Tetsuo a écrit:
Tom a écrit:
La couleur a mis quasi 30 ans à vraiment s'imposer
C'est faux, ça a été instantané pour le publique qui a tout de suite était convaincu et plébiscitait la couleur. Seulement, chaque studio avait son propre brevet et avait mis au point sa propre technique, ça coûtait une fortune a développer, c'était un vrai bordel technique, juridique et financier. Une fois que ça a été plus accessible, tout le monde s'y est mis.
Je trouve bizarre d'écarter la télévision du tableau. Y a 14% de foyers équipés d'une TV en 1952 aux USA, et en 1954 ils sont déjà passés à 31% : c'est fulgurant (à la fin de la décennie c'est 3 foyers sur 4). En face de ça, il y a 12% de films en couleurs en 1947, et ils sont 50% en 1953, l'année même où l'on inaugure le cinémascope. J'ai du mal à n'y voir qu'une coïncidence. Ce qui ne remet pas en cause le triple bordel dont tu parles, mais plus qu'une débâcle de vingt ans liée aux difficultés évoquées, on voit quand même déjà une gestion consciente et raisonnée par les studios de la question "couleur" dès les années 30, entre les genres qui "méritent" la couleur (les genres dépaysants : films d'aventures, fresques, comédies musicales) et ceux que l'on juge plus adaptés au noir et blanc (comme les mélos) - un peu comme aujourd'hui le blockbuster reste l'apanage de la 3D. Pour des questions financières évidemment, mais pas que.
Donc j'ai quand même l'impression d'une évolution lente, voire d'une stabilité dans la coexistence noir-et-blanc / couleur au cours des années 40, et d'un boom soudain au début des années 50, en même temps que l'explosion des formats larges.