Forum de FilmDeCulte

Le truc c'est que j'ai lu suffisamment en interview de complaintes de réals/prods qui déploraient que le "système" (autrement dit: chaîne de télés sur lesquelles le pouvoir politique a souvent une mainmise ; CNC qui est un organisme public, etc.) rendait difficile de faire des films comme on en faisait en Angleterre ou aux Etats-Unis.

A la limite quand je me réjouis que LA CONQUÊTE se fasse, c'est pas tant pour battre les américains comme je disais à Noony, mais plutôt pour battre le système français tel qu'il est.

En tout cas les choses changent il semblerait.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pour info, et pour lui en avoir parlé (au réal), c'est pas ce qu'il voulait faire. Il est plus dans l'optique d'une fiction sur la présidence qui s'inspire de trucs à droite à gauche (c'est le cas de le dire... Concrétement: Sarkozy pour le côté rusé, Chirac pour les affaires, Mitterrand/Giscard pour la francafrique, etc.)

Là, pour parler de LA CONQUÊTE, je suis content qu'un mec qui voulait faire un film SUR Sarkozy (ce qui n'empêche pas, n'en déplaise à Noony, d'éventuellement parler d'autre choses via son histoire) puisse le faire en gardant les noms, etc. Alors qu'une solution de facilité aurait été de les changer, bla bla bla.

Evidemment si un autre mec veut faire un film "métaphore" inspiré de Sarkozy mais change les noms exprès, etc., il a le droit aussi. Mais c'est - toutes proportions gardées - moins difficile à faire je pense.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Justement, j'ai une forte tendance à ne pas les croire. Du moins à ne pas tous les croire tous et à penser que pour un qui avait un beau projet et toutes les cartes en main mais pas les financements (et il peut y avoir tant de raisons pour cela *), il y en a dix autres qui ont un projet de merde et qui se la jouent "trublion qui fait peur au pouvoir".
Et là encore, je ne suis pas ébloui par le "courage" des américains.


(*) Il me semble que les réalisateurs ont et c'est logique une vision artistique du métier, ne se rendent pas toujours compte des contraintes liées à un budget (et ne le prenez pas mal, mais c'est probablement d'autant plus vrai pour les réalisateurs qui ne vivent pas de ce métier, qui travaillent gratuitement, et qui idéalisent à mort). J'avais le même point de vue que vous, concernant les métiers du web, avant d'entrer vraiment dans la vie active il y a quatre ans.

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Moins difficile je l'ignore sincèrement. Mais la question est surtout de savoir si le mec qui fait ce film "métaphoré" le fait par peur des représailles ou juste parce que ça lui semble plus pertinent ?

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Les choses ne "changent" pas puisque le film se fait semble-t-il sur les deniers de Mandarin. J'attends d'avoir plus d'infos à ce niveau là.

C'est possible, mais j'avais aussi lu Jérome Clément (président d'Arte à l'époque) le dire... Et lui est justement un financier du cinéma.

Disons que c'est un truc qui reviens suffisamment souvent pour que ça devienne louche... Et pas juste le fruit de mecs qui avaient des projets pourraves que personne voulait financer.

Ensuite j'ajouterai que beaucoup de mecs sans doute veulent faire ce genre de film sans nécessairement jouer les "trublions qui font peur au pouvoir". Le film de Durringer, à tous les coups, ne sera pas blindé de révélations. Mais plus vraisemblablement le portrait d'un homme, au sein d'un système, etc... Sans chercher à tout prix la polémique.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le droit français protège davantage la vie privée également. Ce n'est pas qu'une question économique.

Oui ce sera intéressant à voir.

Mais disons que c'est une grosse boîte qui y va, que des acteurs connus sont de la partie, etc.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Il disait quoi Clément exactement?

Parce que je suis d'accord avec Cosmo... Les mecs qui se plaignent du système qui refuse leur projet, c'est souvent les mecs avec les projets les plus merdiques.

C'est la question, bien sûr. Tout dépend de chaque projet.

En l'occurence le fait que Durringer le fasse avec des sosies et des vrais noms est la preuve qu'il voulait le faire comme ça... Alors que si le personnage s'été appelé Paul Sarkissian, on aurait eu un doute. (l'a-t-on obligé ? etc.)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'était genre dans Le Monde 2 à l'époque de la sortie du film de Guédiguian sur Mitterrand.

Et il disait chéplus quoi, mais il déplorait le fait qu'en France c'était difficile de faire un film sur ce genre de sujets, et qu'un film sur la rivalité Balladur/Chirac aurait pu être génial.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Certes, mais ça prouve quoi ? Le fait qu'un financier du cinéma (ou autre) souhaite limiter les risques au minimum ne me semble pas propre à la France.

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Le mec est pas porteur d'un projet justement... Donc on peut pas attribuer ses propos à l'amertume de pas avoir pu financer un projet qui était en fait pourri (et que du coup il blâme le système, blabla)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui oui, mais ce que je voulais dire, c'était que dans un pays où le droit protège la vie privée (ce que rappelle Karloff), où Une affaire d'état (certes "métaphoré") se plante malgré une bonne presse, on ne peut parler de manque de courage de la part du cinéma français. Comme dit plus haut, c'est vraiment le discours sur la "frilosité du cinéma français" qui m'ennuie, et tout discours sur "le cinéma français" en général. Le cinéma français n'est pas frileux, il fait juste avec ce qu'il a.

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Quand je dis "cinéma français", je parle aussi du système... De ses décideurs, etc.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste