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le travelling de Kapo ?
moral ? 24%  24%  [ 5 ]
pas moral ? 19%  19%  [ 4 ]
on a les binioùs ? 57%  57%  [ 12 ]
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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 10 Oct 2009, 19:39 
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Bon, l'éthique c'est l'éthique, on va peut-être pas pinailler là-dessus pendant dix ans parce que c'est sûr que là y'aura jamais de débat. Descartes, Spinoza et compagnie je vois pas ce qu'ils viennent foutre là, pour moi le sens des mots c'est celui que leur donne le dictionnaire, point, c'est comme ça que je les emploie.

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 10 Oct 2009, 19:44 
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Schtroumpf sodomite
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the black addiction a écrit:
Oui mais l’éthique c’est quelque chose qui est justement axé sur quelque chose de plus personnel, de « quête individuelle », c’est autant un prolongement qu’une altération du concept de morale. Cette morale étant généralement plus liée aux droits des hommes, aux lois ect… Et c’est vrai que quand tu parles, souvent, j’ai l’impression que tu nous énonces des lois immuables. L’éthique étant souvent quelque chose qui se définit et s’exprime dans la transgression de ces « lois ». Le bien et le mal sont imposés par la morale, pas par l’éthique, ou alors d’un point de vue strictement individuel.


Oui, il est évident que moi je ne parle pas de la morale comme régles établies par la société à travers les lois, mais comme valeur absolue dans la distinction entre le bien et le mal, et en ce qui me concerne notre société, de par ses lois et ses régles est bien loin d'être morale à mes yeux. Et je suis d'accord avec toi quand tu dis que l'éthique redéfinit pour chacun ce qui est bien et mal. Quelque part juger un film c'est un peu confronter notre éthique à la sienne. Et c'est clair que mon éthique à moi, estime que Pontocorvo ou Noé sont dénués de sens moral. C'est aussi pour ça que je parle de conflit idéologique avec les films.

Citation:
Film important et personnage intéressant dans un film actuel, Harvey Milk, qui met en avant une éthique pour combattre une conception morale qui le rejette, pour cela il combat contre des lois, c’est inévitable. C’est un personnage et un film très ambigu, mais c’est ce qui le rend très fort à mes yeux.


Je pense que c'est justement un film qui montre que la morale n'est pas nécessairement là où l'ordre dit "moral" la place, et que les luttes idéologiques ne sont parfois rien d'autre qu'une remise en question de cette place.

Citation:
Sinon je trouve que le cinéma est une confrontation d’éthiques multiples dans le processus d’émission et de réception. Les cinéastes nous confrontent à leur éthique, mais peu de grands cinéastes (en tous cas pour moi) vont me faire la morale.


Oui, alors je suis bien d'accord avec toi, et je ne pense pas avoir affirmé quelque part qu'être un cinéaste moral c'était nous faire la morale, hein. Moi je parle juste de réalisateurs qui devant une situation se posent la question de savoir si c'est décent de la filmer de telle ou telle manière, qui filment les choses avec leur morale à eux, c'est tout.

Citation:
Puis on retombe aussi sur une histoire de subjectivité quand on parle d’esthétique, l’exemple de Bergman est assez frappant, des personnes vont trouver que son rapprochement compulsif dans personnages en train de mourir de la maladie a quelque chose d’abject. Propos auquel je n’adhère pas non plus, quand il est proche de la folie de Liv Ullman dans Personna, il ne fait pas de travelling arrière mais l’obscurité apparait, nuance et stylise sa folie pour nous y raccorder plus violement, mais sans la regarder de l’extérieur avec un œil de voyeur qui ne pense pas ce qu’il filme.


Les histoires d'objectivité/subjectivité, c'est un peu pénibles à la longue, ça veut quand même pas dire grand chose. Si quelqu'un trouve l'approche de Bergman abject qu'il présente ses arguments et on verra bien. C'est sûr qu'il a un côté frontal le père Igmar, il ne ménage pas le spectateur, mais comme tu viens de l'expliquer son approche cinématographique permet de voir certaines choses comme la folie et la souffrance de l'intérireur, et de nous révèler ce qu'elles sont fondamentalement. C'est parfois insoutenable parce que ce sont des thèmes violents, mais ça mène quelque part.

