une forte communauté chinoise), elle se retrouve prise en main par un politicien local reconnaissant en elle une anthropologue dont l'expertise lui serait utile pour son projet de réhabilitation de la ville (deuxième séquence durant laquelle Xingxi se verra scrupuleusement écartée de tous les attrape touristes qu'elle a visité lors de la première histoire - de la boutique aux pierres précieuses hors de prix au jardin des singes chapardeurs), pour finalement dévoiler la véritable raison de sa venue lors d'une dernière partie passée en compagnie d'un autre touriste (français) venu lui chercher de légendaires larme bleue (clin d’œil au fameux Rayon vert de Rohmer). De très ludique dans sa première partie le film devient ainsi beaucoup plus dramatique dans la dernière, Xingxi révélant lors d'un long dialogue avec Pierre le drame qui l'a poussée à venir à Alor Setar.
Pour tous les amoureux de Rohmer et de Hong Sang-Soo ruez vous dessus.

4.5/6

Il y a un vrai charme même si le rapport HSS et Rohmer est presque trop évident et ça fait un peu film de fanboy (même si ça m'a fait plaisir de revoir Pascal Greggory, vraiment un acteur trop rare avec une présence bien à lui). Surtout la structure un peu trop pompée sur Un jour avec un jour sans, même si comme le dit très bien Lohmann on dépasse le gimmick pour toucher à quelque chose de profondément intime pour le personnage. La nonchalance du film flirte quand même pas mal avec un léger ennui, je me suis brièvement endormi dans la deuxième partie, celle qui m'a semblé clairement plus faible (d'ailleurs si Lohmann tu peux m'éclaircir sur cette scène que j'ai ratée sans que ça ne gâche le plaisir pris devant ce joli film poétique, léger, spirituel (j'y ai même un peu vu de Weerasethakul) et émouvant.

4/6

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CroqAnimement votre

Merci !

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