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MessagePosté: 08 Sep 2011, 00:01 
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Successful superfucker
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Bon, je vous fais pas un dessin.

Etrange de voir des cinéastes arty qui ont connu leur heure de gloire ne plus réussir à trouver de financements et se retrouvant à composer avec des budgets parfois dignes de courts de fin d'études, avec forces de surimpressions au grain télévisuel et où un léger brouillard verdâtre hideux fait office de parachèvement Melancholiaesque. La fin du monde pour des problèmes de couche d'ozone sera donc vue essentiellement dans l'intimité d'un loft new yorkais, où Dafoe a refait sa vie avec une petite artiste jeunette, laissant mère et fille loin derrière. Ils peignent, baisent, skypent, regardent les nouveaux prédicateurs à la télé (un mystique de supérette, le Dalaï Lama, Al Gore) ou d'autres se suicider depuis leur terrasse. Elle est un peu spirituelle et gamine, lui carbure plutôt à la dope (hey, on est chez Ferrara). Un peu résignés, ils ne semblent pas vraiment vivre ce jour comme si c'était leur dernier, surtout qu'ils connaissent l'heure fatidique. On s'accroche comme on peut à ceux qu'on aime quand on sait qu'on va crever. Le film a beau parfois gêner de par son dépouillement et son côté live theater avec ce que ça peut comporter de dialogues indigents, il parle avec ses tripes et c'est bien là l'essentiel.
4,44/6


Dernière édition par DPSR le 09 Sep 2011, 01:21, édité 2 fois.

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MessagePosté: 08 Sep 2011, 09:14 
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Putain c'est impressionnant cette thématique de fin du monde qui court en ce moment.
Hâte de voir ça !

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MessagePosté: 08 Sep 2011, 18:45 
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Hey, bien intéressé du coup... J'adorais Ferrara, avant qu'il parte dans les conneries type Blackout ou R'Xmas. Fou comme ce mec est passé de mode. Mais à force d'enchainer les échecs, pas étonnant qu'il rame pour trouver des budgets corrects.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 08 Sep 2011, 19:13 
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Cosmo a écrit:
Hey, bien intéressé du coup... J'adorais Ferrara, avant qu'il parte dans les conneries type Blackout ou R'Xmas. Fou comme ce mec est passé de mode. Mais à force d'enchainer les échecs, pas étonnant qu'il rame pour trouver des budgets corrects.


Y a tout de même New Rose Hotel, putain de film (de 98, cependant...) Et je vois que tu fous un 6/6 à Mary. Donc ça va!


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MessagePosté: 09 Sep 2011, 01:24 
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Cosmo a écrit:
Hey, bien intéressé du coup... J'adorais Ferrara, avant qu'il parte dans les conneries type Blackout ou R'Xmas. Fou comme ce mec est passé de mode. Mais à force d'enchainer les échecs, pas étonnant qu'il rame pour trouver des budgets corrects.


C'est pas celui-là qui le fera renouer avec les cimes du box office... Le principal producteur du film est Pablo Larrain, le réalisateur de Tony Manero et Post Mortem, donc déjà ça a plus de chances de sortir au Chili qu'en France.


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MessagePosté: 09 Sep 2011, 18:31 
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Gerry a écrit:
Cosmo a écrit:
Hey, bien intéressé du coup... J'adorais Ferrara, avant qu'il parte dans les conneries type Blackout ou R'Xmas. Fou comme ce mec est passé de mode. Mais à force d'enchainer les échecs, pas étonnant qu'il rame pour trouver des budgets corrects.


Y a tout de même New Rose Hotel, putain de film (de 98, cependant...) Et je vois que tu fous un 6/6 à Mary. Donc ça va!


Ah mais tout à fait, j'adore Mary et plus encore The Addiction par exemple. Mais il a eu une période bénie des dieux et aujourd'hui, malgré ce que je considère encore comme des sommets (Mary), il en est loin. Son doc sur le Chelsea Hôtel est assez décevant, et ses derniers films ont, il me semble, assez mauvaise presse, non ?

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MessagePosté: 05 Oct 2012, 08:47 
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Le film sortira (enfin !) le 19 décembre 2012 !
Si vous voulez tout connaître de la sortie ou discuter du film, vous pouvez également nous suivre sur :
www.facebook.com/pages/4h44-Dernier-jou ... 092?ref=hl
www.tumblr.com/blog/4h44-dernier-jour-sur-terre


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MessagePosté: 05 Déc 2012, 11:01 
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Etrange film que ce dernier Ferrara. Entre fin du monde intimiste et règlement de comptes avec ses vieux démons, il nous propose une vision protéiforme et alarmiste d'une société qui se consume d'elle même. Importance des images, plusieurs supports se mélangent, les sons s'entremêlent, la télé reste allumée pendant qu'on discute sur Skype et qu'on regarde quelque chose sur son smartphone. Incommunicabilité entre deux êtres qui veulent se retrouver au plus proche, fusionner pour n'être qu'un quand tout s'éteint mais qui ne cessent de s'éloigner. Dans leur vaste loft new-yorkais, elle, peint, en écoutant une espèce de moine bouddhiste, lui se lamente sur sa vie passée, ne sait plus quoi faire en attendant la fin et se sent menacé par des démons plus forts que la fin du monde elle-même. Etonnant d'ailleurs le rapport à la peinture de Driller Killer où l'art demandait des sacrifices humains à ce film là où au contraire, l'art est le seul moyen de se comprendre et de s'apaiser comme un médiateur de paix au sein d'un chaos incontrôlable.