Citation:
Tout ça pour dire que je respecte ta « croisade » et ton regard qui t’es propre, après c’est cette histoire de règle qui m’ennuie un peu, mais bon…


"de règle" ? Quel règle ? Quand est-ce que j'ai parlé de règle ?

Citation:
Sinon y a la séquence du viol dans Straw dogs dont on pourrait discuter.


On pourrait discuter viol tout court même.

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 10 Oct 2009, 21:07 
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Tetsuo a écrit:
Bon, l'éthique c'est l'éthique, on va peut-être pas pinailler là-dessus pendant dix ans parce que c'est sûr que là y'aura jamais de débat. Descartes, Spinoza et compagnie je vois pas ce qu'ils viennent foutre là, pour moi le sens des mots c'est celui que leur donne le dictionnaire, point, c'est comme ça que je les emploie.


C'est un concept et pas seulement un terme ou un dérivé du latin, et dans ce sens là la "définition" est quand même plus riche du côté encyclopédique.


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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 13 Oct 2009, 15:58 
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Citation:
Non, moi je condamne l'insincérité. Les effets de mise en scène, en soi, ça m'importe peu. Ce qui m'énerve, c'est le déballage de mise en scène pour rien, qui tombe dans le vide, qui ne vaut que pour elle-même et qui, dans un contexte comme celui des camps de concentration, me met à une mauvaise place, et donc me choque. Autrement on peut faire un film dans des camps avec un découpage élaboré et une lumière léchée, le principe ne me dérange pas.


Ah bien tu vois, au moins on se rejoint sur quelque chose.


Citation:

C'est précisément là que nos points de vu divergent, pour moi c'est loin d'être sincère. A quoi voit-on la sincérité ? A la justesse !


Mais jamais de la vie ! Tu peux être sincère et très mal exprimer ta sincérité, en faire trop sur le plan cinématographique et même parfois amener à penser des spectateurs dans le sens opposé de ta sincérité. Je ne vois vraiment pas en quoi ce sera touche à la justesse.

Citation:
Que dalle, c'est juste de la coquetterie de réalisateur, de l'habillage thématique pour se donner de la contenance. Il n'y a aucune sincérité là-dedans puisque Pontocorvo n'a rien à en dire, et qu'il a recourt à des artifices idiots pour nous faire croire l'inverse. Ce qui est vraiment consternant ici, c'est le contraste entre le sujet (les camps), le peu que ça lui inspire (un beau travelling).
Y'a quand même une grande différence avec Hitchcock dont la scène de viol est utilisée pour montrer l'état mental des personnages qu'on ne pourrait pas voir sans lui, et pas juste un viol !


Le problème ou plutôt l'agilité journalistique de Daney est de prendre l'exemple le plus caricatural qui soit. L'axiome Mal absolu plus sur-signification absolue de la mise en scène rend la démonstration sur la morale évidente, quand bien même - et c'est mon point de vue -, je pense à ce pauvre Pontocorvo peut-être littéralement et sincèrement conquis par son lyrisme christique.

Citation:
Le plan sur les cheveux me fait prendre conscience de l'horreur, elle se construit autant dans mon esprit que dans le film, il y a un échange. Je ne suis pas qu'un simple spectateur soumit au spectacle de l'horreur.


ça, honnêtement, c'est du verbiage. Je peux sortir le "me fait prendre conscience" de quelque chose pour chaque exemple qui te choquera sur le plan moral. Sur la scène de la douche de Schindler, par exemple. On peut par exemple trouver totalement immoral les plans esthétisants de 24 city de Jia Zhang Ke.

Citation:
Ce qui m'intéresse c'est pourquoi on les dézingue, et pourquoi toujours les mêmes.


Pourquoi on les dézingue ? par application de la pensée caricaturale de Daney. Pourquoi toujours les mêmes ? Par reproduction le plus souvent.

Citation:
Et puis la maladresse elle a bon dos. Je trouve ça facile comme échappatoire "il est putassier mais c'est parce qu'il est maladroit". Bah il en est pas moins putassier pour autant. La maladresse n'est pas une circonstance atténuante, ça serait ridicule de défendre un cinéaste par se biais là. Donc oui, mes jugements sont graves, mais parce que j'estime que ce que je vois c'est encore plus grave, scandaleux même, car ça devient carrément une question de conflit idéologique.


