Z a écrit:
Beineix qui était l'un des premiers avec Besson à pousser la technique et en particulier sa photographie.
Alors pour le matériel technique, je serais largué mais à repenser à ces deux là, je les mettrais justement ensemble. Les Kasso, Kounen et co étant quand même une autre époque (même si Besson est le seul à avoir fait le lien) et à se demander si cette poussée technique n'est pas tant dû au cinéma français qui n'a pas peur de jouer sur le même terrain du cinéma américain que l'évolution esthétique par le télévisuel du clip et de la pub.
Ce sont deux écoles nouvelles qui n'avaient pas grand chose à voir avec une certaine tradition, même si les US avaient forcément un coup d'avance (avec notamment le Brit Ridley Scott) et la révérence des Corneau et Tavernier était peut-être moins de mise pour une génération qui pouvait avoir fait ses armes dans ces productions, ou avec aussi ces productions ?
Z a écrit:
Y a qu'à voir nos excellents techniciens, notamment les chef-opérateurs, qui se sont presque tous barrés pour profiter au max d'une technique plus performante ailleurs, au contact de grands cinéastes étrangers.
Etrangers au sens large ? Ou Américains (Hollywoodiens, plutôt) ?
Parce que si c'est le 2nd, on ne peut que revenir à l'argent.
Facile mais essentiel. Si on part dans l'animation, la France est reconnue pour le haut niveau de ses animateurs mais le cinéma d'animation français n'est pas 1000 coudées au-dessus des autres qualitativement (hors mastodontes US / Japon).
Mais c'est vrai que si on compare les cinémas 60-70 français avec son cousin italien, ya bien eu un appêtit technique plus grand chez nos voisins. Qui eux non plus n'étaient pourtant pas des manches niveau décors et costumes.
Des Leone ou Argento gagnant sans doute en liberté en ne cherchant pas à faire rentrer leurs histoires influencées par les US comme nos cinéastes dans un carcan national ?
D'un autre côté, le genre capes et épées français étaient loin d'être honteux en terme technique comparé aux productions américaines.
C'est bien dommage qu'on est semble-t-il oblitéré cette tradition. Même si c'est aussi dommage que le cinéma français n'ait jamais réussi à le rendre aussi riche dramatiquement que l'américain avec son western.
Z a écrit:
Que la production française, et donc les chaînes de télé qui investissent, impose des comédies Dany Boon, c'est sûr. Mais je ne crois pas que ce soit suite à la poussée technique des années 2000, quand bien même les réalisateurs qui en étaient les précurseurs n'étaient pas de grands cinéastes. Ce serait arrivé, de toute façon.
Quand on compare à nos voisins européens, ça semble évident. Mais si je parlais de la Corée, c'est que la France a son système de financement particulier qui aurait dû l'empêcher de tomber si bas. Bon, c'est peut-être pire chez nos voisins, en tout cas, en terme de quantité. Mais jusqu'aux années 2000, le cinéma français me semblait tellement plus respectable que depuis. Alors qu'en Italie, Allemagne, c'était déjà la dêche depuis un moment.
Après, c'est mon ressenti de spectateur : l'impression de producteurs ayant financé sans trop y regarder les films de genres français par des nouveaux venus sans vrais succès publics et critiques. Et lassés, retour aux valeurs sûres : le cinéma dans un 3 pièces ou la grosse comédie.
Regard biaisé, si je regarde beaucoup moins de films, ce n'est pas que de la faute de Kounen ou Besson, c'est ma vie d'adulte. Mais j'ai quand même développé depuis cette époque un a priori envers le français que je n'avais pas au collège, contrairement à beaucoup de potes. Je rate certainement des choses qui se passent récemment.
Z a écrit:
Que n'importe qui en France peut citer à la fois Audiard, Fincher et Bong Joon-ho
Gans est un précurseur que l'histoire reconnaîtra !
