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Culte

Après m'être enquillé récemment les 6 épisodes de la série ( qui aurait du s'arréter au troisième ), celui-ci est d'assez loin mon préferé.
Les acteurs sont mieux dirigés que dans la femme scorpion, Kaji Meiko est toujours titanesque dans son rôle de féministe rebelle quasi-muette auquel Ito Shunya eu l'idée d'ajouter à son évasion celles d'une demi-douzaine d'autres prisonnières absolument détestables, élargissant le chant de lutte de Sasori de l'ensemble de la population masculine à... l'ensemble de la population par rapport au premier épisode.
Les délires visuels d'Ito sont présents ( les feuilles mortes changeant de couleur, la sorcière, le final magnifique ), même si le troisième épisode ira encore plus loin notamment avec son introduction restant la plus jouissive de la série, et c'est sans doute l'épisode à la violence la moins racoleuse, malgré quelques excès inhérents au genre, et le plus politisé.

Et cette musique.
Unique réserve : je trouve le scénar un poil perfectible, notamment dans les relations entre Sasori et le reste du groupe de prisonnière toutes un peu trop schématiques.

5/6

Tu trouves ? Ah ouais, carrément.

J'édite de ce pas.

Sinon, j'avais découvert ce film en pleine nuit il y plusieurs années et c'était très bon. Après c'est quand même du bis et à pendre avec le recul nécessaire puisque le message "les hommes ces pourris" est porté par des specimens de femmes toutes plus connasses les unes que les autres est très excessif.

Enfin bon, peu de souvenirs mais de bons souvenirs.

5/6

Comme le premier un trip hallucinatoire dément, d'émasculations et de pluie de sang avec une Meiko Kaji toujours plus glam et plus muette, qui ne communique sa hargne vengeresse que par son regard.

5/6

Toujours aussi généreux, inventif, toujours aussi amoureux du charisme de son héroïne : pas de problème d’essoufflement pour ce deuxième opus, qui évite d’ailleurs le surplace puisque cet épisode sort de la prison pour un univers de western et un scénario de groupe en fuite (quand bien même on retrouve le même schéma : un méchant sous la forme d’une prisonnière sadique galvanisant les troupes, un repli et un assaut, une vengeance en ville où l’on règle ses comptes hors de la vue de tous).

Mais ce qui me gêne un peu ici, s’il fallait le résumer grossièrement parce que j’ai la flemme, c’est la façon dont l’affectation du maniérisme prend peu à peu le pas sur la pureté du cinéma de genre. Le premier épisode était certes déjà virtuose, léché, coloré, mais je n’avais pas l’impression d’un film tout entier tordu pour servir les délires visuels auto-satisfaits : seule la force déraisonnable des situations autorisait le chatoiement de la forme, qui en découlait tout naturellement ; or c’est moins le cas ici (il y a une différence, par exemple, entre la confrontation kabuki dans les douches à la lumière verte du premier – qui a une conséquence dans la réalité du scénario, qui garde une part de mystère, qui construit quelque chose – et le jet d’eau froid qui devient lumière bleue dans le deuxième – passage qui claque mais où l’on est dans une logique distante d’illustration savante, sans autre finalité). La gratuité qui affleure parfois du spectacle visuel s’accompagne d’ailleurs d’autres prétentions (morales, tragédiennes, symbolistes) tout aussi empesées… L’inflexibilité de l’héroïne et le vitalisme de l’ensemble font que ca reste costaud, et que ça passe la plupart du temps (le film offre trop pour qu’on ait envie de chicaner sur le détail), mais le dernier tiers devient un peu pénible et longuet à force de se faire sentencieux, dilatant inutilement les situations à cause de sa tendance à surligner l’idée, le geste artistique, pour mettre le réal en avant.

Ce sont des vraies réserves, mais l’ensemble reste tout à fait enthousiasmant, ce n’est pas du tout une suite au rabais.


Sinon le film, visuellement, m’a énormément fait penser à celui de Kinoshita (La Ballade de Narayama). Peut-être est-ce simplement une mode des studios qui a perduré ? En tout cas le continuité est vraiment frappante (y compris sur quelques scènes quasi semblables : les feuilles mortes, le passage où la vieille décrit les filles une à une… si j’ai le temps en rentrant je vous met des captures)

J'adore ce film (qui reste le seul de la série que j'ai vu, le seul que Dionnet avait édité au début du DVD), peut-être pour ça que je ne ressens pas ce que tu dis, lassitude du maniérisme, (par contre au bout de 5 Suzukis j'ai du mal...)
Pour Kinoshita, c'est pas juste la forme théâtrale auquel ça se réfère sur quelques séquences? Il ne fait pas du tout ça dans Carmen revient au pays et Un amour éternel, les deux que j'ai vu.

C'est vraiment par rapport à l'éclairage et aux jeux de couleurs de certaines scènes, et la façon de les faire advenir de manière très voyante (tout ce qui tourne autour de la vieille folle, notamment). Mais je connais rien d'autre de Kinoshita, donc c'est très possible que ce soit que sur ce film-là.

Bleue, en fait (mais on s'en fout).

Pour la comparaison avec La Ballade de Narayama, en prenant les captures je me rends compte qu'il s'agit plus probablement d'un hommage que d'une influence (même si c'est pas incompatible) : les similitudes se concentrent surtout autour du passage un peu à part de la vieille femme, et sont vraiment trop énormes pour relever du réflexe inconscient.



Elle s’appelait Scorpion (1972)


La Ballade de Narayama (1958)




Elle s’appelait Scorpion


La Ballade de Narayama




Elle s’appelait Scorpion


La Ballade de Narayama