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MessagePosté: 30 Avr 2015, 23:53 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Image

Un documentaire scientifique sur les scorpions. Puis une île dont les abords sont gardés par des archevêque. L'île est habitée par des bandits, qui végètent dans une misérable cabane. Arrive une délégation d'importants personnages...


C'est agréablement surprenant de voir qu'il ne s'agit pas d'un film-rébus, où chaque image vient sur présentoir donner son incongruité en spectacle, s'offrant crânement au décodage symbolique ou à l'analyse freudienne. L'Âge d'or est moins à la recherche de l'image bizarre que du glissement : les lieux et le temps ne sont jamais fixés, les éléments cohabitent un temps puis voient leurs chemins se séparer. Les situations en deviennent moins concrètes que psychologiques (la conscience honteuse d'être épié par la foule, par exemple). Une logique de rêve donc, restituée avec bien plus d'inspiration que je ne l'imaginais.

C'est pourtant paradoxalement un film assez peu "libre", tant il semble tout entier calibré pour subvertir la société bourgeoise. Ce qui lui donne une cohérence, certes, mais le limite aussi un peu à un principe monomaniaque de mise en inconfort qui finit par être lassant. Les quelques inserts plus ostentatoires (la mare de merde, la statue sucée) semblent ainsi moins poindre comme les saillies inconscientes de ce monde rangé, que comme des drapeaux agitées par le réal à son public prêt à être choqué. Et, plus embêtant, ce "réquisitoire" fatalement signifiant l'empêche d'atteindre le mystère d'une quelconque grâce : son couple d'amoureux fous, notamment, est particulièrement ingrat, et fonctionne davantage comme un élément symbolique de discours que comme une incarnation désirable de cet élan.

Je reste charmé par cette étrangeté ambiante, par sa façon de tenir au collage inspiré d'images "normales", et non à des images bizarres en soi. Mais j'en ressors pas non plus avec grand chose en tête, sinon la petite musique iconoclaste et fière propre aux prétentions assez irritantes des mouvements d'avant-garde et de leurs manifestes.


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MessagePosté: 01 Mai 2015, 13:41 
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Schtroumpf sodomite
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Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
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Localisation: Arkham Asylum
Tom a écrit:
C'est pourtant paradoxalement un film assez peu "libre",


:shock: C'est le film le plus libre que j'ai jamais vu DE MA VIE.

Citation:
Les quelques inserts plus ostentatoires (la mare de merde, la statue sucée) semblent ainsi moins poindre comme les saillies inconscientes de ce monde rangé, que comme des drapeaux agitées par le réal à son public prêt à être choqué.


Je t'invite à te renseigner sur les réactions qu'a provoquées ce film, sorti à une époque où choquer le bourgeois et bousculer les institutions étaient loin d'être une coquetterie (bourgeoise). Ça a d'ailleurs bousillé la carrière de Bunuel. Je suis assez sidéré que tu puisses penser ça devant ce film...

Citation:
Je reste charmé par cette étrangeté ambiante, par sa façon de tenir au collage inspiré d'images "normales", et non à des images bizarres en soi. Mais j'en ressors pas non plus avec grand chose en tête, sinon la petite musique iconoclaste et fière propre aux prétentions assez irritantes des mouvements d'avant-garde et de leurs manifestes.


J'ai l'impression que tu fais le farouche dès qu'un propos anti-bourgeois se manifeste ouvertement, que tu es rebuté assez facilement devant toute transgression politique et social non dissimulée, que tu assimiles automatiquement ça à de la pose. C'est très réducteur et (ne le prends pas mal) un peu hautain.

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MessagePosté: 01 Mai 2015, 16:19 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Tetsuo a écrit:
:shock: C'est le film le plus libre que j'ai jamais vu DE MA VIE.

Il peut être libre dans son montage, dans son rapport aux normes cinématographiques, dans son rapport à la censure officieuse ou officielle, et avoir en même temps une dimension programmatique. Vu que tu me ramènes au contexte historique, il me semble d'ailleurs que c'est cela (utiliser le film comme outil à un propos) qui rebuta Dali, et qui mis fin à sa collaboration au film. Je n'ai pas une haute estime pour Dali, je ne prend pas automatiquement parti pour lui, mais ce gêne n'a visiblement pas été que le mien.

Citation:
Je t'invite à te renseigner sur les réactions qu'a provoquées ce film

Je les connaissais déjà avant de le démarrer... Je persiste à trouver que, dans son rapport à la bourgeoisie, certains passages visent moins le malaise (le film fait un voyage avec son spectateur) que la provocation (le film se joue contre son spectateur). Sans remettre en cause le sens qu'a pu avoir cette provocation à l'époque, ni les risques qu'elle impliquait.

Citation:
J'ai l'impression que tu fais le farouche dès qu'un propos anti-bourgeois se manifeste ouvertement, que tu es rebuté assez facilement devant toute transgression politique et social non dissimulée, que tu assimiles automatiquement ça à de la pose. C'est très réducteur et (ne le prends pas mal) un peu hautain.

Il y a peut-être de l'anachronisme dans ma réception des chose, mais ce n'est pas que ça. Pour reprendre le début de ta remarque, je suis simplement farouche dès qu'un propos manifesté ouvertement, quel qu'il soit, tient lieu de geste politique. Je n'aime pas avoir l'impression qu'une œuvre est simplement le vecteur d'une pensée déjà conclue, qui ne naisse pas de l'expérience profonde de sa vision, où ma subjectivité pourrait alors être impliquée. Sur ce film, je trouve qu'on oscille entre les deux.

Par ailleurs, la pose et la prétention du courant surréaliste, je n'ai pas l'impression de la sortir du néant : rien que son esprit de chapelle féroce en fit un courant peu aimable. Peut-être en effet cela influence-t-il ma vision de manière disproportionnée... Que ça ne déteigne que modérément ce film, c'est déjà à mon sens un petit miracle.


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MessagePosté: 01 Oct 2020, 13:45 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
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En espérant que la remise en route d'Henri n’anticipe pas un retour au confinement.



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