Z a écrit:
Ce qui est sûr, c'est que maintenant on soigne la forme à tous les coups (hormis certaines comédies, probablement signées par des réalisateurs de 60/70 ans qui résistent et ne veulent pas mourir), et on s'applique sur ses sujets et sur ses scripts, bien davantage que sous l'ère Besson. La formule est encore un peu trop générique sans doute, trop pleine de compromis pour plaire au plus grand nombre (on surutilise les faits divers, on surdramatise les films sociaux d'une fin tragique ou coup de poing alors qu'on pourrait s'en passer), bref on ne fait pas toujours dans le simple et le pur. Trop divertissant ou trop poseur pour être sincère vis à vis du sujet et des personnages. Mais je suis persuadé qu'on va y arriver tout doucement. J'ai pas mal confiance en la génération actuelle.
Il aura peut-être fallu passer par une certaine crise pour mieux repartir.
Puis Grand Satan Besson et son studio aura peut-être permis de faciliter encore plus un bon niveau technique dans le cinéma français, et toutes ces forces vives maintenant libres n'ont plus qu'à travailler selon leurs propres envies et affinités.
Film Freak a écrit:
Y a un esprit plus "petit", "sec" que chez les autres qui s'approchent davantage du film d'action, du blockbuster.
Clairement. J'aimerais bien le voir s'y frotter mais il donne l'impression que ça ne l'intéresse pas.
Film Freak a écrit:
Je trouve Assassin(s) raté mais ambitieux. Il n'y a que Gothika et Babylon AD que je trouve nases chez Kasso. Les Rivières pourpres se tient totalement et L'Ordre et la morale encore plus. Même si on aime pas ce dernier, c'est à un autre niveau d'ambition que La Belle et la bête.
Assassin(s) (brrr... ce "(s)"), pas revu depuis le cinoche et aucune envie tellement ça suintait d'arrogance brouillonne. Et je serais pas étonné que ça soit extrêmement daté.
Les Rivières Pourpres, je trouve ça totalement nase, à commencer par l'histoire, plus les scènes d'actions et le gore (non mais ce générique...) cahiers des charges. Duo Cassel / Reno en prime... (re-brrr...).
J'ai déjà du mal avec Cassel et je le supporte dans la Belle et la Bête. Avec Léa Seydoux avec qui j'ai encore plus de mal. Et je la supporte dans la Belle et la Bête. C'est que j'aime beaucoup Gans.
L'Ordre et la Morale, c'est mieux mais au regard de l'ambition, ça reste faiblard. Pourtant, j'étais hyper chauffé par le sujet (sinon, la signature Kassovitz m'aurait fait zapper tout autre sujet).
Les postulats plus dépouillés de Métisse et La Haine lui avait bien mieux réussi.
Même si la Belle et la Bête n'a pas beaucoup d'intérêt, et que c'est pas très joli avec toute cette synthèse, au moins y a-t-il la simplicité du conte qui le rend aimable.
Film Freak a écrit:
Oui enfin c'est oublier les vrais tâcherons fossoyeurs comme Salomé ou Pitof.
Bah justement, on les a oubliés (enfin, je crois, si ça se trouve, ils tournent toujours). Il est temps d'oublier les autres (surtout Kounen).
Film Freak a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Je ne suis pas un grand cinéphile pour commencer mais je connais mieux le cinéma français des années 50-60-70-80-90 que celui post-2000. Ce sont vraiment ces 3 réalisateurs en particulier qui m'en ont franchement dégouté.
Mais ils ne tournent quasiment pas...
Comme je dis dans ma réponse à Z, je vois beaucoup, beaucoup moins de films qu'à cette époque. Epoque qui est synonyme d'une cassure avec le cinéma français à ambition populaire (alors qu'en parallèle, je découvrais le cinéma coréen). Donc je suis resté bloqué là-dessus et je suis complètement largué. Bien sûr qu'il doit y avoir pleins de bons films français que j'ai raté et que je rate (et tellement d'autres), de l'eau a coulé sous les ponts mais c'est simplement que je n'ai plus ça sous mes radars (à courte portée).
Je regarderais Balle Perdue !