Il y a une grande différence entre un cinéaste qui maitrise parfaitement son art et donc a pleinement conscience de ce qu'il veut provoquer, comme Lars von Trier, par exemple, ou Alfred Hitchcock. Et d'autres sincèrement très loin de tout ça et qui peuvent donc faire preuve de maladresse sans qu'il faille hurler à la mort.

Citation:
J'aurais toujours des arguments pour te contredire quand tu m'assimileras à un Tessé ou à Zad. Ce genre de rapprochement n'abouti qu'à de faux débats...


Zad a toujours eu des goûts très individualisés, je ne vois pas trop pourquoi le mentionner ici.


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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 01:32 
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Mr Chow a écrit:
Je pense qu'on imagine sans arrêt, dans sa manière de se représenter un objet ou dans le fait de ne pas connaître quelque chose: on va y subsiter un discours ou une représentation pour combler le vide. L'imaginaire peut être fuite, créativité ou leur quotidien sous diverses formes. Donc c'est pour ça qu'à mon sens c'est difficile de ne pas reconnaître que l'art y tient fondamentalement. Je ne crois pas que le cinéma ne révèle d'autre vérité que celles subjectives, ce qui ne veut pas dire que ça ne nous aide pas à réfléchir et à avancer nous même d'être confronté à certains points de vue et représentation. Comme je peux apprendre dans un débat. Mais en se disant que l'art/le cinéma tient fondamentalement de l'imaginaire on en fait pas un objet absolu, transcendant, et je crois que c'est important. Surtout on accepte d'autant plus de choses et d'images en les reconnaissant comme telles. C'est un peu désacralisant, mais ça nous fait finalement comprendre plus de choses, et jouir esthétiquement d'une gamme plus variée de bautés (mais rarement du vulgaire). C'est accepter que le réel, la vérité, est de toute façon autre-part que dans un film, qui comme notre cerveau recomposera par exemple toujours la durée à sa convenance...


Ouais, donc je suis pas du tout d'accord en fait. Pour moi, l'art, et par conséquent le cinéma, c'est fondamentalement beau quand et parce que quelque part, ça existe. Je ne crois pas que la détresse du gamin dans Allemagne année zéro, ou le désespoir de Mouchette ou le mépris de Camille soient moins réels que tout autre sentiment que l'on peut rencontrer dans la vie, j'aurais même tendance à croire qu'ils sont souvent plus authentiques. Peut-être que ça sacralise le cinéma, j'en sais rien, et je m'en fous un peu je dois dire, je n'ai pas peur de l'aimer passionnément, et de définir mon rapport au monde par lui, mais je suis certains que ça ne limite pas mon appréciation, je pense même au contraire que ça me permet d'être ouvert à plus de propositions esthétiques.
J'ai du mal à comprendre ce qu'un film sans réel ni vérité mais qui se drape de l'imaginaire peut nous apporter d'autre qu'un échappatoir un peu infantile de la réalité du monde, comme le montre (un peu à son détriment) le Labyrinthe de Pan par exemple.
D'ailleurs je ne suis pas sûr non plus d'être d'accord avec (ni de très bien comprendre) ta vision de l'imaginaire qui comblerait les trous de notre connaissance...

Citation:
Le contexte c'est intéressant parce que ça révèle toujours les visions différentes que l'on peut avoir du film selon qu'on le connait ou pas. Disons que savoir que Hitchcock était en crise et a fait des essais de film expérimental, compléxait des nouvelles vagues, ça me semble opportun. De même que recontextualiser ce qui est chez lui un spectacle de jeu avec le spectateur (ce qui passe par la mise en scène de sa propre personne, ses bandes annonces, etc...). Ensuite je ne nie pas la lecture purement esthétique mais dans un film il y a des causes et des effets aussi.

