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MessagePosté: 06 Juin 2023, 22:17 
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Le postulat de départ, à la fois ingénieux et évident, pouvait laisser craindre le pire, à savoir une illustration un peu bêta d'une bonne vieille morale type "il faut accepter les différences" ou d'une histoire d'amour contrariée comme énième relecture de Roméo et Juliette, mais en lieu et place d'un film pondu par PixarGPT, Elémentaire surprend avec un sous-texte inattendu.

Les films Pixar ont le chic pour le world-building, imaginant des sociétés mimant la notre mais à hauteur d'insectes ou de poissons. Dans les films plus ambitieux de Pete Docter, c'est tout un fonctionnement qui est pensé jusque dans un esprit d'usine. Il ne s'agit plus simplement d'imiter le monde des humains en changeant l'échelle ou les matériaux mais de réfléchir à quoi ressemblerait vraiment la civilisation des monstres qui sortent du placard, pourquoi ils cherchent à nous effrayer, ou comment sont régies les émotions ou l'âme. Elémentaire ne boxe pas tout à fait dans cette catégorie mais a le mérite de concevoir un monde où cohabitent les quatre éléments en évoquant la ségrégation, la ghettoïsation, l'embourgeoisement ou encore l'égalité des chances.

En exploitant ainsi son concept plutôt que de se limiter à une simple romcom sur deux opposés qui s'attirent, le film propose une métaphore de l'immigration et de l'intégration. Pour le reste, sans s'avérer exceptionnel, le film respecte la recette Pixar, se faisant tour à tour inventif, amusant et touchant. Le film est bon mais il lui manque sans doute un peu de folie pour se hisser au-delà

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MessagePosté: 07 Juin 2023, 07:54 
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Tu redonnes un peu d'espoir sur un film qui m'attirait peu.


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MessagePosté: 07 Juin 2023, 08:04 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Exactement. Ma tiédeur reprend un peu de couleurs.

Bon je vais devoir me taper la VF avec Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste :| et curieusement ce ne sont pas leurs voix dans le trailer VF..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 07 Juin 2023, 08:55 
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Mamoudou Athie est excellent en VO. Je me demande ce que ça donne avec Exarchopoulos et Lacoste.

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MessagePosté: 07 Juin 2023, 09:10 
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Avis que je trouve tout sauf rassurant. On aurait limite pu l'écrire sans avoir vu le film. Les métaphores sont tellement attendues sérieux, je vois pas trop ce que ça a de surprenant.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 07 Juin 2023, 09:24 
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Tu attendais un truc sur l'immigration? Vraiment? J'ai pas dit racisme ou discrimination hein. Mais vraiment plus précisément l'immigration et les problèmes qui en découlent que j'évoque comme l'égalité des chances et les questions de privilège.

Encore une fois, je ne trouve pas le film exceptionnel mais j'étais agréablement surpris de voir le film aller un poil au-delà de la fable convenue.

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MessagePosté: 07 Juin 2023, 09:50 
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Peut-être pas précisément l'immigration non mais quand tu vois le trailer, tu as l'impression que le film est juste un véhicule à métaphore, c'est ultra formulaïque, comme la majorité des films d'animation.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 25 Juin 2023, 18:22 
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Antichrist
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J'ai trouvé le film curieusement sous-écrit. Pas de méchant, pas de péripétie (enfin trois fois la même fuite), un flashback de trois minutes, une fin escamotée (même si plutôt belle).

Alors c'est beau, le monde est incroyablement vivant mais ça manque de nerf, d'envie, d'audace.

3/6


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MessagePosté: 12 Juil 2023, 09:20 
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C'est très sympa. Bien mieux que Alerte rouge ou Lucas. Il manque un petit quelque chose pour atteindre le niveau des meilleurs Pixar mais cela reste très agréable. J'ai même parfois trouvé cela beau. J'apprécie beaucoup le design des éléments. C'est une belle histoire. Pour une fois, Pixar n'essaie pas non plus de nous faire sa traditionnelle poursuite. C'est un film posé à mon sens peu destiné aux jeunes publics. Pixar a toujours le chic de créer des univers cohérents avec des renvois intelligents à notre monde. Il est juste dommage que si les éléments eau et feu sont bien caractérisés, il n'en est pas de même pour terre et air.

Quand tu vois le niveau et la laideur des BA d'anime avant ( trolls 3, kraken, les as de la jungle) ou même du succès super mario ( je n'ai pas pu finir tellement c'est nul), on se dit que Pixar est toujours au dessus de la mêlée.


