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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 12:45 
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Karloff a écrit:
Je trouve toujours que c'est un abus de faiblesse dans l'adaptation de ne pas sortir des contraintes théâtrales, de rester dans le huis clos, l'unité de lieu, de temps. Le cinéma offre tellement de portes pour ne pas rester sur une scène

Le sommet du genre qui te montre que c'est possible, c'est Un tramway nommé désir de Kazan. Prodigieux!

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 12:50 
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Karloff a écrit:
Je trouve toujours que c'est un abus de faiblesse dans l'adaptation de ne pas sortir des contraintes théâtrales, de rester dans le huis clos, l'unité de lieu, de temps. Le cinéma offre tellement de portes pour ne pas rester sur une scène, même avec tous les artifices que tu expliques.


Son concept, c'est justement que comme tout le monde cherche à fuir l'étiquette "théâtre filmé", alors autant l'embrasser, en prenant des références qui lui plaisaient (Kurosawa, Pagnol, Guédiguian...). Franchement, au-delà du goût personnel, je ne vois pas comment on pourrait mieux mettre en scène le scénario de Bacri-Jaoui. Maintenant je comprends qu'on puisse ne pas y être sensible, mais vraiment, pour qui s'y attarde, il y a de quoi grignoter. Après, j'aime particulièrement les huit-clos (La Jeune fille et la mort, Le Limier, Un Tramway nommé désir).

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 12:54 
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Arnotte a écrit:
Karloff a écrit:
Je trouve toujours que c'est un abus de faiblesse dans l'adaptation de ne pas sortir des contraintes théâtrales, de rester dans le huis clos, l'unité de lieu, de temps. Le cinéma offre tellement de portes pour ne pas rester sur une scène

Le sommet du genre qui te montre que c'est possible, c'est Un tramway nommé désir de Kazan. Prodigieux!


J'aime bcp le Cyrano de Rappeneau aussi.


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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 12:58 
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Karloff a écrit:
J'aime bcp le Cyrano de Rappeneau aussi.

Ah oui oui, bien sûr! Mais je parlais au rayon "huis-clos"..

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 12:58 
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Klapisch, sur le sujet :

"Cette expression de "théâtre filmé", je m'étais interrogé là-dessus, parce que j'avais beaucoup subi ça à la sortie du film. Et cette expression vient d'André Bazin, le critique de cinéma des années 50, qui critiquait Cayatte il me semble, où il lui reprochait de faire un cinéma plan-plan. C'était parfois avec raison, et souvent avec tort, parce qu'il critiquait les films de Pagnol par exemple, alors que Pagnol est pour moi un grand réalisateur. Ça fait partie des mauvais héritages de la Nouvelle Vague. (...) A cette époque, les films étaient très souvent adaptés du théâtre: les films de Capra, en grande partie, les trois quarts des grands films hollywoodiens, et ça n'a jamais gêné aucun américain. En France c'est un débat qui a l'air d'être hype, mais qui en réalité n'a strictement aucun intérêt. C'est un concept de réactionnaire du cinéma."

"Kurosawa est un réalisateur que j'aime beaucoup, et qui est très important pour moi. Par exemple, lorsque j'ai vu qu'il ose mettre dans le même cadrage neuf personnes alignées, je le fais aussi sur Un Air de famille. Je pense par exemple à la scène de l'anniversaire, ou tous les personnages sont à table, dans le cadre. Parce que justement c'est l'image qui renvoie au théâtre, sans que ce soit théâtral. Avec le travail de photographie, qui était très particulier sur le film, la mise en place des caméras, la composition des cadres, je pense que le film n'est pas théâtral par définition, même s'il s'y réfère souvent."

Oim : Contrairement aux cinéastes de la Nouvelle Vague justement, qui ont tourné leur premiers films CONTRE une certaine vision du cinéma, j'ai l'impression que vous faites partie d'une génération de cinéastes qui fait du cinéma POUR faire du cinéma, c'est à dire pour se faire plaisir et faire plaisir aux autres.