Je me prends un exemple récent différent, j'ai écrit un topo sur l'oeuf du serpent que j'ai vu l'an dernier. La première fois je ne savais pas que Bergman avait côtoyé un moment le national socialisme. Du coup je n'avais de la fin de ce film qu'une vision se rapportant au sujet et à une mise en abyme que je pensais surtout esthétique, sur ses propres méthodes de mise en scène. En apprenant qu'il avait concrètement épousé ces causes, ce n'est plus qu'un jeu esthétique (sa mise de pression sur les acteurs peut se rapporter à des méthodes de torture nazi), ça vient de quelque chose de concret, de son passé, et la notion de culpabilité peut aussi aider à comprendre. Voilà, tout en se disant que le contexte n'est jamais épuisable, mais plus on l'élargi, mieux on comprend. On ne peut pas se baser que sur son ressenti et son interprétation, même si ça fait aussi partie je suis d'accord de l'expérience de lart.


Autant je suis d'accord pour dire qu'une connaissance du contexte et de la vie des cinéastes permet une compréhension plus approfondie de leurs oeuvres (je suis moi-même friand de biographies et d'annecdotes de tournage), autant je pense qu'il faut faire extrêmement attention à l'intégration de ses données dans nos analyses. D'une part parce que tout élément biographique est à prendre avec des pincettes, car on ne peut jamais être vraiment certain de leur véracité. D'autre part parce qu'il ne faut jamais perdre de vue qu'un film se suffit à lui-même, qu'il est en soi un discours avec sa signification propre. Si un auteur le signe, c'est qu'il en assume le contenu, en dépit de ce qu'il en pense. Il faut faire la part des choses entre les intentions et le résultat. Un film n'est pas fait pour être vue avec des commentaires audios.
C'est pour ça que même si Bergman a eu des affinités nazies (bien légères de ce que j'en sais) qui l'ont travaillé et mené à faire ce film, même si Hitchcock fut pris dans une crise existentielle qui l'a poussé à faire Frenzy de cette manière plutôt qu'une autre, il ne faut pas y voir le sens des films ou la clé de sa compréhension. Au mieux c'est un point de départ pour commencer une analyse, mais certainement pas un moyen d'aboutir à une conclusion.

Citation:
Esthétique et idéologie la même chose, peut-être, mais dans le sens où ce sont des constructions et des aboutissants de l'imaginaire. Souligner ce point par ailleurs peut rendre le cinéma suresclave de l'idéologie fondamentalement, et il est déjà esclave d'assez de chose comme ça.


Je pense que quoiqu'il en soit, on ne se soustrait pas à l'idéologie, même l'imaginaire. Un film s'inscrit forcément quelque part.

Citation:
Pour les camps je ne serai pas dans l'absolu contre la représentation, et l'idée que l'esthétique puisse représenter quelque chose en se faisant remarquer comme telle; mais le problème c'est qu'elle est souvent vulgaire et fâde, rend dérisoire la chose en comparaison des actes... Donc j'ai peu d'exemple de réussite dans ceux qui ont pleinement représenté les choses. Mais il y a aussi peut-être un autre problème qui l'empèche.

Pour moi les nazis sont les types même de personnes qui ont confondus comme aucun autre, avec (et dans) le monde réel, une absolue esthétique et une idéologie du même genre, avec élimination pure et simple d'une part des êtres humains. Ils ont peut-être leur esthétique propre les national-socialistes en vérité, et celle de leurs camps leur appartiendrait presque (donc on peut partir du fait que c'est d'autant plus dur à représenter différemment, sans le recul et l'évocation). C'est les dangers inhérent de l'extrèmisme idéaliste, et ça ne tiens fondamentalement pas peut-être que ça soit "le mal" dit comme tel.


Ca c'est une idée intéressante, que les camps sont le résultat de la conception esthétique nazie et que c'est ce qui les rendrait presque infilmables puisque ça reviendrait à esthétiser une esthétique. C'est à creuser...

Citation:
Ensuite, pour prendre la scène d'intro de "X-men" ou "La vie est belle" je trouve ça juste dérisoire mais pas abject.