Dernière édition par Mr Degryse le 12 Juil 2023, 09:25, édité 1 fois.

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MessagePosté: 12 Juil 2023, 09:23 
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Mr Degryse a écrit:
Il est juste dommage que si les éléments eau et feu sont bien caractérisés, il n'en est pas de même pour terre et air.

Ouais on sent qu'ils étaient prêts à vendre terre et air pour réussir.

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MessagePosté: 12 Juil 2023, 21:17 
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Robot in Disguise
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J'ai vu le film en VO mais pour rebondir sur le choix des voix, Exarchopoulos avec son accent street, ça doit être pas mal. Même si ça fait chier de prendre ce genre de célébrités quand tu vois qu'en VO c'est des inconnus (pour moi).
En parlant de la VF, on passera aussi sur les noms: Ember et Wade qui deviennent FLAM et FLAK :(

En tout cas sur un pitch qui confine à l'auto-parodie, le film a le mérite comme le dit Film Freak de développer une métaphore sur l'immigration assez convenue mais qui fonctionne. Esthétiquement ça pète, la ville est sympa et on sent que ça fourmille de détails.

En ce qui concerne le narratif, Pixar a le mérite d'éviter la bonne vieille recette des opposés obligés de voyager ensemble pour choisir une romcom sur fond de... de quoi exactement ? De gestion de tuyauterie de la ville ? Absolument RIEN compris à cette histoire de fuite, de canaux. Ubuesque.
D'ailleurs je trouve le film franchement mal troussé sur le plan de la narration. Cette litanie de flashbacks, c'est pas possible.

On se rattrape donc avec quelques beaux moments purement esthétiques qui nous rappellent à quel point, dans un monde de SACREE MOMIES, le studio essaie encore de faire des vrais films. C'est un peu du niveau de ONWARD quoi: fonctionnel mais avec par ci par là la petite fulgurance (même si rien ici qui atteignent les retrouvailles père-fils de ONWARD).

Le vrai atout du film, c'est sa musique signée Thomas Newman: ethnique, urbaine, vivante, mais aussi élégiaque, elle est super.

Ah oui et puis on a aussi droit à un couple d'éléments feu gay avec un en chaise roulante.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 12 Juil 2023, 21:19 
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Citation:
c'est sa musique signée Thomas Newman: ethnique, urbaine, vivante, mais aussi élégiaque, elle est super.


Oui très réussie avec une belle inspiration indienne.


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MessagePosté: 12 Juil 2023, 21:57 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
J'ai vu le film en VO mais pour rebondir sur le choix des voix, Exarchopoulos avec son accent street, ça doit être pas mal. Même si ça fait chier de prendre ce genre de célébrités quand tu vois qu'en VO c'est des inconnus (pour moi).
En parlant de la VF, on passera aussi sur les noms: Ember et Wade qui deviennent FLAM et FLAK :(

En tout cas sur un pitch qui confine à l'auto-parodie, le film a le mérite comme le dit Film Freak de développer une métaphore sur l'immigration assez convenue mais qui fonctionne. Esthétiquement ça pète, la ville est sympa et on sent que ça fourmille de détails.

En ce qui concerne le narratif, Pixar a le mérite d'éviter la bonne vieille recette des opposés obligés de voyager ensemble pour choisir une romcom sur fond de... de quoi exactement ? De gestion de tuyauterie de la ville ? Absolument RIEN compris à cette histoire de fuite, de canaux. Ubuesque.
D'ailleurs je trouve le film franchement mal troussé sur le plan de la narration. Cette litanie de flashbacks, c'est pas possible.

On se rattrape donc avec quelques beaux moments purement esthétiques qui nous rappellent à quel point, dans un monde de SACREE MOMIES, le studio essaie encore de faire des vrais films. C'est un peu du niveau de ONWARD quoi: fonctionnel mais avec par ci par là la petite fulgurance (même si rien ici qui atteignent les retrouvailles père-fils de ONWARD).

Le vrai atout du film, c'est sa musique signée Thomas Newman: ethnique, urbaine, vivante, mais aussi élégiaque, elle est super.

Ah oui et puis on a aussi droit à un couple d'éléments feu gay avec un en chaise roulante.

Y a aussi un membre de la fratrie de Wade qui est non-binaire, il m'a semblé.

