Forum de FilmDeCulte

- Est-ce que vous sentez une évolution de votre plaisir et de votre enthousiasme à voir des films, depuis le moment où vous avez commencé à en voir en nombre ?
La question serait plutôt "depuis le moment où vous avez arrêté d'en voir en nombre". En effet, j'ai connu mon pic de visionnage (au cinéma hein) vers 2003-2004 avec entre 200 et 250 films par an. Depuis, ça a été une pente descendante qui s'est stabilisée à environ 90 nouveaux films au ciné chaque année.



Du coup j'ai une relation étrange avec la cinéphilie compulsive. A l'époque j'étais très fier de "tout" voir et j'étais assez d'accord avec Karloff quand il disait que, pour un cinéphile un minimum œcuménique et curieux, il y avait 4 films à voir chaque semaine. Mais quelque part, je savais qu'il y avait quelque chose "d'immature" dans ce visionnement boulimique.

Maintenant que je me suis calmé, que je fais de vrais choix (quitte à parfois rater des perles - parce qu'en virant KANGOUROU JACK de ma watch-list, j'ai aussi viré les films d'auteurs de petits pays pour me recentrer presque exclusivement sur 1/ les films du milieu franco-américain 2/ les gros films américains 3/ les films d'auteurs stars), j'ai l'impression d'avoir gagné en "sérieux", d'être plus dans la vraie vie (c'est vrai quelque part: j'ai + de boulot, une copine, etc... ce qui n'était pas le cas à l'époque).

Mais en même temps, je sais que j'ai tort, car ces 200 films annuels me nourrissaient vraiment en profondeur, j'avais un vrai panorama de la production mondiale, un vrai grand écart, une vision d'ensemble... et quelque part je regrette cette époque et je sais que je devrais voir plus de films.

Après, mon plaisir d'aller au cinéma est toujours le même, mais il s'est déritualisé. Avant c'était quelque chose de très sérieux pour moi, je m'asseyais toujours devant, au milieu, je restais systématiquement jusqu'au bout du générique, je n'allais JAMAIS (ou presque - désolé Harry Potter 2) aux toilettes. Maintenant je prend les choses beaucoup plus à la cool.


- Est-ce que vous êtes progressivement gagnés par l'impression que le cinéma de ces dernières années est de moins en moins bon - ou le contraire ?
Je ne pense pas. J'ai l'impression que sur mes 15 dernières années de cinéphilie un peu sérieuse, le niveau est resté le même, avec des fluctuations inhérentes à chaque pays/genre, bien évidemment.


- Est-ce que vous arrivez toujours à vous mater un film d'une traite sans appuyer sur pause ?
J'ai tellement peur de ne plus y arriver que je me met des contraintes, la première étant bien sûr de voir un maximum les films au cinéma. A la maison en général j'arrive à m'y tenir.


- Est-ce que le plaisir simple de la vision s'est mélangé à d'autres intérêts avec les années ?
Ma vision "professionnelle" du métier a forcément pris plus de place, ne fut-ce que pour des choses aussi quelconques que connaître des gens qui ont bossé de près ou de loin sur les films. Voir certains films (notamment français) fait clairement partie du taf si tu veux bosser dans le cinéma.


- survivez-vous à une séance dans la poussière de la cinémathèque ?
J'aimerais bien y aller plus souvent mais j'ai pas envie de devoir batailler avec des vieux ou des resquilleurs qui vont essayer de me piquer la seule place que je convoite (dernier rang au bout de la rangée).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tu mérites pas mieux, you old fuck you.

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Est ce que quand tu voyais tous les films tu arrivais à avoir un oeil critique ? ou tu ne faisais que ingurgiter ?

Oui et non. D'une part, je continue à en voir beaucoup avec plaisir (plus à la télé qu'au cinéma d'ailleurs, vie de famille oblige), d'un autre, j'avoue être un peu moins enthousiaste sur certains films. Par exemple, tout ce qui tourne autour de la SF ou des supers-héros me fatigue alors que c'est un genre que j'ai adoré étant jeune. Le cinéma de Nolan ou Jackson m'ennuie, je le trouve boursouflé et peu intéressant. En revanche, j'ai toujours l'enthousiasme de découvrir des trucs nouveaux, notamment avec le cinéma asiatique (qui a quand même un peu baissé ces dernières années).



Moins bon je ne sais pas, mais moins novateur ça c'est sur. Ou alors c'est moi qui vieillis (cf. avis plus haut sur la SF).



Oui, sans problème.



Non, au contraire. Par exemple, j'avais adoré Pierrot le fou il y a 20 ans en intégrant justement cette dimension historique ; je l'ai revu récemment, j'ai trouvé ça insupportable.




Je pense que oui mais j'y vais rarement (bon, la cinémathèque marseillaise, ça reste limité aussi).

Bien sûr, voyons.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Drôle de quizz :

- Est-ce que vous sentez une évolution de votre plaisir et de votre enthousiasme à voir des films, depuis le moment où vous avez commencé à en voir en nombre ?

