De toute façon, depuis le début on sait que c'est Chicago
Quand McDo achète les JO de 2016...
Par Karloff, mercredi 1 octobre 2008 à 18:41 dans Cinéma / Culture Envoyer à un ami Le rapport avec la culture est lointain, je vous l'accorde mais le sujet est assez symptomatique de la dérive affairiste du monde contemporain qui touche donc la culture, par ricochet. Ainsi donc, McDonald, la célèbre firme américaine qui vend des mauvais hamburgers dans le monde entier, tente ouvertement d'acheter à coup sûr l'organisation des Jeux Olympiques de 2016. Pour les créateurs du fameux Big Mac et son chef marketing, l'équation est d'une simplicité biblique : si les JO de 2016 sont organisés dans une autre ville que Chicago, ville du siège de la marque, ils pourraient ne pas renouveller le précieux contrat de sponsoring qui les lient avec le CIO.
Après Mao, McDo... Le slogan est simple mais efficace. Vous pouvez déjà le déposer pour toucher des droits d'auteur et réserver votre hotel pour le mois d'août 2016 à Chicago... Si la désignation officielle de la ville-hôte des JO n'aura lieu qu'en 2009, les Américains ont déjà activé les leviers du lobbying. On connaît parfaitement la musique. Si Jacques Roggue, le président du CIO, défend la transparence, la veuve et l'orphelin si celui-ci n'est pas tibétain, les vieux pontes de cette organisation semi-mafieuse ont déjà donné les JO 1996 à Coca-Cola et Atlanta. Sans aucune vergogne et avec quelques jolis cadeaux en prime...
Petits négoces entre amis
John Lewicki, l'un des directeurs marketing de la firme US, celui, peut-être qui nous fait croire que le McDo protège la planète et les courbes avantageuses des athlètes du monde entier, a lâché le morceau, lors du Relay Worldwide Sports Sponsorship Symposium organisé à New York. La menace est claire. En pleine négociation avec le CIO pour le renouvellement de son contrat de sponsoring, Lewicki est on ne plus catégorique "Le marché à l'international est important mais la plupart des villes en compétition n'offre pas de retour sur investissement. Je ne suis pas en train d'anticiper un non-renouvellement du contrat si ce n'est pas Chicago, mais si c'est Chicago, nous le renouvellerons certainement...". Difficile d'être plus clair. Rio de Janeiro, une des villes favorites pour l'organisation des dit-Jeux, en raison de la rotation des continents (après Pékin en 2008 et Londres en 2012), pourrait protester officiellement devant le comité éthique du CIO (si si, ça existe). Madrid et Tokyo, elles, visent de toute façon des éditions ultérieures (2024 pour les Espagnols, 2020 pour les Japonais, toujours en raison de la règle non-écrite précitée).
McDo dé-ment
Dans un communiqué diffusé notamment par The Chicago Tribune, McDonald a officiellement contredit son employé. "Sponsor des Jeux Olympiques depuis plus de trente ans, nous adhérons au processus de désignation mis en place par le CIO, qui inclut notamment une stricte neutralité" explique le texte en substance. "Nous sommes certains du potentiel de toutes les villes candidates pour les JO 2016. Dans les faits, dans chaque ville, nous pouvons compter sur une forte présence de McDonald". Que les amoureux du diabète et du cholestérol soient ravis: on peut devenir obèse à Rio, Madrid ou Tokyo. Citée par le Chicago Tribune, Emmanuelle Moreau, une porte-parole du CIO, a tenu à clamer l'impartialité du CIO quant au choix de la cité-hôte des JO 2016. Les édiles d'Athènes et Toronto, principales villes écartées pour les JO 1996 au profit d'Atlanta, ville-siège de Coca Cola, doivent en rire encore... Et McDo de se défendre d'une quelconque implication dans le processus d'organisation.... Il faut dire que le siège du fabricant de burger se siitue à... Chicago. Et que le président de McDonald's, Andrew McKenna, est tout simplement le président de l'organisation qui lève les fonds pour la candidature de la ville de Barack Obama...
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