Il y a des choses incroyablement ratée (un passage avec un livreur de nourriture chinoise avec une compassion hypocrite un peu dégueulasse), des choses incroyablement laides (tout ces effets dégueulasses de surimpression pour exprimer ce flux permanent d'images et de sons) mais également des choses magnifiques, Willem Dafoe en tête avec sa tête toujours plus simiesque et sa voix pas possible il occupe le film avec une force incroyable et des moments de grâce (la rencontre avec son frère, l'ombre de la dope qui plane sur lui, la toute fin). Alors c'est très ténu, c'est presque un film transparent mais dans ce projet modeste Ferrara parvient malgré tout à déployer ses ailes, à donner du souffle à tout ça, grâce à une mise-en-scène inspirée, toute en mouvements doux et en sensibilité.

Très imparfait, assez inconsistant mais malgré tout ça donne envie de croire encore à Abel Ferrara.

3/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 19 Déc 2012, 07:15 
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Rencontre-débat avec Abel Ferrara et sa femme ce vendredi maya au Nouveau latina


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MessagePosté: 23 Déc 2012, 16:01 
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J'ai trouvé le film vraiment impressionant, terriblement anxiogène (peur grandissante de la mort, apocalypse en direct live), le genre de film qui modifie ma perception du monde pendant un temps à la sortie de la salle, ce qui n'est pas rien. 4h44 est un chaos organisé d'images et leurs différents régimes (médias interposés, cérémonies diverses selon les cultures et les croyances, communications par visiophone) qui s'entrechoquent et fusionnent par surimpression dans ce moment ultime qu'est la fin du monde. Dans cette économie de moyens due en grande partie à des problèmes de financement, Abel Ferrara a compris qu'avec un tel sujet il suffisait de montrer le quotidien d'un couple en quasi huis clos pour que tous ces instants et gestes anodins aient une ampleur croissante due au poid de la dernière fois. Dans ce lieu réduit le réalisateur multiplie les idées de mise en scène et le film est toujours beau, surprenant, puissant etc mais il multiplie surtout des charges qui me vont droit au coeur: charge écologiste (l'hypocrisie des "experts" qui y règne) aidée par quelques interviews bienvenues (renforçant justement cette impression de fin du monde en direct), charge contre le monde des réseaux sociaux, sa superficialité et ses contradictions (ces adieux bouleversants qui se font en refermant le clapet de son ordinateur portable). Willem Dafoe excellent, Shanyn Leigh légèrement hystérique mais ça reste dans le ton. Meilleur film vu sur le sujet depuis...Le cheval de Turin l'année dernière en fait. 5,55/6.

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The Necks : Body


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MessagePosté: 26 Déc 2012, 22:11 
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Titilleur
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J'ai eu beaucoup de mal au début, tous ces plans avec ces bambins d'apple, et ce culte que les personnages vouent à Skype, me sortait constamment du film. Même en y réfléchissant, en me disant que ce n'est pas qu'un bête placement de produit, ou quand bien même que ça est un sens (la remise en question des réseaux sociaux...) c'est quand même beaucoup trop présent.

Quand le film change de ligne directrice, les rôles des acteurs deviennent beaucoup plus consistants, dévoilant chacun leurs démons respectif, basé sur leurs choix passés. Sans citer Kant, le film en lui-même soulève l'importance des choix, et la faculté que l'on a à ignorer les conséquences.

La monter en puissance du métrage est impressionnante, on se laisse descendre avec ces deux pantins, et je me suis même surpris à sursauter. Willem Dafoe, avec sa gueule ravagée que j'aime tant, est monstrueux. Shanyn Leigh est dans son ombre, mais vu leur relation, ça colle bien.

Je sors tout juste de la salle, sans doute un besoin d'extérioriser, comme l'a dit Romain, les quelques pas dans la rue en sortant de la salle étaient plutôt troublants.

Je suis dégoûté d'apprendre qu'il était au nouveau latina, c'est là où j'étais ce soir, j'ai une semaine de retard...

Art Core a écrit:

Il y a des choses incroyablement ratée (un passage avec un livreur de nourriture chinoise avec une compassion hypocrite un peu dégueulasse),


C'est vrai que maintenant que je te lis, cette scène est particulièrement nulle, et Shanyn Leigh ridicule quand elle le prend dans ses bras. Il faut admettre que le jeu d'acteur de l'enfant et le monteur qui laisse la fin du plan avec un point plus que mou, n'aide en rien.

4.5/6 (Probablement 5 avec le temps, vu qu'il ne m'a quand même pas laissé indifférent)


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MessagePosté: 02 Aoû 2016, 22:56 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23964
Mostra 2011. Curieux film de fin du monde, à la fois intimiste et universel, raté et bouleversant. Cela m'a rappelé l'un des films préférés de mon adolescence cinéphile, Last Night de Don McKellar. Ici, comme souvent chez Ferrara, le grotesque (le viet, les inserts) côtoie le sublime (le passage chez son dealer, la scène d'amour, le rapport à l'art). La fin est si puissante qu'elle m'a plongé dans un Mood mélancholique et a finalement renversé mon avis sur le film, jusqu'à alors plus mitigé.

4/6


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