Alors c'est une filmographie sélective, je n'ai gardé que les films d'action (je zappe donc ses premières productions style Le Solitaire, American Gigolo, Flashdance, La Féline, ainsi que les comédies et autres feel-good movies genre Coyote Girls, Glory Road, Mission G, Confessions d'une accro au shopping, etc.).
Parce que c'est pas un topic de gonzesse.
Beverly Hills Cop (Le Flic de Beverly Hills, Martin Brest, 1984) 4,5/6 - ils pensent à Stallone qui veut tout changer et en faire ce qu'il a fait finalement sur Cobra, avec Eddie Murphy, alors au top de sa forme, ça devient le parfait prototype de la comédie d'action 80/90s, genre 48h mais en moins dark, enfin bref, c'est tout simplement culte, la dynamique triple buddy movie fonctionne à donf.
Top Gun (Tony Scott, 1986) 2/6 - je suis de ceux qui l'ont découvert sur le tard donc le film n'a pas de culte pour ce petit garçon-ci tout comme les filles l'avaient pour Dirty Dancing, autant les délires entre persos sont sympatoches, autant je me rappelle avoir trouvé ça étonnament vide (les démos de F-14 c'est bien joli mais niveau action ça vole pas haut), un peu neuneu, et aujourd'hui le film ne vaut à mes yeux que pour pour le délire de Tarantino dans Sleep With Me sur le sous-texte crypto-gay.
Beverly Hills Cop 2 (Le Flic de Beverly Hills 2, Tony Scott, 1987) 5/6 - j'aime beaucoup le premier mais c'est cette suite qui a toujours été la plus culte pour moi, elle me paraît moins datée, sans doute entre autres parce que Scott est un meilleur réal d'action que Brest mais aussi pour une trame un poil mieux, des répliques plus oufs, une boîte de strip plus bandante, bref un côté sans doute plus décomplexé déjà (ça commence!!!).
Days of Thunder (Jours de tonnerre, Tony Scott, 1990) 2/6 - Top Gun avec des tutures, c'est non. Je retiens juste le nom du personnage de Tom Cruise que j'adore Cole Trickle. Le principal intérêt de ce film : Bruckheimer remarque sur le clip du film un jeune réalisateur du nom de...Michael Bay.
Bad Boys (Bad Boys - Flics de choc, Michael Bay, 1995) 4/6 - Mikey in da houuuuuuze, sorte de Flic de Beverly Hills 10 ans après, avec sa trame de polar d'action des années 80 et son tandem comique en roue libre, Bay se cherche encore mais dans l'ensemble a fait son taf même si ça a vieilli.
Crimson Tide (USS Alabama, Tony Scott, 1995) 4/6 - j'ai un peu l'impression que tous les films de sous-marin se ressemble dans leur traitement de la tension, la tension interne avec les luttes verbales entre officiers, la tension externe avec l'inévitable menace russe/américaine/nazie, cela dit, aussi classique soit-il, ce film fait preuve d'une incroyable efficacité. Jamais je l'achèterai en DVD mais je pourrais le revoir sans cesse assez facilement. Le duo central est quand même très bon.
The Rock (Rock, Michael Bay, 1996) 6/6 - je pourrai copier/coller mon petit paragraphe du Top Bay mais j'ai la flemme, je réitèrerai juste qu'il s'agit pour moi d'un bijou opératique du cinéma d'action à la précision réglée comme une horloge, chantre d'une époque où le genre était encore un poil mesuré et maîtrisé. Bay est vraiment le digne héritier de Scott.
Con Air (Les Ailes de l'enfer, Simon West, 1997) 4/6 - n'est pas Bay qui veut. On a souvent mis dans le même sac tous les réals de l'écurie Bruckheimer des années 90 mais il suffit de voir la mise en scène plus carrée, bien moins inspirée, de West ou de Sena pour voir qu'ils ne jouent pas dans la même catégorie. Bay a un style qui lui est propre tandis que West ou Sena sont juste des faiseurs. Au demeurant, Con Air reste bien fun, notamment via un esprit presque comic book dans sa galerie de taulards et une approche clairement décomplexée dans l'humour ("Put the bunny back in the box") et l'action (le final walou à Las Vegas).
