Forum de FilmDeCulte

aka Fondu au noir



Un cinéphile timide et solitaire se lance dans une série de meurtres contre ceux qui le rudoient et le trahissent, tout en traquant un sosie de Marilyn Monroe.

J'avais découvert l'existence de ce film il y a quelques années en cherchant des films d'horreur se déroulant dans un cinéma et le postulat - le cinéphile en question s'inspire de classiques qu'il adore pour ses tueries - m'avait toujours intrigué.

Malheureusement, la promesse n'est pas vraiment tenue. Non pas parce qu'il n'y a finalement aucune scène de meurtre dans un cinéma mais parce que les mises à mort laissent un peu à désirer, la cinéphilie du tueur consistant simplement à se déguiser (en Dracula, en Hopalong Cassidy, en momie et en James Cagney) pour ses petites vengeances téléphonées. On sent que Zimmerman cherche par moments à instaurer un léger trouble (le suçage de sang, le masque creepy de cow-boy) mais, de son propre aveu, n'a pas souhaité faire un "film d'horreur" et en effet, ce n'est jamais flippant (cf. l'occaion manquée quand la momie traque le patron dans l'entrepôt en pleine nuit).

Comme son titre à double sens l'indique, le film porte davantage sur la bascule d'une sempiternelle victime vers le statut de bourreau mais il ne faut pas venir chercher une quelconque finesse psychologique dans l'écriture et les performances caricaturales qui régissent l'ensemble. C'est le troisième et dernier long que réalisera Zimmerman et les deux autres sont des comédies (dont une co-écrite par...Terrence Malick ) alors peut-être ambitionnait-il de s'aventurer sur un terrain moins familier mais son registre de prédilection lui colle trop à la peau pour qu'il soit en mesure de proposer quelque chose de convaincant. Ici, c'est trop le cul entre deux chaises pour qu'on ait une quelconque empathie et trop peu inventif pour que ça devienne ludique.

Il va sans dire que c'est assez cheap (exemples : le protagoniste se déguise en Dracula version Lugosi mais ils n'ont pas eu les droits du Browning donc quand il pense au film, on voit la version Christopher Lee, il va au cinéma avant d'assaillir quelqu'un en reproduisant la scène de la douche de Psychose mais comme ils n'ont pas eu les droits de Psychose, c'est La Nuit des morts-vivants qui est projeté) et rythmé avec le cul (1h42 bien longuettes).

J'espérais découvrir une pépite oubliée (paraît-il qu'à l'époque, il a été bien accueilli des cinéphiles français) mais il n'en est rien.

On est vraiment face au candidat absolument idéal pour un remake.

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