Moi non plus. J'aime d'ailleurs beaucoup cette scène d'intro d'X-men, où un personage de pur fiction fantaisiste devient une incarnation du mal en se frottant à une autre incarnation du mal mais bien réelle et concrète celle-ci.
Pour la Vie est belle, je ne l'ai pas vu depuis sa sortie, donc je ne sais honnêtement pas ce qu'il vaut. Mais dans l'idée, j'aime beaucoup le principe, il me touche : un homme qui s'efforce de dissimuler l'horreur des camps à son fils, alors qu'ils y sont, il y a un refus pour lui de la montrer, et donc pour le réalisateur de l'esthétiser. Et même quand elle aura "rattrappé" le père, elle n'aura pas contaminé le fils, ce qui est une sorte de victoire. C'est un peu, dans le texte, l'anti-Kapo. Dans les faits j'en sais rien...

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 12:19 
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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 12:35 
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Bon bah moi ça y est, c'est officiel, je peux plus regarder de vidéo sur internet avec mon ordi...

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 17:09 
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Karloff a écrit:
Mais jamais de la vie ! Tu peux être sincère et très mal exprimer ta sincérité, en faire trop sur le plan cinématographique et même parfois amener à penser des spectateurs dans le sens opposé de ta sincérité.

Il y a une grande différence entre un cinéaste qui maitrise parfaitement son art et donc a pleinement conscience de ce qu'il veut provoquer, comme Lars von Trier, par exemple, ou Alfred Hitchcock. Et d'autres sincèrement très loin de tout ça et qui peuvent donc faire preuve de maladresse sans qu'il faille hurler à la mort.


Il faut être naïf pour croire qu'un dispositif aussi lourd que le tournage d'un film puisse se faire dans une candeur maladroite et encore plus naïf pour croire que la maladresse est dénuée de signification. Comme je l'ai déjà dit, on peut s'excuser de la putasserie de son film en invoquant la maladresse, ça n'annule pas la putasserie pour autant.

Citation:
Je ne vois vraiment pas en quoi ce sera touche à la justesse.


Faire un film c'est s'exprimer sur un sujet ou quelque chose, mais si tu n'es pas juste, si ce que tu dis est faux, c'est donc que tu n'as rien à en dire, et que tu fais ton film pour d'autres raisons, donc que tu n'es pas sincère en le faisant.

Citation:
Le problème ou plutôt l'agilité journalistique de Daney est de prendre l'exemple le plus caricatural qui soit. L'axiome Mal absolu plus sur-signification absolue de la mise en scène rend la démonstration sur la morale évidente, quand bien même - et c'est mon point de vue -, je pense à ce pauvre Pontocorvo peut-être littéralement et sincèrement conquis par son lyrisme christique.


Si je comprend bien, pour toi être sincère c'est juste se croire persuadé du bien fondé de ce qu'on fait ou dit ? C'est cool la vie, non ?
Mais sinon, tu l'as lu au moins l'article de Daney en question ?

Citation:
ça, honnêtement, c'est du verbiage. Je peux sortir le "me fait prendre conscience" de quelque chose pour chaque exemple qui te choquera sur le plan moral. Sur la scène de la douche de Schindler, par exemple. On peut par exemple trouver totalement immoral les plans esthétisants de 24 city de Jia Zhang Ke.


C'est absolument pas du verbiage que de dire qu'un film suggère des images au spectateur, qui va alors se représenter l'horreur, sans avoir besoin qu'on la lui impose, et qu'ainsi, par lui-même, il réalise vraiment ce que c'est, les camps. Après on peut développer évidement, mais on va peut-être pas se lancer dans l'analyse du film de Resnais. La prise de conscience que provoque un film, ce qu'il nous révèle du monde, je pense que c'est justement la chose avec laquelle on ne peut pas tricher, impossible de défendre l'indéfendable de cette manière...

Citation:
Pourquoi on les dézingue ? par application de la pensée caricaturale de Daney. Pourquoi toujours les mêmes ? Par reproduction le plus souvent.


C'est pas ce que j'ai voulu dire, et je crois que tu le sais très bien. Prétendre qu'on ne fait qu'appliquer une façon de penser qui ne nous appartient pas, c'est un moyen de contourner le débat, car dans le fond, ça ne change pas grand chose à la pertinence des arguments.
Il y a une chose que tu dois comprendre, c'est pas genre un jour j'ai lu Daney et d'un coup je me suis dit, tient mais ce film est horrible, je vais le juger sur un plan moral ! Je trouvais Lars Von Trier ignoble bien avant de connaître ne serait-ce que le nom de Daney. En le lisant, il n'a fait que mettre des mots sur mon dégoût, m'a fait prendre conscience des enjeux moraux et idéologiques qui me taraudaient déjà. J'étais par nature enclin à l'entendre. Il ne dit d'ailleurs pas autre chose sur l'article de Rivette, qui l'a révélé à lui-même.
J'ai d'ailleurs été longtemps géné quand il dit : "avec quiconque ne verra pas immédiatement l'abjection dans ce travelling, je n'aurai définitivement rien à dire, rien à voir". Je trouvais ça un peu intolérent et élitiste. Et puis j'ai fini par comprendre, il y a une prédisposition à le trouver abject ce travelling, qui dépend uniquement de notre vision du monde, et c'est une chose qu'on peut difficilement changer. En d'autre terme, on ne discute pas l'évidence. Bref, si tu dois en vouloir à quelqu'un pour ma façon de voir les films et mon jugement, c'est à moi et moi seul qu'il faut s'en prendre.

Citation:
Zad a toujours eu des goûts très individualisés, je ne vois pas trop pourquoi le mentionner ici.


Mais pas plus que Tessé ou moi ! Tu ne peux pas mettre dans le même sac un groupe d'individus pour une poigné de connivences dans leurs jugements, car cette logique ne tiendrait pas deux minutes devant un vrai examen de leurs goûts et de leurs arguments. Avant il y avait des groupes de cinéphiles qui parlaient d'une même voix mais aujourd'hui c'est fini ça. Le cinéphile, c'est quand même devenu un sacrée connard individualiste, poseur et snob. Personnellement je me sens terriblement seul dès qu'il s'agit de cinéma, j'aurais bien du mal à trouver une famille cinéphilique qui me satisfasse pleinement, et bien que se soit une posture par moment amusante qui me permet de faire un peu chier le monde, dans le fond ça me déprime énormément...

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 18:35 
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Tetsuo a écrit:
Le cinéphile, c'est quand même devenu un sacrée connard individualiste, poseur et snob.

:lol:

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 15 Oct 2009, 19:05 
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Je savais que tu serais d'accord.

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 16 Oct 2009, 09:47 
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Citation:
Il faut être naïf pour croire qu'un dispositif aussi lourd que le tournage d'un film puisse se faire dans une candeur maladroite et encore plus naïf pour croire que la maladresse est dénuée de signification. Comme je l'ai déjà dit, on peut s'excuser de la putasserie de son film en invoquant la maladresse, ça n'annule pas la putasserie pour autant.


Le problème c'est que tu vois de la putasserie là ou tu veux bien en voir. On peut trouver de la putasserie aux effets esthétiques de Jia Zhang Ke dans 24 city (je répète mon exemple), de la putasserie dans le montage de Nuit et brouillard etc etc. On peut trouver de la putasserie partout. C'est donc de la posture d'en trouver uniquement dans certains films et d'en épargner d'autres, de condamner LVT ou je ne sais qui d'autres (bon LVT c'est extrême donc bon) et d'épargner Peckinpah ou Oshima.


Citation:
Faire un film c'est s'exprimer sur un sujet ou quelque chose, mais si tu n'es pas juste, si ce que tu dis est faux, c'est donc que tu n'as rien à en dire, et que tu fais ton film pour d'autres raisons, donc que tu n'es pas sincère en le faisant.


C'est n'importe quoi comme axiome. Tu peux être sincèrement dans l'erreur. Sincèrement dans le faux.

Citation:
Si je comprend bien, pour toi être sincère c'est juste se croire persuadé du bien fondé de ce qu'on fait ou dit ? C'est cool la vie, non ?


C'est la définition commune du mot sincérité. La sincérité est la propriété de celui qui dit vrai à propos de ses sentiments, de ses pensées et désirs. La sincérité peut être vue comme une vertu philosophique ou comme un risque pratique, me dit Wikipédia.

Citation:
Mais sinon, tu l'as lu au moins l'article de Daney en question ?


Oui.


