Comme tout le monde j'avais adoré BREAKING BAD, mais l'idée d'une préquelle sur Saul Goodman me parlait moyennement. J'avais jamais été fan du personnage, je trouvais que cet histrion apportait de la loufoquerie un peu surfaite dans une série dont j'aimais l'ancrage plus "quotidien". C'est sans doute pour ça que j'ai mis tant d'années à donner sa chance à la série.
Je suis au milieu de la deuxième saison (donc pas de spoilers svp), donc c'est peu de dire que j'apprécie. Le fait de se replonger dans l'univers breakingbadien est plaisant. Un des éléments que j'avais toujours aimé et que je retrouve ici, c'est ce choix tellement idiosyncratique de montrer le underworld mafieux de... Albuquerque. Ce monde fait de wastelands parsemé de stand de tacos, qui alterne avec des zones pavillonnaires gentillettes, le tout avec ces couleurs qui pètent... Unique.
J'ai apprécié également retrouver la mise en image tellement "souple" de la série d'origine. Ce non-assujettissement à des règles pré-écrites, cette liberté dans la manière de mettre en scène, mais sans en faire trop.
Le personnage de Sau-- pardon, Jimmy McGill s'avère au final incroyablement attachant, plus que dans mon souvenir, car on feel for him, pour sa galère, ses handicaps, sa volonté de mieux faire mais sa tentation permanente de la triche, du "Slippin' Jimmy" qui ne demande qu'à ressortir. J'ai apprécié également découvrir les coulisses des cabinets d'avocats, vraie valeur ajoutée par rapport à Breaking Bad. Pour ce qui est de sa relation avec Kim, on ne croit pas totalement à leur amitié, il y a quelque chose qui ne colle pas totalement, mais Rhea Seehorn joue tellement bien. Elle est toujours pareil, mais ce qu'elle le fait, elle le fait parfaitement, avec un jeu quotidien "invisible". Et puis bien sûr il y a Mike, avec ses intrigues B souvent encore meilleures que la A. Enfin, le fait de situer la série en 2001-2002 (?) parle évidemment au nostalgique qui est en moi.
Contrairement à vous qui avez découvert la série au fil de l'eau, j'avais été un peu spoilé par le fait qu'il y aurait au moins 5 saisons, donc je ne m'attendais pas à voir débarquer Walter White tout de suite. Mais il faut quand même reconnaître à la série sa tenue. Pas de fan service trop facile, pas de White donc, pas même sa station de lavage-auto, encore moins de Pollos Hermanos ou que-sais-je... On sent qu'ils assurent, qu'ils prennent leur temps. On est loin de Lucas avec son Greedo bébé dans TPM.
Après, c'est pas non plus trépidant et irrésistible. Si j'avais dû regarder la série semaine après semaine j'aurais sans doute lâché l'affaire assez vite, mais à enchaîner aujourd'hui c'est très agréable.
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