Klapisch : "Oui, complètement. Mais ça veut aussi dire - un peu moins maintenant, mais c'était le cas au début - que j'étais contre la Nouvelle Vague, et pour le cinéma. On ne se rend pas compte aujourd'hui à quel point tourner Un Air de famille était un acte un peu rebelle. Ou en tous cas, pour un mec un peu intello, adapter sciemment une pièce de théâtre en faisant ressortir le matériau d'origine, ça ne se faisait plus. Et uniquement pour des raisons intellectuelles ridicules. Il y avait vraiment cette idée d'aller contre certaines valeurs inculquées par la Nouvelle Vague, du style refuser les studios. Cela devenait grotesque à un moment. Alors je trouve ça très bien quand il y a des gens comme Von Trier qui vont tourner leur film en studio, ou Kubrick avec Eyes Wide Shut et tout le travail qu'il a fait en studio, et qui font du cinéma d'auteur intéressant actuel, sans qu'ils soient pourris d'idées préconçues sur le fait qu'ils ont tourné en studio… Il a donc fallu être contre certaines idées véhiculées par la Nouvelle Vague, ou par les mauvais de la Nouvelle Vague on va dire. Je sais que je fais partie d'une génération de réalisateurs qui a voulu remettre la notion de plaisir, et surtout la notion de "on peut tout faire". On a le droit de faire du cinéma commercial, le droit de faire du cinéma esthétisant, le droit de tourner en studio, le droit de se rapprocher de la BD…"

Je trouve qu'il est assez cohérent sur la question.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:01 
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Z a écrit:
"Je sais que je fais partie d'une génération de réalisateurs qui a voulu remettre la notion de plaisir, et surtout la notion de "on peut tout faire". On a le droit de faire du cinéma commercial, le droit de faire du cinéma esthétisant, le droit de tourner en studio, le droit de se rapprocher de la BD…"

On a le droit de faire des travellings avant sur la main d'une femme qui meurt électrocuté dans des barbelés d'un camp de concentration.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:01 
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ah complètement. Je déteste pas le film d'ailleurs, je trouve juste que c'est un peu trop du théâtre filmé pour que ça m'emballe plus que ça. Après, les cinéastes font ce qu'ils veulent.


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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:05 
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Film Freak a écrit:
On a le droit de faire des travellings avant sur la main d'une femme qui meurt électrocuté dans des barbelés d'un camp de concentration.


C'est quel film ça ?

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:06 
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Arnotte a écrit:
Karloff a écrit:
J'aime bcp le Cyrano de Rappeneau aussi.

Ah oui oui, bien sûr! Mais je parlais au rayon "huis-clos"..


Oui, oui, j'ai lu trop vite. J'aime beaucoup aussi.


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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:14 
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Z a écrit:
Film Freak a écrit:
On a le droit de faire des travellings avant sur la main d'une femme qui meurt électrocuté dans des barbelés d'un camp de concentration.


C'est quel film ça ?

Bah Kapo. Et le fameux débat sur la morale.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 13:23 
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Film Freak a écrit:
Bah Kapo. Et le fameux débat sur la morale.


J'étais pas sûr.

J'aime bien ce discours "on peut tout faire". C'est simple, et ça donne envie de faire des images, des cadres, de tourner, de se marrer.

Après je trouve que Klapisch manque d'un quelque chose dans la mise en scène, quelque chose qu'il rattrape dans l'écriture, la direction d'acteurs et le montage. Mais sa mise en scène est souvent assez plate, je trouve.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 14:29 
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Karloff a écrit:
C'est simple. Quand la mise en scène se contente d'illustrer un texte en huis clos, avec une unité de lieu, et donc ne fait que reproduire l'expérience théâtrale, sans ses qualités propres - performance des acteurs, proximité... c'est pour moi du théâtre filmé, tout le contraire - par exemple - de Dogville.


Il multiplie les angles, les plans, les échelles, alterne les gros plans (parfois sur des éléments du décors) avec les plans plus larges, etc. Quant au lieu unique, il ne l'est pas vraiment : la cuisine, le restaurant, le bar, le jardin, la voiture, le rdch d'immeuble, etc. Bien que ce ne soit pas d'une grande personnalité je te l'accorde, on est loin du réalisateur qui se contente de filmer du théâtre.
Je ne suis pas certain, de toute façon, d'avoir réellement vu un film qui puisse être réduit à du théâtre filmé. Certains Guitry peut être (Faisons un rêve ou Mon père avait raison par exemple), mais là c'était totalement volontaire et il faudrait que je les revois pour en être totalement convaincu.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 14:39 
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Resnais avait fait quelque chose de très intéressant avec Mélo.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 14:42 
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Arnotte a écrit:
Resnais avait fait quelque chose de très intéressant avec Mélo.


Et avec Smoking-No Smoking.

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 Sujet du message: Re: Cédric Klapisch
MessagePosté: 25 Mar 2011, 17:48 
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Cosmo a écrit:
Je ne suis pas certain, de toute façon, d'avoir réellement vu un film qui puisse être réduit à du théâtre filmé

Nine de Rob Marshall. C'est de la captation dr spectacle par moments.

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