Citation:
C'est absolument pas du verbiage que de dire qu'un film suggère des images au spectateur, qui va alors se représenter l'horreur, sans avoir besoin qu'on la lui impose, et qu'ainsi, par lui-même, il réalise vraiment ce que c'est, les camps.


Dire que Nuit et brouillard ne montre pas l'horreur mais la suggère au spectateur est totalement faux. Après je trouve le film magnifique et essentiel. Avec une distance parfaite vis à vis du sujet. Mais si le spectateur réalise vraiment ce que sont les camps, c'est à coup d'images chocs et de formules cash. d'ailleurs le film commence par ... un travelling lourd de sens renforcé par la voix-off.

http://www.youtube.com/watch?v=Qt1tu4ig ... re=related

Citation:
Prétendre qu'on ne fait qu'appliquer une façon de penser qui ne nous appartient pas, c'est un moyen de contourner le débat, car dans le fond, ça ne change pas grand chose à la pertinence des arguments.


sauf que je trouve les arguments non pertinents.

Citation:
Il y a une chose que tu dois comprendre, c'est pas genre un jour j'ai lu Daney et d'un coup je me suis dit, tient mais ce film est horrible, je vais le juger sur un plan moral ! Je trouvais Lars Von Trier ignoble bien avant de connaître ne serait-ce que le nom de Daney. En le lisant, il n'a fait que mettre des mots sur mon dégoût, m'a fait prendre conscience des enjeux moraux et idéologiques qui me taraudaient déjà. J'étais par nature enclin à l'entendre. Il ne dit d'ailleurs pas autre chose sur l'article de Rivette, qui l'a révélé à lui-même.


ça je te l'accorde. Tu es né enragé (ou ado)

Citation:
J'ai d'ailleurs été longtemps géné quand il dit : "avec quiconque ne verra pas immédiatement l'abjection dans ce travelling, je n'aurai définitivement rien à dire, rien à voir". Je trouvais ça un peu intolérent et élitiste. Et puis j'ai fini par comprendre, il y a une prédisposition à le trouver abject ce travelling, qui dépend uniquement de notre vision du monde, et c'est une chose qu'on peut difficilement changer. En d'autre terme, on ne discute pas l'évidence. Bref, si tu dois en vouloir à quelqu'un pour ma façon de voir les films et mon jugement, c'est à moi et moi seul qu'il faut s'en prendre.


Je crois que ce que tu comprends pas, ce n'est pas tant, toi, Tetsuo, qui m'intéresse, mais le phénomène de reproduction sociale dans le milieu cinéphile qui condamne le travelling de Kapo mais pas celui inaugural de Nuit et brouillard qui pourrait être contesté avec les mêmes mots.


Citation:
Mais pas plus que Tessé ou moi ! Tu ne peux pas mettre dans le même sac un groupe d'individus pour une poigné de connivences dans leurs jugements, car cette logique ne tiendrait pas deux minutes devant un vrai examen de leurs goûts et de leurs arguments.


C'est là que je prends en compte mon expérience personnelle du milieu de la presse critique. Il faut la voir en action à Cannes ou ailleurs dans les rédactions, la peur de mal juger, le souci d'être dans la pensée juste de quelques grands penseurs de la critique. Je l'ai vécu. Et je n'ai jamais fréquenté les bancs d'une fac de cinéma où cela doit encore être pire.


Citation:
Le cinéphile, c'est quand même devenu un sacrée connard individualiste, poseur et snob. Personnellement je me sens terriblement seul dès qu'il s'agit de cinéma, j'aurais bien du mal à trouver une famille cinéphilique qui me satisfasse pleinement, et bien que se soit une posture par moment amusante qui me permet de faire un peu chier le monde, dans le fond ça me déprime énormément...


de toute façon, cinéphile=bobo, bobo=connard élitiste qui vote à gauche


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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 16 Oct 2009, 10:23 
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de toute façon, cinéphile=bobo, bobo=connard élitiste qui vote à gauche

ha, non !

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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 16 Oct 2009, 11:01 
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Antichrist
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dans l'esprit des gens...


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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 06 Sep 2010, 19:04 
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Schtroumpf sodomite
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 Sujet du message: Re: Kapo & co
MessagePosté: 06 Sep 2010, 19:18 
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C'est un gag ? Je le vois pas sur imdb.


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