Viens de finir le passage de Mélenchon sur TF1. Je dois avouer qu'il était très bien, clair et convaincant, bien réactif, et surtout moins colérique que dans ses interventions habituelles (j'imagine qu'il doit travailler ça à fond). J'ai notamment appris un truc, qu'il faudra revérifier cependant, c'est que la finance de sa politique arrive à équilibre avec ou sans l'emprunt des états à la BCE (alors que je pensais que c'était une condition obligatoire pour l'équilibre budgétaire de son programme, et donc un pari pour le moins risqué). Après, faudrait voir tout cela confronté au regard de divers économistes, car je suis évidemment pas en mesure de juger de la réalité de ses déclarations.
Il me semble quand même faire une erreur, en tout cas vis à vis d'une partie de l'électorat pouvant venir à lui, sur les questions liées à la laïcité et à l'immigration (malheureusement de fait désormais associées dans cette campagne). C'est à la fois rafraichissant de ne pas le voir soumettre sa parole à un sujet qu'on a rendu de force dominant, de résister sur ce point-là. Et en même temps c'est dangereux, car en expédiant l'idée sous le coup d'un "on s'en fiche, les français ont d'autres priorités", il laisse une béance concernant ce qui est justement, qu'on le veuille ou non (et je suis le premier à en être désolé), devenu l'un des thèmes de la campagne. Quel que soit ses principes sur la question, il me semble qu'il ferait bien de le énoncer plus clairement, car pour l'instant cela se résume en gros à "si la France va économiquement bien, tout le reste suivra" (ce qui est pas faux, mais tout ne se résume pas à ça). Pour résumer autrement, au-delà de l'immigration, j'ai l'impression que son programme est devenu tellement économique, chaque sujet étant d'abord pris via ce bout-là, que les questions de société sont toujours effleurées indirectement.
Citation:
oh Fabius c'est pas un tendre non plus.
Il peut être fielleux, mais je le sens pas apte à un démontage en règle, clair et précis. J'ai peur qu'on stagne sur le terrain mollasson des "valeurs"... Ca risque de se transformer en combat de petit coq. Sur sa pente descendante, c'est le moment idéal pour enterrer Sarkozy, et c'est dommage de louper cette chance.