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MessagePosté: 20 Juil 2023, 23:09 
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les raisons du cassage de gueule de pixar sont nombreuses et évidentes. il y a l'épuisement créatif naturel ou simplement la disparition des forces créatives originelles. il y a le rachat par disney avec les films conçus pour avoir quelque chose à annoncer aux actionnaires. et il y a le drame central de l'accélération du rythme. de fait, ils n'ont plus le temps de développer autant qu'avant, d'annuler en cours de route pour retravailler en profondeur tel ou tel élément, ils faut embaucher plus de monde et donc des gens moins talentueux et les meilleurs n'ont plus le temps de tous se concentrer en même temps et longtemps sur un seul projet, etc etc.

c'est bien cet aspect là qui semble être le plus déterminant pour élémentaire. le concept est trouvé - plutôt sympa -, le greenlight donné, la date de sortie est fixée et ensuite on est lancés vaille que vaille. on transforme le concept en histoire avec un mélange des formules pixar, d'une métaphore migratoire pas forcément inintéressante mais tellement soulignée et évidente qu'il n'y a plus vraiment de métaphore - c'est juste une histoire totalement 1er degré sur une fille d'immigrés, d'un gros passage comédie romantique plaqué tel quel... il y a du world building mais comme le dit très bien ff on n'a pas vraiment eu le temps de pousser le truc à fond, on plaque des trucs humains dessus, il y a des regles un peu bizarres (pas trop compris pourquoi les éléments feu ne brûlent les choses que quand ça arrange les scénaristes, où les conditions dans lesquelles l'eau est un péril mortel ou non...)... il y a cette histoire fondamentalement foutraque, qui fonctionnent par segments qui s'articulent mal, ce barrage nawak, cette absence d'enjeux, cette histoire d'amour à la limite du "she was a girl, he was a boy, can i make it more obvious ?", les leçons de vie pixar sorties du rayon surgelés...
tout ça aurait pu être super, mais c'est juste pas cuit du tout, il fallait un an de dev en plus et avoir le courage de faire du course correction lourd - comme ils l'avaient fait pour the good dinosaur du même peter sohn -...

mais...

c'est un smash visuel. j'adore les livres art of, j'en ai une belle collection, et ceux de pixar étaient supers et ne présentent plus aucun intéret depuis quelques années. et là, ça doit être un festin. la 2/3 des plans ont des idées géniales, vraiment des idées de gens qui se sont lancés et se sont régalés. chaque détail à l'image est pensé, chaque personnage des principaux aux figurants ont une idée forte. tu sens une équipe créative réunie pendant X mois, à qui on a dit "lachez vous, explorez chaque bout du concept" et ils l'ont fait et ça a été super fructueux. il y a même des moments où je me suis dit que les scènes n'avaient pas vraiment de sens dans le scénario (la rencontre avec les parents, ils n'en sont pas du tout là dans leur relation et la scène a pas vraiment d'enjeu narratif) mais que le concept art était tellement chouette qu'ils ont bâti la scène autour. tous les dessins animés se ressemblent depuis des années et il y a une volonté constante de proposer des visuels nouveaux, des couleurs fortes. alors ça n'est pas toujours beau visuellement mais c'est tellement riche que c'est un régal constant, un festin pour les yeux.

et c'est du coup l'inverse total pour moi de en avant !, dont j'avais aimé l'histoire et le récit mais dont j'avais trouvé l'aspect visuel atrocement ennuyeux avec l'impression qu'ils avaient designé soigneusement les 20 éléments principaux et tout le reste balek.

à noter qu'après un démarrage cata le film se maintient très bien un peu partout - mélange de bon bouche à oreille et d'étrange absence de concurrence dans les dessins animés - et que ça finira avec un score pas extraordinaire mais honorable.


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MessagePosté: 16 Oct 2023, 07:43 
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Effectivement c'est pas bien cuit. Rien compris moi non plus à cette histoire de réseau d'eau, ces canalisations, cette triple fuite (qu'on tente vaguement de raccrocher à l'humeur de l’héroïne au montage), la meuf nuage pendant le match de foot (on se croirait dans une quête secondaire de jeu vidéo). Bref ça galère sévère à trouver des enjeux. Assez étonné aussi des similitudes avec Luca. Histoire similaire, fin identique (sauf qu'ici j'ai eu l'impression qu'il manquait un plan, ou bien qu'il y en avait un en trop). Sinon ça reste plaisant à voir, mais j'ai déjà tout oublié. Et puis au final je trouve l'idée un peu moisie : yavait de quoi faire un court sympa, mais sur un long métrage on a le temps de capter que l'univers n'a aucun sens. On est pas du tout dans le concept béton d'une bonne partie des autres Pixar : comme dans Cars on est dans un monde imaginaire qui a du mal à se justifier.


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