Forum de FilmDeCulte

Bertrand, avocat d'assises. Christophe, agent de sécurité chargé de la protection de Bertrand. Audrey, présentatrice météo sur une chaîne câblée à Monaco. Il aurait mieux valu que ces trois-là ne se rencontrent pas...

Comédie cruelle qui fait de l'oeil au thriller sans jamais aller plus loin que son divertissement très correctement troussé (à l'image du perso de Bourgoin qui en reste à sa frivolité frou-frou sans jamais gratter son potentiel vraiment vénéneux ou pathétique) et en l'état je trouve ça déjà assez efficace. L'écriture marche et les dialogues jouent très bien au ping-pong, et Anne Fontaine a su faire le deuil de son chef op visiblement mangé par des boucs au début du tournage de Nouvelle chance pour un travail plus léché ici. Luchini et Zem sont très bons, Bourgoin est plutôt bien aussi. Ca reste un chouille à la surface du miroir aux alouettes géant que sont le décor, les enjeux, les appats, mais hormis une fin un peu branlante, c'est du popu-sophistiqué plutôt drôle et tout à fait honorable.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

En général, je n'aime pas du tout les films d'Anne Fontaine. Impression qu'elle essaie à chaque fois de nous faire croire que ses films sondent la profondeur de l'âme humaine alors que c'est toujours très simple et très cliché. Du coup, je trouve que sa "manière" n'est pas adapté à son "propos". A tout prendre, je préfère Nicole Garcia (pour choisir une autre Fieschi-girl).

Ici, il y a en plus tellement de mépris social qu'on peut se sentir autorisé à ne pas être indulgent avec ce film que la critique accueille par ailleurs très bien.

Il y a une chose que j'aime bien, ceci dit: c'est la façon dont le personnage de Luchini, au début, conjugue domjuanisme et déballonnisme (épisode Hélène de Saint-Père, l'échangiste des frères Larrieu, et épisode Jeanne Balibar, la nympho de Desplechin). Plutôt original, plutôt intéressant. Ensuite, avec l'arrivée de Roschdy Zem (de nouveau bon), ça emprunte un moment la voie Francis Veber (le burlesque verbeux contre le brutal direct), et quand débarque Louise Bourgoin, ça devient très faible et très ennuyeux: le personnage est tellement pauvre que le récit abandonne toute crédibilité pour jouer de la fausse piste et effleurer les vraies (le complot, l'homosexualité latente), en avançant sur une idée déjà 100 fois exploitée (le procès qui se modifie en fonction des événements qui se produisent à côté).

Deux grands modèles: En cas de malheur et Et Dieu créa la femme. Autant dire que Bardot est la grande affaire de ce film.

L'idée est donc de vendre Louise Bourgoin en nouvelle Bardot. Mais il faut dire la vérité: Louise Bourgoin a un affeux nez en patate, on ne voit jamais ses yeux, elle a des canines de vampire, elle a une voix insupportable et elle joue toujours sur le même rythme et dans la même intention (ces deux dernières caractéristiques étant les seules qu'elle a en commun avec BB).

Personnellement, je regrette que ce film se dégonfle en ellipsant deux moments plutôt importants:


Et sinon, il y a toujours cette idée de la femme un peu pute, comme dans Nathalie ou Entre ses mains. Je ne vois pas bien ce qu'il y a de sulfureux là-dedans.

Pour moi, c'est très bourge.


C'était quand même Champetier, hein... Mais je suis d'accord.
Là, Blossier, c'est une valeur sûre. C'est toujours correct.

Je suis d'accord à peu près sur tout en fait. Mais j'ai trouvé ça plutôt sympa malgré tout.

(par contre j'ai pas trouvé que le film cherchait particulièrement à être sulfureux)



Yep je savais que c'était pas un aveugle sur Nouvelle chance mais la photo était tellement laide...

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Doll, it's a heartbreaking affair

Ah tant mieux. Je ne comprenais pas trop l'engouement de la critique...


Moi je n'aime vraiment pas Anne Fontaine alors je ne peux pas trouver ça sympa. Et le mépris social me donne envie d'être violent. Je déteste la sociologie roublarde de Fontaine (déjà, dans Nettoyage à sec), sa façon d'aborder la province comme si elle avait la malice de Claude Chabrol (d'ailleurs, la présence mutique de Stéphane Audran, ici, fait un peu mal).


C'est peut-être pas le terme... C'est le côté "vie hyper maîtrisée de l'avocat que vient chambouler une passion sexuelle". Bon, peut-être pas "sexuelle", mais il y a le côté "Elle m'a fait des trucs incroyables" (Luchini), le côté "Encule-moi" (Bourgoin), le côté "en fait les deux hommes se désirent", etc.


C'est le cas de temps en temps avec Champetier, je trouve.


Sinon Vincent Malausa (Chronicart.com) dit des choses avec lesquelles je suis assez d'accord:

et