Forum de FilmDeCulte

Le plaisir de la formule. La recette est éprouvée, le film se contente de l'appliquer de manière assumée pour faire briller Adam Sandler. Curieux de voir que le personnage qu'il interprète est une version atténuée de son personnage habituel, que caractérise un mélange de laisser-aller (avec des blagues récurrentes sur son poids), d'industrie, de traditionalisme non exempt d'un certain moralisme mais aussi empreint d'empathie et de libéralité. Le film est à mi-chemin entre le film de sport luxueux et le DTV peu soucieux de verser dans le ridicule : comme dans ce match de rue à Majorque, filmé comme un combat de gladiateurs, où le personnage de Sandler découvre celui qui sera son poulain, et qui fait fi du réalisme. Ça fait partie de la formule et ça suscite quelques rires de bonne composition qui ne sont pas des ricanements. Sinon la manière dont Ben Foster arrive à rendre son personnage physiquement détestable est un vrai prodige, au point où l'on se demande si son physique n'est pas un terrible handicap dans la vie alors que c'est juste une performance d'acteur. Le training montage qui fait explicitement référence à Rocky - et comment pourrait-il en être autrement - est étiré au maximum, les instants d'émotions égrenées çà et là, et avec un poil trop de parcimonie mais qui fait partie du côté détendu du film qui doit avoir coûté un bon paquet de pognon. L'hommage au basket est sympa - c'est pas un sport que j'apprécie beaucoup en tant que spectateur mais la décharge d'énergie en quoi il consiste est finalement assez bien rendue (voyez Uncle Drew pour un hommage plus original avec des vraies stars du basket dedans), ainsi que cette espèce d'énorme machine qu'est la NBA. Je me disais que la musique était top, et en fait elle est de Dan Deacon (de Caribou, auteur de superbes playlists par ailleurs et qui ne fait plus que des bandes originales), avec aussi pas mal de rap old school de Philadelphie. Marrant que pratiquement les deux derniers films avec Sandler ait été scorés par des coqueluches de la musique indé (Oneohtrix Point Never pour Uncut Gems).

Comme il est d'usage maintenant, le réalisateur a fait quelques films indépendants avant de se faire débaucher par Sandler.