Zad a écrit:
Pour les fans, il y a trois épisodes de "Cinéphile slasher", politique des auteurs oblige :
http://www.youtube.com/watch?v=q-BUm9Jx ... ture=shareDimanche rien à foutre, je me suis dis que c'était une bonne occasion de visionner les œuvres de jeunesse de celui qui allait révolutionner le cinéma français. Comme
Scream à son époque,
Cinephile slasher (titre puissant et fortement évocateur) s'avère comme une référence dans le cinéma d'horreur mondial, un film qui reboote les codes et fait naitre de multiples vocations (pas plus tard qu'hier mon voisin qui voulait devenir cinéaste a décidé de devenir plombier). Prenant à contrepied la production actuelle standardisée, Yannick Morel (un lien de parenté avec Pierre Morel?) décide de couper les ponts avec le réalisme pour lorgner vers le surréalisme. Des cadavres entassés dans une salle de cinéma avec quelques petite tâches de confitures de groseilles pour bien faire comprendre leur funeste destin. Quatre d'entre eux se réveillent quasi en pleine forme. Pas du tout traumatisés par les quelques coups de couteau qu'ils ont dut se prendre dans le bide. D'ailleurs ils pètent la forme et ils faut absolument qu'ils trouvent une solution pour s'échapper au clown tueur qui rode dans les couloirs du cinéma de Vanves.
Et là ça commence à flirter vers le cinéma de non transparence de manière géniale. nos 4 compères chuchotent pour élaborer un plan mais à un tel point que le spectateur ne les entend même pas. Rendre 75% des dialogues inaudibles est la grande idée géniale du film, le spectateur étant alors happé dans un tourbillon de non transparence et essayant de s'imaginer ce qui se trame. Ce qui est génial c'est que vu que 75% des dialogues doivent être médiocres, Yannick Morel fait le choix de ne pas les faire entendre afin que le spectateur se les remplace dans sa tête par des bons dialogues.
C'est sur, Yannick a fondé une école, un contre-courant artistique unique dans le monde du cinéma. Et tout ça s'achève sur une scène dans les toilettes où le célèbre acteur qui joue le rôle de l'agent dans Protocole zéro se fait massacrer par le clown tueur avec un découpage très avant-gardiste. Magnifique petit rôle de ce non moins gigantesque acteur qui est un peu en quelque sorte le Jean-Pierre Léaud de Yannick Morel, qui n'a qu'un fantasme se faire étriper par la critique dans les toilettes. Charge féroce contre une critique française qui ne comprends rien au cinéma avec un grand C.
Voilà c'est génial, je regarde de ce pas le second épisode.