Forum de FilmDeCulte

Pred doždot (Пред дождот) en VO.



En trois chapitres, entre Londres et les montagnes macédoniennes, un entrelacs de personnages vit trois histoires d'amour tragiques.


Je suis assez partagé. En fait, à peu de choses près, ça me rappelle un peu des films comme Babel, qualités et défauts compris. Ça a les atours d'un word cinéma gentiment gluant : trop gentil, trop naïf, trop pépère, trop content de ses petits parallèles et symboles... Ce n'est pas encore de l'ordre du puzzle fier (ce qui peut justement énerver chez Iñárritu), du tour de force de clippeur : la structure est au contraire plutôt simplifiée au maximum, quitte à flirter avec la rondeur abstraite des fables, et l'idée centrale du film (sa structure narrative "impossible", étrangeté qu'on peut limite louper si on est inattentif, mais qui répand discrètement sa douceur sur l'ensemble des évènements) est au final une jolie trouvaille.

Alors certes, ça ne pisse pas très loin (il y a un confort là-dedans qui va irriter beaucoup de monde), mais je trouve le film assez séduisant pour son côté régulièrement improbable. Le naturalisme qui-sait-comment-c'est-vraiment-la-guerre, qui vient croquer le pays avec l'habituel arsenal de petits détails kro naturels, est constamment retourné et renvoyé dans les cordes par une naïveté désarmante. La première histoire entre le jeune homme qui a fait vœu de silence et l'adolescente, improbable de lyrisme humide et de niaiserie qui guette (attention Grégoire Colin en moine, vous allez kiffer !), jusqu'à son dénouement ô combien too much... bah finalement je trouve ça charmant. Cette approche toute émue au point d'en être bêtasse, plus intuitive que théorique, offre en tout cas au film une grande aisance narrative (c'est particulièrement parlant dans le segment londonien, pourtant au fond flagrant d'inintérêt : le récit reste constamment investi). L'irréalité douce du film, icônisation tous azimuts qui va frapper jusqu'à la scène de fusillade à Londres (ou d'autres trucs : la nuit de conte de fée de la première partie, par exemple), le sauve régulièrement de sa prétention à nous donner à réfléchir la ronde-de-la-violence et le conflit.

Si on passe sur la musique exotique kitschouille, si on se concentre sur les beaux atouts de l'ensemble (Katrin Cartlidge, l'actrice qui a décidément pas fait assez de films...), je trouve qu'au final ça se défend plutôt bien.

Ca n'avait pas eu le Lion d'or à Venise, ça ?

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Ouaip, des mains de Lynch en plus (ex-eaquo avec "Vive l'amour" de Tsai Ming-liang)

J'avais adoré ce film... Je me souviens encore de la séance, du charme de Labina Mitevska, de l'effet que le long métrage avait produit sur moi. Jamais revu - et je ne veux pas, pour garder la première impression.