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En souvenir de cet immense acteur qu'était Ian Holm...



J'ai trouvé ça excellent, voire admirable par moments, ce qui m'a d'autant plus surpris que que tous les autres films que j'ai vus d'Hytner vont du gentiment oubliable (L'objet de mon affection) au nanar (Center Stage).
Cette adaptation d'une pièce de théâtre d'Allan Bennett raconte la crise de la régence de 1788, où, suite à un coup de folie du roi George III, son fils, le prince de Galles, tente de prendre le pouvoir avec la complicité d'une frange du Parlement.

Je passe vite fait sur les qualités les plus évidentes du film, soient son écriture brillante, ses costumes, sa musique, et surtout l'incroyable performance de tout son cast, ce qui confirme encore une fois que les acteurs britanniques sont les meilleurs du monde (Hawthorne est fabuleux, Holm aussi), pour me focaliser sur l'étrange propos du film, soit une véritable compassion pour la marionnette qu'est devenue le roi dans la monarchie parlementaire britannique, où tout n'est que paraître et bouffonneries de Cour, où des médecins charlatans dictent leur loi au nom de la continuité du pouvoir.
Le film n'est jamais aussi réussi que quand il décrit l'impuissance totale du roi, réduit à l'état de marionnette vagissante, qui s'agite dans tous les sens mais est pourtant réduit à subir les pires humiliations. Hytner en réussit une description haletante, parfois cruelle, et il signe ainsi l'un des rares films sur la folie à traiter correctement son sujet.
On regrettera juste l'écriture du Prince de Galles, décrit comme une petit garçon capricieux, qui semble finalement n'être là que comme une figure qu'il faut forcément détester, alors qu'il aurait été possible de lui donner plus de corps et d'en faire un être un peu moins manichéen.

5/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

je me suis retrouvé à visiter un peu par hasard la maison dans laquelle le roi a été interné pour son traitement (toute la deuxième partie du film, mais ça n'a pas été tourné sur place) et je me souvenais du film parce que je connais tous les films chroniqués dans première entre 1994 et 1998. je pensais que c'était un minuscule truc mais en fait c'était l'adaptation d'une pièce à succès, en compétition à cannes avec un prix d’interprétation - un peu abusé, c'est vraiment un second rôle - pour helen mirren, puis 4 nominations aux oscars dont scénario et meilleur acteur.

et c'est vrai que c'est très bien. c'est de base un moment historique hyper intéressant - un roi qui perd la tête et toute la machine autour, entre complots de cour et préoccupation légitime de faire fonctionner le pays - et c'est formidablement raconté, avec un aspect wiki satisfaisant tout en explorant les thématiques, les personnages, des vrais angles, une écriture forte et intelligente...
c'est aussi merveilleusement joué, la reconstitution historique n'est pas dispendieuse mais est très qualitative (oscar de l'art direction bien mérité), des scènes fortes (l'intervention), des choses vraiment drôles (les médecins qui ne servent à rien), et émouvantes (le personnage d'helen mirren).
je partage le regret de castorp sur le personnage de rupert everett qui est vraiment un guignol, le personnage sacrifié du film sans que l'on ne comprenne trop pourquoi. je ne connais de l'histoire que ce que les panneaux informatifs disaient dans la maison, mais je regrette un peu qu'ils aient supprimé le personnage de sa fille ainée entièrement dévouée à son père et qui restait à ses côtés h24, ça aurait pu être assez beau.


sinon je n'ai pu m'empêcher de penser à... joe biden, qui n'est manifestement pas en grande forme, mais absolument rien ne sort sur la réalité de son état et la machine étatique fonctionne parfaitement. les parallèles étaient marrants à faire et rendaient la lecture de la chose plus riche mais aussi plus complexe.

un chouette film historique (dispo sur amazon dans une version pas du tout restaurée pour encore 4 jours)

Si il ya bien un interprète pour qui je n'aurais pas donné de prix. Pas qu'elle soit mauvaise mais tellement anecdotique et peu marquante par rapport aux autres.