Armageddon (Michael Bay, 1998) 5/6 - ou comment Bay pousse l'iconographie jusqu'à son paroxysme, quitte à tomber dans le trop-plein par moments (ou tout le temps, diront les autres), moi j'y vois - bon an, mal an si je puis dire - un idéal de cinéma de la part d'un auteur qui a une foi absolue en ses images. Y a des trucs dans l'action qui chient (la station MIR), du n'importe quoi qui même moi me fait rouler les yeux (le space jumping sur l'astéroïde avec l'Armadillo) mais le reste du temps c'est hallucinant : la première heure est parfaite, entre l'exposition de l'intrigue comme tout bon film catastrophe et la présentation comic book des personnages en passant par une première chute de météorites pré-11 septembre à couper le souffle et l'incroyable montage de l'abus génial sur le discours du Président. Je pense que Bay est tout aussi conscient que moi du caractère outrancier de ses plans mais lui comme moi on y croit à fond. C'est littéralement beau à en pleurer.
Enemy of the State (Ennemi d'état, Tony Scott, 1998) 4,5/6 - j'aime bien cet espèce de rencontre entre les thrillers paranos des seventies et le blockbuster bruckheimerien des années 90, d'autant plus que c'est sur ce film que Scott amorce la deuxième partie de sa carrière, y a qu'à voir comme son précédent, le tout nase The Fan, est encore ancré dans une esthétique de clip '80s, à base de lumière qui floode à travers les filtres dans une pièce enfumée, et comme ici, la réa est toute vénère. Ca le fait. Faudrait que je me le choppe tiens.
Gone in Sixty Seconds (60 secondes chrono, Dominic Sena, 2000) 0/6 - cela dit, faudrait que je le revois celui-là parce que je ne me souviens globalement de rien si ce n'est cette note, face à un film joli mais chiant dont je retiens davantage le teaser que le film.
Pearl Harbor (Michael Bay, 2001) 2/6 - le traitement Armageddon mais sur des faits réels, ça donne du grossier indigeste, Bay perd la main là-dessus et au lieu de faire des images d'Epinal, ça donne de jolies cartes postales mais sans âme derrière, là où je croyais à ce qu'il créait sur Armageddon, ici ça sonne faux, et lourd, et gnan-gnan. Bay fait mieux de rester dans la comédie et dans l'action parce que le drama lui réussit pas alors que l'attaque de Pearl Harbor est une véritable leçon de mise en scène. Bruckheimer essaie d'aspirer à du plus sérieux et l'essai sera transformé sur Black Hawk Down.
Bad Company (Joel Schumacher, 2002) 1/6 - alors comme pour toute prod Bruckheimer, y a une jolie photo chiadée mais le bonhomme peine à réitérer la formule "humour/spectacle" avec ce buddy movie pourtant servi par Anthony Hopkins et Chris Rock. On se demande d'ailleurs pourquoi il a été chercher ce pauvre Joel.
Pirates of the Caribbean : The Curse of the Black Pearl (Pirates des Caraïbes - la malédiction du Black Pearl, Gore Verbinski, 2003) 4,5/6 - rien ne me tentait vraiment dans cette adaptation d'une attraction Disney et pourtant au final, les divers éléments s'imbriquent au diapason : un scénario classique mais qui parvient à exploiter de manière originale le matériau, un choix de casting improbable qui s'avère un coup de génie et un metteur en scène pas manchot pour un sou. En fait, c'est un joli tour de force de la part de Bruckheimer qui met son savoir faire au service de la résurrection d'un genre et idéalement, on ne verrait que des blockbusters de cette tenue de sa part.