Passion toujours intacte. Voire même exponentielle.

- Est-ce que vous êtes progressivement gagnés par l'impression que le cinéma de ces dernières années est de moins en moins bon - ou le contraire ?

Absolument pas. Je vois des films passionnants au cinéma chaque année donc je me plains pas.

- Est-ce que vous arrivez toujours à vous mater un film d'une traite sans appuyer sur pause ?

Je vois environ 90% des films au cinéma. J'avoue avoir du mal à me mettre un classique comme ça en plein milieu d'une après midi. Je sais que je vais faire des pauses.

- Est-ce que le plaisir simple de la vision s'est mélangé à d'autres intérêts avec les années ? (je dis ça en partant de mon exemple : l'intérêt historique/analytique est parfois pas loin de prendre le dessus).

C'est une question je ne comprends même pas. Je ne peux pas séparer les deux. Le plaisir de voir un film vient de tout ce qu'il peut t'évoquer et faire ressentir.

+ Bonus : survivez-vous à une séance dans la poussière de la cinémathèque ?

Euh oui pourquoi ?

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CroqAnimement votre

- Est-ce que vous sentez une évolution de votre plaisir et de votre enthousiasme à voir des films, depuis le moment où vous avez commencé à en voir en nombre ?

Ma cinéphilie est un peu en stand by avec la naissance de 2 enfants en 4ans et une vie professionnelle assez remplie. Je vais beaucoup moins au cinéma et c'est plus difficile. De plus quand on a une soirée pour nous, ma femme préfère aller au restaurant qu'au cinéma. Elle n'aime pas les blockbusters et on a un peu que cela dans le cinéma de notre ville. Donc, on regarde pas mal de dvds et par facilité et goût ces dernières années beaucoup de séries télé.

- Est-ce que vous êtes progressivement gagnés par l'impression que le cinéma de ces dernières années est de moins en moins bon - ou le contraire ?

Absolument. Est ce parce que quand je vais au cinéma, je n'ai accès qu'au gros films de divertissement, j'ai moins l'impression de me retrouver dans les films visionnés en salle. Par contre, j'aime toujours autant le lieu cinéma. Le plaisir de la lumière qui s'éteint, etc.

- Est-ce que vous arrivez toujours à vous mater un film d'une traite sans appuyer sur pause ?

J'ai horreur de stopper un film en route mais femme aidant, entame du film plus tardive car il faut se débarrasser des gamins avant, plus films de plus en plus longs ( cela existe encore les films de moins de 2 heures ), il est de plus en plus difficile de trouver un bon créneau horaire pour un film en entier. D'ou le basculement sur les séries télé

- Est-ce que le plaisir simple de la vision s'est mélangé à d'autres intérêts avec les années ? (je dis ça en partant de mon exemple : l'intérêt historique/analytique est parfois pas loin de prendre le dessus).

Absolument pas. Mon plaisir est basique. Ai je aimé, adhéré ou non ? . La manière dont est fait un film ne m'intéresse pas. Limite, elle gâche mon immersion. C'est pourquoi, je ne regarde jamais les making off qui se contente de l'aspect technique et anecdotes de tournage.

+ Bonus : survivez-vous à une séance dans la poussière de la cinémathèque ?

N' étant pas parisien, la cinémathèque m'est difficilement accessible. Et quand je viens à Paris, ce n'est pas cela qui m'attire le plus dans cette ville.

Par contre, j'aimais beaucoup le cinéma art et essai de Lille quand j'étais étudiant pour les rétrospectives thématiques.

"Ah non mais ça j'y arrive pas non plus du tout : fermer les rideaux, s'asseoir et se foutre dans le noir en plein milieu de la journée quand il y a du monde à voir et de la lumière dehors... J'avais en arrivant sur ce forum un créneau minuit - 3h du mat assez idéal pour ça, même le forum dormait, y avait pas la frustration de rater quelque chose"

Ah je te rejoins totalement, le créneau minuit-deux heures du mat était le meilleur, dans ma période cinéphile hardcore.

C'est exactement comme cela que j'ai ressenti Pierrot le fou à l'époque. Je lisais assidument les Cahiers, j'étais passionné par l'histoire du cinéma, les différents mouvements qui l'ont structurée et, du coup, découvrir Godard était une expérience unique qui apportait une plus-value au film.

Tiens, y'a un film que je n'ai vu qu'une fois adolescent, que j'ai aimé et que j'ai jamais revu depuis, c'est Midnight Express. J'imagine que ça doit être naze (parce qu'Alan Parker, hein, on sait à quoi s'en tenir) mais faudrait que je retente juste pour voir.

Moi j'ai peur de revoir L'Antre de la folie que j'avais grave kiffé ado.

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Ha ça a bien vieilli je trouve malgré le côté un peu oldschool et cheap par moment.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

#carpenter

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Moi je l'ai grave kiffé adulte

Carrément. Après, ça casse ou ça passe.
C'est The Thing que je dois revoir, histoire de me confronter à mon trauma d'ado (le défibrilateur).

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