Bad Boys 2 (Michael Bay, 2003) 4/6 - un film comme un gros fuck you à absolument tout ce qu'on est sensé pas avoir le droit de faire, soit une grosse boursouflade de 2h30 à base de course-poursuite où on se balance des bagnoles, des bâteaux et des cadavres (quand on est pas en train de les fouiller), où les corps et le sang explosent au ralenti, où les rats niquent en missionnaire, où on détruit des bidonvilles en Hummer fluo, c'est tellement nawak que ça en dévient assez réjouissant même si trop bourratif.
National Treasure (Benjamin Gates & le trésor des Templiers, Jon Turteltaub, 2004) 3/6 - la trouvaille : faire un Indiana Jones exploitant le patrimoine américain, à partir de là c'est une sympathique aventure qui suit sagement le cahier des charges, mais il semble que Bruckheimer a abandonné l'envie de débusquer les jeunes réals...
King Arthur (Le Roi Arthur, Antoine Fuqua, 2004) 2/6 - ...ah bah non, il tente une dernière fois avec notre pauvre Antoine, autre poulain de l'écurie Propaganda (comme Bay, West et Sena), qui signe un joli ratage pour cette version "réaliste" de la légende dont je ne retiens que la mollesse toute cliveowenienne de l'ensemble, des seconds rôles badass mais inexploités et une bonne baston sur un lac gelé. Jerry a cru faire son Gladiator. Mais plouf.
Pirates of the Caribbean : Dead Man's Chest (Pirates des Caraïbes - le cecret du coffre maudit, Gore Verbinski, 2006) 4,5/6 - Jerry met les bouchées doubles pour cette suite dont j'apprécie l'expansion de l'univers qui s'enrichit dans sa mythologie même si on perd un peu du charme et de la nouveauté du premier ce que l'on gagne en action, et les gros problèmes de structure dans le scénario préfigure la débâcle du suivant.
Déjà Vu (Tony Scott, 2006) 3,5/6 - le titre vend la mèche : le film est d'un classicisme efficace mais peu mémorable. Heureusement que j'adore les films de voyage dans le temps mais après le doublé Man on Fire/Domino, Scott paraît bien moins inspiré ici.
Pirates of the Caribbean : At World's End (Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde, Gore Verbinski, 2007) 4/6 - le scénario part dans tous les sens et quand il s'arrête une heure pour blablater d'incohérences du monde piratique, c'est bien relou mais sur ces trois longues heures de film, c'est surtout celle du milieu qui me gonfle, je trouve le début super classe et le climax spectaculaire, y a un vrai côté épique qui me parle.
National Treasure : Book of Secrets (Benjamin Gates & le livre des secrets, Jon Turteltaub, 2007) 3/6 - identique au premier. J'avais mis 4/6 aux deux à l'époque mais c'est vraiment les plus "aussitôt consommées, aussitôt oubliées" des prods Bruckheimer.
Prince of Persia : The Sands of Time (Prince of Persia - les sables du temps, Mike Newell, 2010) 2,5/6 - la volonté de répéter le succès des Pirates est là mais sans la fraîcheur et sans l'intelligence dans l'adaptation des concepts du matériau de base, tant dans le scénario, trop classique, que dans la mise en scène, trop pépère.
The Sorcerer's Apprentice (L'Apprenti sorcier, Jon Turteltaub, 2010) 3/6 - La team derrière les Benjamin Gates adapte le segment du même nom de Fantasia mais en live avec des humains. Improbable. Et pourtant sympa, du prêt-à-consommer supra-calibré mais avec quelques idées exploitant bien l'univers.
Pirates of the Caribbean : On Stranger Tides (Pirates des Caraïbes - la fontaine de jouvence, Rob Marshall, 2011) 1/6 - le film en 3D le plus plat du monde avec son recyclage raté des Indiana Jones et son Depp devenu insupportable.
The Lone Ranger (Gore Verbinski, 2013) Je suis curieux de voir le traitement Pirates appliqué au western.
Moyenne : 3.5/6
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